Les djihadistes qui continuent à tuer nos soldats, à se rendre coupables du vol et de la destruction de l’arsenal militaire de notre pays méritent-ils la moindre considération de l’État ? Sont-ils indispensables pour le processus de paix ? Si la paix dans notre pays reste une préoccupation majeure deux ans après la signature de l’accord pour la paix, cette question mérite pourtant une réponse précise.
Après la dispersion des djihadistes qui occupaient le nord de notre pays par la force française Serval et l’armée malienne, la signature d’un accord pour la paix avec les groupes armés laïc, une question non moins importante restait sur la table sans réponse : négocier avec les « djihadistes maliens ».
Elle a toujours été posée par certains ténors de l’opposition politique, de la société civile et même par des officiels dans une certaine mesure. Le souhait a ensuite et émis par des participants à la Conférence d’entente nationale en avril dernier sans constituer en tant que telle une recommandation de la CEN. Faut-il réellement négocier avec les djihadistes maliens au nom de la paix dans notre pays ? En tout cas, elle (la paix) n’a pas de prix, mais aujourd’hui quelle peut être la portée d’un tel engagement politique de l’État du Mali pouvant même heurter la confiance de certains de nos partenaires ?
Au regard des multiples attaques revendiquées par ces djihadistes après la CEN peut-on s’engager dans une aventure sans issue ? En tout cas, le dernier mot revient aux autorités nationales. Toutefois, au regard de ce qui se passe, depuis un certain temps, les signaux lancés par les ennemis de la paix au nord et au centre du pays ne donnent pas suffisamment de gages pour enterrer la hache de guerre.
Cependant, selon certains spécialistes, « il existe des schémas de discussion : une amnistie pour ceux qui déposent les armes comme en Algérie ou des discussions entre oulémas sur ce que peut faire ou ne pas faire un musulman comme en Mauritanie ».
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si l’on peut parler amnistie pour Iyad Ag Ghaly ou Kouffa ? Déjà, depuis la CEN, qui a envisagé l’ouverture d’un dialogue, leur mouvement a déjà revendiqué plusieurs attaques contre les forces armées maliennes ainsi que les forces onusiennes. Nusrat Al Islam Wal Muslimin dirigé par Iyad Ag Ghaly revendique l’embuscade contre des « dozos » le 11/04/17 à Ké-Macina (Ségou) ; l’attaque contre la gendarmerie le 13/04/17 à Téné. Le groupe sanguinaire parle d’une mine contre le véhicule des forces tchadiennes de la MINUSMA le 15/04/17 à Taghlit. Il a revendiqué l’attaque d’un convoi de la Minusma sur la route d’Aguelhoc et Tessalit le 17/04/17, et le même convoi à 35 km de Tessalit.
Récemment, le groupe a revendiqué l’attaque contre les FAMAs à Almoustarat dans la région de Gao.
Aujourd’hui, pour son retour dans la république Iyad Ag Aghaly, chef terroriste qui coordinateur de toutes les forces du mal de notre pays est face à un choix difficile après avoir prêté allégeance AQMI qui peut le traiter traite au moindre soupçon. Aussi, à l’intérieur, il sera tout aussi difficile de lui pardonner après Aguelhok.
Par Abdoulaye OUATTARA