L'échec, c'est quand la forme a pris la place de l'essence à partir de 1992. Quand Alpha Oumar Konaré a pris le pouvoir en 1992, l'essentiel du redressement était beaucoup plus dans les consciences, les façons de travailler dans les administrations, dans les universités et dans les écoles. Une révolution de conscience aurait permis à chaque Malien de respecter le bien public, de protéger l'environnement pour enfin maintenir les acquis dans la durée, c'est-à-dire, renforcer les institutions qui sont les richesses communes à tous les citoyens. Tout le monde est resté dans l'euphorie superficielle du changement de régime.
En un moment, quatre années plus tard, le constat était qu'un groupe a été renversé et remplacé par un autre. Ce dernier a nourri des habitudes qui continuent de faire le malheur du peuple malien. Ces habitudes s'appellent : vol, corruption, détournement, enfumages. Des questions purement endogènes dont seul un État de droit peut relever le défi. Le mauvais virage de 1992 n'a plus jamais été corrigé. Les germes de la mauvaise gestion se sont ainsi multipliés. Une fois au pouvoir, la gabegie, le vol et la corruption sont devenus systématiques. Voilà un mal sismique.