Les journalistes ne sont pas au-dessus des lois, oui, ils ne sont non plus au-dessous des lois. Alors les journalistes sont des sujets des lois, lorsque quand c’est le président de la République qui tente de justifier la détention illégale d’un journaliste, l’on comprend que nous devrions continuer à nous battre pour la liberté de la presse au Mali. Mais à y voir de près, il ne pouvait en être autrement quand on comprend toute la logique de l’histoire. En effet, en s’attaquant aux émoluments du Capitaine Sanogo dans son article c’est comme si Boukary s’était attaqué au Président Dioncounda lui qui avait pris la responsabilité sur lui de remettre Sanogo dans le jeu. Alors avec l’alibi de l’état d’urgence, l’on essaye de faire peur aux journalistes en adoptant un semblant de fermeté qui en dit long sur la réalité d’une situation.
En effet, le Capitaine Sanogo et ses émoluments sont désormais tabous, on n’en parle pas.
Mais ce qui est offusquant dans l’histoire, c’est que c’est le Président de la République en personne qui tente de justifier la détention illégale de notre confrère et cela depuis des capitales étrangères. Sans avoir la prétention de rentrer dans le fond de l’histoire à savoir si l’on peut reprocher des manquements à l’article. Peut-être que l’article n’est pas exempt de reproche, peut-être que l’article est même condamnable. Mais de là à mettre la République en parenthèse il y a un pas de franchi, on a suspendu la République juste pour régler des comptes à un journaliste qui a osé parler des émoluments d’un Capitaine fossoyeur de la République.
L’histoire retiendra que le Président de la République par intérim a compromis la liberté de la presse pour défendre une position au nom de l’état d’urgence et la sauvegarde «d’une accalmie républicaine».
Alors sans juger du fond de l’histoire, nous constatons avec tous les républicains qu’un journaliste a été détenu près de 10 jours au niveau de la sécurité d’état (SE).
Pourtant, à propos de l’état d’urgence, il n’est écrit nulle part que l’état d’urgence conduit à la détention illégale d’un citoyen même pour une faute commise. Mais alors pourquoi on pervertit la République pour sauvegarder des tabous. En fait toute cette intimidation est orchestrée pour faire peur surtout pour que le sujet reste tabou et que d’autres journalistes ne s’engouffrent dans cette méandre. Soit nous sommes en République même en période de guerre ou alors la République n’est pas de mise. De toutes les façons, il y a des individus qui applaudissent des deux mains sans comprendre que c’est la démocratie elle-même qui est en danger à travers un de ses piliers essentiels à savoir la presse.
Alors que l’on ne se méprenne, après Boukary, à qui le prochain tour toujours au nom de l’état d’urgence puisqu’il est toujours en vigueur. Désormais Boukary est à la disposition de la justice, alors avec de tels dirigeants, la vigilance doit être permanente.