L’Alliance mondiale du vaccin et de l’immunisation (GAVI) a offert à notre pays des biens et services d’une valeur 91,2 millions Fcfa. La cérémonie de remise présidée par le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Ly Taher Dravé a eu lieu vendredi dernier au Laboratoire central vétérinaire (LCV). L’évènement a regroupé plusieurs officiels, dont le maire de la Commune I, Mamadou Kéita et le directeur général du Laboratoire central vétérinaire, Dr Boubacar Ousmane Diallo.
Les structures bénéficiaires sont la Direction nationale des Services vétérinaires (DNSV). A celle-ci, la GAVI a offert 5000 doses de vaccin rabipur, 500 doses de sérum antirabique, mais aussi de l’équipement informatique, dont un ordinateur, une imprimante, un scanner, un registre. Parmi les structures bénéficiaires on note également la Direction régionale des services vétérinaires de Sikasso qui a reçu du matériel de dissection, de protection, de désinfection, des glacières et des vaccins Verorab pour vaccination « pré-exposition » des agents chargés de la prise en charge de la rage. Quant au Laboratoire central vétérinaire (LCV), il a bénéficié d’un véhicule 4X4 et des vaccins « pré-exposition » pour les agents exposés au risque sur 2 ans.
Le choix des vaccins antirabiques dans le cadre de cette donation est très pertinent. En effet, l’Afrique paie un lourd tribut à la rage avec 26.000 cas mortels par an, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et 12 millions de personnes reçoivent chaque année un traitement après exposition à des animaux soupçonnés d’avoir la rage. Au Mali, la rage est retenue comme une maladie prioritaire depuis l’adoption de la stratégie « surveillance intégrée de la maladie et riposte ».
Selon le ministre de l’Elevage et de la Pêche, de 2010 à 2016, 109 cas de rage humaine ont été recensés à Bamako, soit une moyenne de 15 rapportés par an sur une population totale estimée en 2009 à 1.809.106 habitants. Ce qui correspond à une prévalence annuelle de 0,37 cas pour 100.000 habitants. Pendant la même période, le LCV a analysé 144 têtes d’animaux (95% de chiens) sur lesquelles 124 étaient positives (87%). Présentement, le coût du traitement d’une personne mordue par un chien enragé pèse lourdement sur le revenu des ménages. Le prix d’une dose de vaccin antirabique pour les carnivores est de 1500 Fcfa alors que le coût du traitement antirabique pour les humains est de 54.350 Fcfa pour les 5 doses requises.
Mme Ly Taher Dravé a remercié la GAVI et le Fonds mondial pour leur soutien au Mali. Elle a aussi rendu un hommage au professeur Jakob Zinstag de l’Institut tropical et de santé publique de la Suisse pour ses efforts de recherche en santé animale au Mali, notamment dans la lutte contre la rage. Avant de prendre congé de ses hôtes, Mme Ly Taher Dravé a échangé avec les travailleurs du LCV et visité les installations. Ils lui ont expliqué leur difficile condition de travail, le manque de ressources humaines, la menace foncière sur les domaines du laboratoire qui initialement s’étendaient sur 42 hectares qui ont été réduits à 14 sur lesquels 5 hectares ont été à nouveau « extorqués » ces dernières années.
K. D.