L’assainissement de ville de Bamako est à un véritable casse-tête. La situation devient plus compliquer surtout en période hivernale qui avance à grand pas. Pour pallier aux multiples inondations occasionnant des pertes de vies humaines et de dégâts matériels importants, depuis des années, les communales procèdent à des activités de curage de caniveaux à l’approche des saisons de pluies.
Cependant, l’opération tarde à démarrer. Pourquoi ?
Dans cette affaire, il faut faire la part des choses. Le curage des caniveaux à l’intérieur des quartiers est assuré par les collectivités. En ce qui concerne les voies publiques, les grandes artères et les collecteurs, la gestion est assurée par la mairie centrale. Cette année, ces opérations risquent d’être retardées à cause des travaux de réhabilitation qui touchent certains caniveaux. Ce qui fait que les populations craignent déjà les conséquences de ce retard.
Cette crainte se justifie par le fait que le ruissellement d’eau entraine la boue et les déchets dans les caniveaux. Le hic, c’est qu’il y a un déficit d’harmonisation des actions. C’est bien de curer les caniveaux, mais c’est encore mieux de ramasser les ordures que celles-ci ne retrouvent là-dedans. On constate que cette initiative annuelle des mairies a un goût d’inachevé pour faute de moyen d’évacuation. Sans oublier le mauvais comportement de certaines personnes qui déversent les ordures dans ces caniveaux. Une bonne gestion de ces opérations qui nécessitent la participation des jeunes contribue efficacement à la réduction du chômage.
Pour des actions qui coûtent des centaines de millions aux contribuables, il y a lieu que les autorités administratives prennent leur responsabilité dans la gestion de ces deniers publics. C’est dans ce cadre que le lundi dernier, le directeur régional de l’Assainissement de Bamako, a rencontré les chefs de services techniques du domaine et d’autres acteurs principaux impliqués dans la gestion des déchets dans le but de fédérer toutes les actions.
En matière de gestion de déchets, les communes sont confrontées à d’énormes difficultés de financement. Chacun à sa manière essaie de trouver une solution à sa situation. Que font les autorités communales ? C’est la question qui taraude les esprits les citoyens. Pour en savoir plus, nous nous sommes transportés à la mairie de la commune VI du district, la plus grande de la capitale et qui ne fait pas exception en matière de commune confrontée à un réel besoin d’assainissement. Qu’en est –il de la gestion du curage des caniveaux à la veille de l’hivernage ? Avez-vous les moyens de votre politique ?
Ce sont, entre autres, des questions que nous avions posé à notre interlocuteur du jour. Il se nomme Jonathan Poudiougou, Coordinateur du comité de gestion et de validation des Déchets (COGEVAD), à la mairie de la commune VI. Ce jeune agent communal d’assainissement et juriste de formation de son état n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Considéré comme la crème de l’administration de la mairie, Jonathan a fait savoir que la plateforme gouvernante de la mairie s’est fixée comme objectif de réorganiser la gestion des déchets solides et liquides en vue minimiser l’impact de ces produits sur la nature et les populations. C’est pourquoi, il dira que cette année des actions sont entreprises pour réduire l’écoulement abusif des eaux et ordures. Il a mis l’accent sur le curage du collecteur Naturel de Djanéguela.
D’autres actions sont initiées dans la 731 du quartier populaire de Banankabougou et la devanture du commissariat du 13ème arrondissement. Une autre opération est prévue au niveau du marché de Yirimadio. Une entreprise a même déjà été contactée pour faire le travail. Malgré cette volonté, il dira que la mairie n’a pas tous les moyens de leur d’assainissement. Selon lui, il faut surtout compter sur le partenariat avec les GIE. Car, dit-il, l’Etat intervient en général en appui technique. « Il nous faut des moyens financiers », a-t-il précisé. Toutefois, il mettra l’accent sur le renforcement de la communication pour mieux sensibiliser la population à s’impliquer davantage dans la gestion de l’assainissement. Pour conclure, il a souligné: « le simple geste de bien gérer les déchets ménagers est très important. C’est l’affaire de tous. Si les populations s’impliquent, et accompagnent les mairies, il est plus facile de créer un bon cadre de vie »
Bamey Diallo