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Grève de 72 heures des travailleurs des Affaires étrangères : L’arrêt du travail est bien suivi
Publié le jeudi 11 mai 2017  |  L’Essor
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© aBamako.com par A S
Le premier conseil des ministres du gouvernement Abdoulaye Idrissa MAIGA
Le premier conseil des ministres du gouvernement Abdoulaye Idrissa MAIGA s`est tenu à Koulouba le Dimanche 16 Avril 2017. Photo: Koulouba
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La cour du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale ne grouillait pas de monde hier, comme d’habitude. Seuls quelques employés étaient visibles aux balcons. Visiblement, ils se tournaient les pouces. La raison de cette inactivité ? La grève de 72 heures allant du 10 au 12 mai, explique Mohamed Kané, secrétaire général du Syndicat libre des travailleurs des affaires étrangères (SYLTAE). Accompagné de deux camarades syndicalistes, il venait au département s’assurer du respect strict du mot d’ordre de grève et de l’observation du service minimum.

En effet, ce débrayage fait suite, selon lui, à un préavis de grève déposé le 28 avril dernier. « A l’issue de l’évaluation de la mise en œuvre des engagements conclus entre le gouvernement et le bureau du SYLTAE, contenue dans les procès-verbaux de conciliation des 27 février et 9 mars 2017, il n’a été constaté aucune exécution des points d’accord », justifie le syndicaliste. En conséquence, le SYLTAE a décidé de mettre à exécution son mot d’ordre d’arrêt de travail de 72 heures. Il a rappelé que c’est suite à la conciliation en date du 9 mars 2017 que le syndicat avait décidé de suspendre son mot d’ordre de grève de 72 heures, prévu du lundi 13 au mercredi 15 mars 2017. Le procès-verbal de la conciliation indiquait que les parties ont convenu que l’indemnité d’habillement sera élargie à tout le personnel du département, dans le cadre de la relecture du décret n° 92-126/P-CTSP du 16 mars portant octroi de l’indemnité annuelle d’équipement aux fonctionnaires et agents du protocole de la République.

Concernant l’élargissement du paiement des heures supplémentaires à tous les travailleurs, un autre point de revendication, les parties, soucieuses du respect de la règlementation en vigueur, ont convenu d’identifier conjointement les activités éligibles au paiement d’heures supplémentaires aux agents les ayant effectuées. S’agissant de la relecture du décret n° 04-098 portant plan de carrière des fonctionnaires en service au département, les deux parties se sont entendues de la mise en place d’un groupe de réflexion chargé de la relecture de ce décret.
« Les parties ont convenu de l’examen de toutes ces questions dans le cadre d’un comité paritaire à mettre en place dans les deux semaines suivant la signature du présent procès-verbal de conciliation du 9 mars », précise le texte.

Le 2 mai dernier, ont été créés, sous l’autorité du ministre des Affaires étrangères, le comité paritaire ad hoc et le groupe de réflexion pour la relecture de certains textes du ministère. Le comité, selon la décision de création signée par le ministre Abdoulaye Diop, examinera les revendications à caractère financier ayant fait l’objet de renvoi au comité paritaire et faire des propositions subséquentes. Le groupe de réflexion, lui, relira le décret n° 04-098/P-RM du 31 mars 2004 portant plan de carrière des fonctionnaires en service au département et le décret n° 2011-0100/P-RM du 07 mars 2011 portant statut particulier des fonctionnaires du cadre des affaires étrangères.

Rencontré hier à son bureau, le secrétaire général du département, l’ambassadeur Oumar Daou, confirme la création des deux commissions. Il a expliqué que les membres se sont réunis cette semaine et la semaine dernière. Selon M. Daou, ces instances ont souhaité une réouverture des négociations afin, dit-il, de trouver des solutions. Car « les revendications d’ordre financier dépassent notre compétence. Si on avait les moyens, on n’allait pas hésiter une minute. Mais à quoi bon de nous engager sur des choses dont l’exécution ne relève pas de notre compétence », souligne le secrétaire général. Cette réouverture des négociations ne semblait pas l’ordre du jour, si l’on en croit le secrétaire général du SYLTAE. Mohamed Kané expliquera qu’ils (les syndicalistes) s’attendaient à des propositions dans le sens de l’exécution des points d’accord trouvés avec le gouvernement.

La question qui se pose maintenant est la légalité de cette grève. Ce problème est soulevé dans une correspondance du ministre du Travail et de la Fonction publique, adressée au secrétaire général du SYLTAE. Selon cette lettre envoyée le 3 mai dernier, le prévis de grève en date du 28 avril a été reçu le 2 mai 2017, comme l’atteste le cachet « arrivée » au bas du document. « La grève commençant le mercredi 10 mai, le préavis ne respecte pas l’alinéa 2 de l’article de la loi n° 87-47/AN-RM du 10 août 1987 relative à l’exercice du droit de grève dans les services publics qui dispose comme suit : le préavis doit parvenir 15 jours avant le déclenchement de la grève à l’autorité hiérarchique de gestion territorialement compétente », a averti le département chargé de la Fonction publique. Or, le nombre de jours séparant la réception du préavis du début de la grève est de 8 jours, fait remarquer le ministère en charge du Travail qui demande aux grévistes de se conformer à la législation en vigueur.

Cheick M. TRAORé
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