Il ne s’agit pas d’intimidations à la volée, tels que le président de l’Assemblée nationale en a habitué ses collègues. Elles découlent cette fois d’un curieux épisode. Il y a deux semaines, jour pour jour, en effet, le N°1 de l’hémicycle était effarouché de se retrouver pratiquement seul à la réunion du bureau qu’il a coutume de diriger en début de chaque semaine. Seul c’est peut-être trop dire, mais à l’évidence Issaka Sidibé était largement en deçà du quorum nécessaire pour légitimer les décisions de cette instance dirigeante. Et il n’en fallait pas autant pour que le président déboule, même s’il lui était reprochable d’avoir convoqué sa réunion un jour où les membres du bureau étaient pratiquement tous attirés par les écoutes au sein de leurs commissions respectives. Comme il est loisible de s’imaginer, un torrent de vociférations, de hurlements et de coups de gueule a plu dans les couloirs de l’hémicycle avec en sus des menaces de suspendre les avantages liés au statut de membre du bureau. La réaction de ces derniers ne s’est naturellement pas fait attendre car au sein des groupes parlementaires les échos de la menace ont aussitôt fait jaser avec des dénonciations des méthodes paternalistes du président. Tous estiment en clair qu’Isaak passe outre les frontières de son pouvoir et qu’il n’est investi d’aucun pouvoir sur les avantages de ses collègues.