Nous sommes des parents en suspens. Candidats à l’adoption, sélectionnés par le Mali, nous étions hier en attente de rencontrer notre enfant. Mais aujourd’hui nous en appelons à la raison et au bon sens, et espérons que l’adoption internationale pourra reprendre son cours au Mali. C’est dans ce pays, cher à notre coeur que nous avions choisi de déposer une demande d’adoption. Nous y avons des amis, nous en aimons la fraternité qui s’y exprime, nous sommes emplis de ses paysages, de sa musique, nous nous inscrivons dans son histoire millénaire.
L’enfant adopté ne vient pas de nous. Nous, nous allons vers lui. Ce cheminement intérieur, nous l’avons parcouru tout en apportant les preuves de notre aptitude à être parent. Car adopter, c’est d’abord prouver : prouver qu’on s’est posé toutes sortes de questions habituellement réservées au domaine du privé ; prouver qu’on est en bonne santé mentale, en bonne santé physique, qu’on tient bien une maison, qu’on gagne assez d’argent, qu’on est aimé de nos amis, prouver qu’on est Français et pas depuis hier. Nous avons fait tout cela et plus encore.
Aussi, lorsque, après des années d’incertitude et d’attente, nous avons enfin reçu la nouvelle que les autorités maliennes sélectionnaient notre dossier, parmi des centaines d’autres, nous étions heureux. Nous nous sommes alors préparés à accueillir notre enfant, dans la confiance. La confiance d’un engagement réciproque : nous nous sommes engagés à prendre soin, aimer, éduquer un enfant du Mali dans le respect de sa culture d’origine, l’enfant que le Mali nous confierait.
LA SURVIE EST ORPHELINS EST EN JEU
Les évènements qui ont débuté au début de l’année 2012, les premiers combats au Nord du pays, le coup d’état de mars dernier, nous ont bien évidemment inquiétés, en tant que citoyens, amis du Mali et en tant que candidats à l’adoption. Mais sur ce sujet, nous n’avons (...)
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