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Lutte contre les mutilations génitales féminines/ excision (MGF/E): Croisade des parlementaires ouest africains et européens contre le phénomène
Publié le jeudi 11 mai 2017  |  La Lettre du Peuple
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Des parlementaires ouest africains et européens étaient réunis à Bamako, les 8 et 9 mai derniers pour la mutualisation leurs efforts dans la lutte contre les mutilations génitales féminines/ excision (MGF/E). C’était à l’initiative d’AWEPA, avec l’appui financier du ministère des affaires étrangères du Luxembourg.

Cette rencontre de deux jours était présidée par le premier vice-président de l’Assemblée nationale du Mali et en présence de la coordinatrice politique du programme MGF/E et de l’AWEPA, Els Van Hoof, député belge et du chef du bureau d’AWEPA Mali, Antoine Brasset. Etaient présents à cette rencontre, les parlementaires venus du Niger, du Burkina Faso, de la Guinée Bissau, de la guinée Conakry, du Sénégal, de la Mauritanie, la Gambie et bien sûr du Mali. Avec le Mali, ces pays cités forment le Comité international des parlementaires pour l’abandon des mutilations génitales féminines/excision (CIPA-MGF/E), créé l’année dernière à Saly au Sénégal.
Ce rendez-vous de Bamako avait pour objectifs de partager l’expérience en ce qui concerne les activités parlementaires menées pour l’abandon des MGF/E, d’adopter les statuts et de discuter de la coopération sous-régionale sur les MGF/E.
Selon Els Van Hoof, députée belge, coordonnatrice politique d’AWEPA, les parlementaires un rôle primordial a joué dans la lutte contre les MGF/E. Elle a indiqué que le premier but de l’atelier parlementaire organisé au Sénégal était « de renforcer la conscientisation du parlement sénégalais nouvellement élu sur la pratique des MGF/E et d’encourager les actions des parlementaires pour favoriser l’abandon de la pratique. Depuis la déclaration de Saly en 2013, des avancées énormes ont été réalisées. Il est remarquable de constater que les parlementaires n’ont pas perdu leur temps, ont reconnu leur rôle important et ont pris des initiatives parlementaires concrètes, pour favoriser l’abandon de l’excision. Le modèle Sénégalais est intéressant et peut être inspirant au niveau institutionnel et méthodologique ». Devant les parlementaires ouest africains, elle a évoqué des cas de MGF/E dans son pays, qui concernent plus de 13 000 femmes qui « sont vraisemblablement excisées et plus de 4000 fillettes qui risquent une MGF selon les estimations de la Santé Publique ».
Sur le plan légal, elle a indiqué que la Belgique dispose depuis novembre 2000 d’une loi condamnant les mutilations génitales féminines. Cette loi a introduit un article 409 dans le Code pénal, sanctionnant d’une peine d’emprisonnement de trois à cinq ans « quiconque aura favorisé toute forme de mutilation des organes génitaux d’une personne de sexe féminin, avec ou sans consentement de cette dernière ». Comme parlementaire, elle a pris différentes mesures legislatives. Il s’agit notamment, depuis juillet 2014, de la loi permet de punir aussi les personnes qui incitent à cette pratique ou qui en font de la publicité sa 2e proposition de loi entend poursuivre la lutte contre les mutilations génitales féminines, d’une part en adaptant la réglementation relative au secret professionnel et, d’autre part, en rendant obligatoire l’enregistrement des mutilations génitales dans le dossier hospitalier des patientes.
En matière de mutilations génitales féminines, cette loi devrait autoriser les praticiens professionnels, indépendamment de l’identité de la victime qu’ils examinent, à rompre le secret professionnel et à signaler ces faits à la justice. Selon elle, sa proposition est discutée à la commission de justice et est transférée pour avis au conseil d’état. «Elle est soutenue par les ministres de la justice et de l’égalité des chances. Le débat continue. J’espère une approbation cette année », a-t-elle déclaré.
Président de la cérémonie d’ouverture des travaux, le premier vice-président de l’Assemblée nationale du Mali, l’honorable Moussa Timbiné, a passé en revue les initiatives des autorités maliennes pour mettre fin à la pratique des MGF/E. Il a salué le choix du Mali pour abriter cette importante rencontre. L’élu de la nation a assuré les participants du soutien des plus hautes autorités du Mali pour l’atteinte des objectifs du Cipa-MGF/E.
Youssouf Bamey
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