La maire de la commune III de Bamako est manifestement devenue méconnaissable depuis sa réélection et son installation comme premier responsable de la commune en remplacement de Kader Sidibé. C’est du moins ce qui se susurre dans les rangs des collègues d’une dame qui étonne par l’instauration de mesures propres à une novice alors qu’elle savait tout du fonctionnement d’un conseil où elle siégé plus d’un mandat. Ses mesures ciblent particulièrement les décisions domaniales antérieures qui ne lui sont pourtant guère étrangères et auxquelles elle a pris part comme tous les membres du précédent conseil. La nouvelle maire s’est néanmoins entichée d’une suspension de tous les dossiers en instance sans aucune indication de délai de leur reprise. Au motif, dit-on, de lui permettre de voir clair dans les attributions faites par son prédécesseur. Conséquence : les détenteurs de notifications défilent et se bousculent à la mairie où pour toute réponse les agents en charge des domaines leur expliquent que la nouvelle mesure de suspension instaurée par la maire n’est pas encore levée. Et la mesure de Mme Djiré perdure si bien que nombre de bénéficiaires s’interrogent si elle ne sera pas beaucoup plus éprouvante que celle du ministre des affaires Foncières Mohamed Ali Bathily.
L’accord ou le boulet de la République
Au lieu de déverrouiller le processus de sa mise en œuvre, la conférence d’entente nationale a plutôt sonné sa relégation aux calendes grecques. C’est l’impression qui se dégage, en tout cas, de la timidité par laquelle les étapes de l’Accord s’égrènent depuis la clôture de la CEN. S’en est suivi certes la mise en place des ultimes autorités intérimaires dans le septentrion – celles de Tombouctou et de Taoudeni en l’occurrence -, mais dans chacune de ces deux régions les processus s’est déroulé dans une atmosphère si peu enviable qu’on est en droit de se demander si les clivages intercommunautaires ne sont pas sur le point de semer les germes d’un obstacle au désarmement et à la démobilisation des combattants. S’y ajoutent un autrement goulot d’étranglement : la polémique autour de l’Azawad que le président de la République – désemparé par l’issue de la conférence d’entente – a promis par dépit de trancher par le biais d’une Commission de Sages toujours attendue par l’opinion. En attendant, celle-ci est abreuvée de faux espoirs d’un retour effectif de l’administration ainsi que des forces armées et de sécurité sur des pans entiers du territoire abandonnés toujours occupés par les mouvements armés et des colonnes djihadistes. La faute à nos faiblesses et insuffisances mais aussi à la signature d’un Accord né avec les boulets qui alourdissent son application. Le même accord qui avait été présenté au peuple comme le meilleur qu’un régime malien n’ait jamais passé avec une rébellion au Mali. N’est-il pas temps d’admettre l’évidence au lieu de s’enivrer d’illusion ?