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Visite du ministre Mohamed Ali Ag Ibrahim à l’UMF : Les travailleurs face à l’exigence de responsabilité
Publié le mardi 9 mai 2017  |  Le 26 Mars
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Le ministre du développement a visité l’Usine Malienne de Produits Pharmaceutiques (UMPP) le 24 Avril dernier. L’objectif pour Mohamed Ali Ag Ibrahim, était de s’enquérir de l’état des lieux et des difficultés aux depuis plusieurs décennies.

Fruit de la séculaire coopération sino-malienne depuis 1983, l’Umpp est dotée d’un capital de 2,55 milliards de nos francs. Elle ne manquait point d’atouts pour réussir puisqu’en temps normal sa production pouvait générer les 130 millions de F CFA par mois. Et cela ne concernait que les seuls produits de forte rotation (paracétamol, aspirine, sirop, pommade auréomycine etc.). Aujourd’hui, elle ne génère que cinquante millions de F CFA par mois. Pis, de 32 catégories de médicaments au départ, elle n’en produit que 13 et emploie à peine 95 travailleurs.



Un malheur ne venant jamais seul, en plus d’être à cheval entre plusieurs ministères, l’Umpp ballotte entre des statuts juridiques depuis sa création. Elle est érigée en établissement public à caractère commerciale en 1989. La conséquence sera la mise en place d’un conseil d’administration en 1993, qui ne s’est réuni que quelques fois en 21 ans.

Quant au manque d’investissement et de renouvellement de l’outil de production, il a eu comme conséquence la chute de son chiffre d’affaires. C’est ainsi que l’Etat va se débarrasser du géant sanitaire mis sous tutelle d’une administration intérimaire. Déficitaire, l’Umpp sera ouverte à une éventuelle privatisation en 1999. Pire, le retrait de la chloroquine de l’arsenal thérapeutique du Mali en 2006 a occasionné d’énormes pertes financières, puisque la vente de ce produit représentait 40% de son chiffre d’affaires. Ironie du sort, ce processus de privatisation afin de relancer les activités et sauver la part du feu traine ou du moins reste bloquée. Voici comment l’Umpp qui a jadis faisait la fierté du Mali a été sacrifié par les pouvoirs politiques.

C’est sur ce terrain miné que le ministre en charge du développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, a effectué une visite pour s’enquérir des difficultés de cette société en déperdition. Devant les travailleurs, le ministre a rappelé que l’«Umpp a répondu de façon efficace et durant assez longtemps à un besoin d’une couverture du Mali». Et de déplorer par la même occasion qu’elle présente aujourd’hui un tableau peu reluisant qui appelle à un protocole efficace. A s’en tenir aux dires de Mohamed Ali, des mesures fortes vont intervenir dans le sens d’une exigence de responsabilité et cela sur impulsion du président de la République. «Nous allons agir en examinant toutes les offres pour trouver celle qui sera avantageuse et qui prenne en compte l’aspiration de ce personnel dévoué qui porte l’Umpp dans son cœur», a- t-il martelé, en relevant que sa sortie de l’impasse passe une bonne solidarité gouvernementale.

Le DG intérimaire, le Pr Alou Amadou Keita a salué le patriotisme du ministre et son intérêt pour l’Umpp. Selon lui, la visite redonne beaucoup d’espoir quant aux solutions appropriées pour assurer la continuité des activités de l’entreprise. Et d’ajouter que cette continuité passe par «une relance de la production à travers une recapitalisation et un renouvellement de l’outil de production.

Quant au secrétaire général du comité syndical, Tidiani Dembelé, il s’est réjoui de la visité du ministre qui, contrairement à d’autres, a choisi d’affronter le problème de plus près. Tout en rappelant succinctement les raisons de la déchéance, il a soutenu que «les travailleurs ne sont en rien responsables» d’une situation qui leur a plutôt imposée.

Face à la situation actuelle, a-t-il laissé entendre, les travailleurs sont prêts à examiner toute proposition de sortie de crise pourvu de respecter le plan social.

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