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L’Accusé sans nom : Le procès (suite)
Publié le jeudi 11 mai 2017  |  Le Point
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-Le Président de la Cour : Les récriminations sont nombreuses, très nombreuses. Mais je m’arrête là pour l’instant. Qu’avez-vous à dire, Monsieur le Représentant de la Police nationale ? S.H. A suivre.
Ordres et contre-ordres : le système en cause
-Le Représentant de la Police nationale : Merci, Monsieur le Président. Oui, Monsieur le Président, il y a un peu de tout ce que vous avez évoqué au sein de la police. Mais heureusement, il n’y a pas que cela dans la police. La police regorge de nombreux agents compétents et intègres. Mais c’est comme la bonne graine et l’ivraie.
Par ailleurs, permettez-moi, Monsieur le Président, de remarquer que le changement commence par le haut et non par le bas. En d’autres termes, la police a beau vouloir agir d’une certaine façon, lorsque des ordres sont suivis de contre-ordres, venant de plus haut, et pas forcément de la police, la tâche devient difficile. Je pense que beaucoup de difficultés de la police de ces deux dernières décennies viennent de là.
Lorsque le système est enrayé, cela descend jusqu’au niveau le plus insignifiant. La police aussi a été victime d’un système, pour me résumer. Dans tous les cas, puisque chacun d’entre nous veut ardemment repartir sur de nouvelles bases, je ne m’attarderai point sur les contextes et justifications. J’implore tout simplement la compréhension et l’indulgence du peuple dont est issue, du reste, la police. La police est prête aussi à se remettre en cause dans cette nouvelle dynamique tant espérée par le peuple. Merci, Monsieur le Président.
Hommage à un Citoyen Modèle : Oussoubi Sissoko
-Le Président de la Cour : J’apprécie à leur juste valeur les propos que vous venez de dire. Ce sont des propos sages et réconfortants. D’ailleurs, comprenez que, lorsque le peuple accuse globalement la police, ce n’est point faute d’exception. Mais c’est l’exception qui confirme la règle, comme on dit. Tous les Bamakois – ou presque – se souviennent encore d’un certain Oussoubi Sissoko.
Dont le comportement professionnel mérite d’être enseigné partout au Mali, et pas seulement au sein de la police. Oussoubi est l’incarnation du travailleur consciencieux, du fonctionnaire intègre, du bon citoyen, du digne Fils du pays, et que sais-je encore ! Malheureusement, et cela est un point de vue personnel, l’Etat n’a pas été assez reconnaissant à Oussoubi qui est allé à la retraite sans une situation matérielle confortable (cela passe encore), mais surtout sans les honneurs auxquels il avait droit à plus d’un titre.
Le peuple toujours reconnaissant
Quant à la nation, elle a fait ce qu’elle pouvait faire : la reconnaissance du mérite. En effet, de nombreux citoyens, anonymes en général, ont fait de beaux gestes à Oussoubi. Mais surtout, malgré l’indiscipline qui caractérise aujourd’hui nombre d’entre nous, les Maliens ont su respecter Oussoubi à l’œil. Personne ne lui désobéissait.
Cela est ou devrait être une leçon pour tous les gouvernants qui doivent comprendre que lorsqu’on se comporte bien soi-même, que lorsqu’on fait preuve de justice, la masse suit forcément. Oussoubi a montré sa passion du service public, son désintérêt pour le matériel, pour tout ce qui ne lui appartenait pas. Il ne prenait un kopeck à qui que ce fût.
Il faut dire qu’Oussoubi Sissoko est un oiseau rare, une espèce, malheureusement, en voie de disparition. Mais qui nous l’a donné, le citoyen modèle ? La Police nationale, avec tout ce qu’on peut lui reprocher.
Applaudissements dans la salle : « Vive Oussoubi ! C’est un héros national. Il faut le décorer. Faisons un monument à sa mémoire. Mieux vaut tard que jamais, il faut l’aider à vivre une retraite paisible, etc., etc. » pouvait-on entendre dans la salle. Certains en étaient émus au point de laisser couler quelques larmes. Des larmes de joie pour ce geste tardif de reconnaissance du mérite. De tristesse aussi pour tout ce que l’Etat n’a pas fait pour le Citoyen Modèle.
-Le Président de la Cour : Comme vous voyez, lorsque je disais que le peuple a été reconnaissant à M. Oussoubi Sissoko, je n’exagérais certainement pas.
Ceci étant, passons à présent à la suite du procès. Monsieur le Représentant de la Sécurité d’Etat est appelé à la barre. A suivre.
S.H
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