La conférence de restitution des résultats du Programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens de notre pays s’est déroulée le week-end dernier à la Faculté d’histoire et de géographie de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB).La conférence de restitution des résultats du Programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens de notre pays s’est déroulée le week-end dernier à la Faculté d’histoire et de géographie de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB).L’événement, présidé par le chef du bureau Unesco au Mali, Hervé Huot-Marchand, a enregistré la présence de Birama Diakon, conseiller technique au ministère de la Culture, des responsables de l’administration universitaire et de nombre d’acteurs du monde de la culture.Hervé Huot-Marchand a expliqué que l’événement s’inscrit dans la dynamique d’éducation de la jeunesse sur le patrimoine culturel malien. Pour lui, le milieu scolaire et universitaire constitue l’endroit propice à une meilleure dissémination des résultats du Programme de réhabilitation de notre patrimoine. Un rappel s’impose pour comprendre la mise en œuvre du programme. Tout est parti des turbulences enregistrées par notre pays en janvier 2012, suite à l’occupation des régions septentrionales par des bandes armées et terroristes. Birama Diakon est revenu sur ces événements malheureux. En janvier 2012, notre pays a enregistré sa plus grave crise depuis son accession à l’indépendance en 1960. Les régions septentrionales avaient été envahies par des groupes terroristes et extrémistes, plongeant le pays dans une situation politique, sociale, institutionnelle, sécuritaire et économique sans précédent. Le patrimoine culturel national et mondial a été fortement touché dans ses composantes (matérielles et immatérielles). Ainsi, il y a eu la destruction d’innombrables monuments historiques, des mémoires et manuscrits anciens, des pillages intensifs des sites archéologiques et des musées, l’interdiction et l’ébranlement des pratiques et traditions culturelles. Face aux atteintes graves portées au patrimoine culturel, les autorités et leurs partenaires ne pouvaient pas rester sans réaction. A l’analyse de ces constats, le département de la Culture et les partenaires, notamment l’Unesco se sont donnés la main pour voler au secours de ce pan de la culture malienne.Dans la même veine, en février 2013, s’est tenue au siège de l’UNESCO à Paris, une réunion internationale d’experts pour la sauvegarde du patrimoine culturel malien. Résultat : les experts étaient unanimes sur l’élaboration de « plan d’action pour la réhabilitation du patrimoine culturel et la sauvegarde des manuscrits anciens du Mali ».Ce rendez-vous avait été précédé de la visite à Tombouctou de la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova et du président français, François Hollande. Selon le représentant de l’organisme onusien dans notre pays, « il s’agissait à travers ces visites de venir témoigner la sympathie et la solidarité de l’UNESCO mais aussi de la France. Il ne s’agissait pas de parler seulement de reconstruction de monuments en pierre ou en terre, mais d’évoquer les questions d’identité, de dignité et la manière de contribuer à la reconstruction de la paix au Mali ». L’UNESCO a mobilisé les Nations unies. Dans la foulée, le Conseil de sécurité a pris une série de résolutions, notamment en reconnaissant la valeur de ce patrimoine culturel pour notre pays et l’humanité toute entière. La première phase du programme est arrivée à terme en mars dernier. Les résultats sont probants parce qu’elle a permis la reconstruction de quatorze mausolées du patrimoine mondial, la réhabilitation de mosquées, de musées, de bibliothèques et de manuscrits. Il y a eu aussi la conservation physique et numérique de manuscrits anciens. En outre, la première phase a permis l’organisation d’ateliers de renforcement des capacités des acteurs du patrimoine culturel et des communautés locales et la redynamisation du tissu socio-économique de Tombouctou. Le responsable de l’Unesco au Mali n’a pas passé sous silence les travaux de réaménagement complémentaires, autour du monument Al Farouk ainsi que l’insuffisance des boîtes de conservation physique. La deuxième phase du programme est en préparation et suscite beaucoup d’intérêts chez nombre de partenaires. Après Bamako, les initiateurs de cette conférence envisagent de se rendre dans certaines localités du Septentrion pour le même exercice.