Burkina Faso, début mars, le racisme a pris des proportions inquiétantes. À Djibo, épicentre de la menace terroriste qui endeuille la province du Soum depuis des mois, un appel à la chasse à l’homme a circulé sur les réseaux sociaux et les téléphones portables : «A toute la population de Djibo, province du Soum, levez-vous comme un seul homme pour chasser les réfugiés touaregs qui sont dans les environs de Djibo. Qu’ils retournent d’où ils viennent. C’est la guerre au Mali qui a fait que les autorités les ont accueillis et pourtant, ce sont les mêmes qui sont en train de faire du mal dans la région.»
À noter que 32 000 réfugiés maliens au Burkina Faso attendent toujours de pouvoir rentrer chez eux. Avec la peur de voir leurs frères burkinabè céder de plus en plus à la facilité de la stigmatisation et de l’amalgame. «Je dis ceci aux Burkinabè qu'ils ne cèdent pas aux amalgames. Depuis qu'ils sont réfugiés au Burkina, aucun réfugié n'a pour le moment participé à un quelconque terrorisme sur le territoire du Burkina Faso». Ce sont des jeunes qui ont véhiculé des messages du genre partout au Burkina.