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Atteinte aux bonnes mœurs à l’ACI 2000 : Des Casques Bleus Béninois en cause
Publié le vendredi 12 mai 2017  |  La Sentinelle
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou
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En procédant aux recoupements de nos informations sur la Dnct, nous avons été informés de l’existence d’un petit bistrot fréquenté par les casques bleus du contingent béninois de la Minusma. Les témoignages recueillis interpellent les autorités car nos mœurs sont bafouées par des pratiques indécentes.

«Cette dame Béninoise se croit tout permis car elle a même refusé la concurrence en empêchant à une de nos compatriotes maliennes d’exercer à côté d’elle. C’est de ça que vous devez parler» lance, furax, un de nos interlocuteurs rencontré à la devanture de la Direction nationale des collectivités territoriales (Dnct) et qui préfère garder l’anonymat. Il parlait justement de la tenancière de ce petit restaurant situé tout juste en face de la Dnct, mais transformé en bistrot depuis près d’un an. Sans aucune licence d’exploitation, comme c’est exigé dans pareils cas.



«Elle avait refusé que le sous-compteur d’électricité de Fatim Sangho, une Malienne, soit branché sur le réseau de la maison lors de son installation. Sous le prétexte que ce compteur est uniquement pour le domicile. Dès le début, elle l’a commencé les hostilités car ne voulant pas qu’une autre restauratrice vienne s’installer à côté d’elle», fulmine un autre.

Paradoxe ! Car la Béninoise elle-même a son restaurant branché sur le réseau domestique de la même maison. Un privilège ! Et depuis lors, ce sont des querelles à n’en pas finir avec le partage des parts d’eau et de courant. Il nous revient que Fatim Sangho, se sentant injustement harcelée pour uniquement la décourager, a fini par craquer et bonjour la bagarre !

Une bagarre en plein jour

L’affaire sera connue par le Commissariat du 14è Arrondissement où la tenancière de bistrot, appuyée par le Consul du Bénin au Mali, avait appelé la deuxième restauratrice, en l’accusant de l’avoir menacée de mort. Alors que lors de la dernière bagarre qui a précédé cette altercation, tout le monde a vu la tenancière de bistrot aller attaquer l’autre avec un gros bâton, au su et au vu de tout le monde. Son frère présent sur les lieux s’en est lui aussi mêlé et n’en avait pas droit, comme le rapportent les témoignages. C’est parce que cette histoire s’est déroulée en plein jour, entre 10 heures et 11 heures. La cause: suite à la suspension de leur fourniture d’électricité pour impayés par l’Edm-sa, Fatim Sangho qui n’en savait rien, est partie dans la concession avec un des gardiens de la Dnct, un certain Sow nous dit-on, pour voir si cela ne concernait qu’elle seule, parce qu’elle ne pouvait penser à des arriérés pour avoir payé sa part, harcelée qu’elle est à cause de cela pour la contrarier.

C’est là que la tenancière de bistrot les a attaqués, prétextant qu’ils n’avaient pas à toucher aux compteurs. Comme si elle était propriétaire de la maison ou représentait l’agence chargée d’en assurer la gestion. «Ce matin-là, avec cette grande bagarre, la Dnct était perturbée car tout le monde est sorti pour regarder à cause du vacarme que cela produisait» affirme – t-on.

Nos interlocuteurs signalent que dans cette cabale contre la restauratrice malienne, la tenancière de bistrot a entraîné un couple sénégalo-malien qui sont colocataires. C’est un couple formé d’une Malienne et d’un Sénégalais dont les gens tergiversent sur les activités. Mais pour beaucoup de personnes du voisinage rencontrées dans le cadre de notre enquête sur cette affaire, ce Sénégalais serait certainement un marabout car il apparaît souvent habillé de blanc, en train d’égrener un très long chapelet. «Si c’est un marabout qui soutient une vendeuse d’alcool, d’ailleurs dans l’illégalité, l’Imam Mahamoud Dicko président du Haut conseil islamique devra voir son cas», lance ironiquement quelqu’un.

Ayant laissé nos coordonnées à un de nos interlocuteurs qui s’active dans les environs comme démarcheur dans la recherche de logements, ce dernier nous a appelés vendredi dernier pour assister à une scène qui corrobore les témoignages. Trois véhicules de la Minusma étaient garés, d’ailleurs n’importe comment dans la rue. Des pick-up du contingent béninois des casques de la Minusma qui sirotaient tranquillement leur bière à même la rue, assis devant le petit bistrot trop exigu. Pourtant, c’est cette attitude que dénonçaient les populations que nous avions rencontrées car, selon elles, il arrive même qu’en pleine journée des gens se mettent à la même place, face à la Dnct, pour déguster leur bière. C’est une violation flagrante de nos mœurs. Un manque notoire de respect pour notre société !

C’est un spectacle récurrent car ces casques bleus ont fait de cette place leur «grin» pour s‘y saouler, pendant que les passants et les habitants du voisinage sont irrités par cet exhibitionnisme qui heurte nos traditions. C’est même indécent !

Qui a pu donner une autorisation de débit de boissons alcoolisées à cette dame et dans ces conditions ? Notre passage au niveau de tous les services concernés prouve qu’elle n’en a pas. D’ailleurs, le contraire aurait surpris car dans ce petit magasin, d’à peine 6 m2 se trouvant en plus au cœur des habitations, ne répondant donc à aucune des normes exigées par la règlementation, une licence de vente d’alcool aurait sonné comme une forfaiture.

Mais dans le coin, les gens se méfient de poser ouvertement le problème pour éviter les foudres de la tenancière de ce bistrot qui, certainement requinquée par la présence d’éléments de la Minusma n’a cure des lois et règlements et reste prêt à braver tout le monde. Ce qu’elle affirme d’ailleurs publiquement lorsque déchaînée, elle se bagarre avec l’autre restauratrice dans la rue.

Mais une chose est sûre : les casques bleus béninois, avec ce qui se passe dans ce coin, sont en train de ternir leur image car les gens, au vu de ce qu’ils voient, se posent alors des questions sur la nécessité de la présence de la Minusma et de son utilité si les véhicules doivent passer tout leur temps à transporter n’importe quoi et à venir décharger des condiments et autres provisions chez leur préférée de tenancière de bistrot. En effet, les va-et-vient incessants des véhicules n’échappent à personne dans le coin.

Pis, les gens se disent bien que les casques bleus ont autre chose à faire que de venir se gaver de bière et liqueurs pendant que, chaque jour, on enregistre des morts et des blessés au nord t au centre du pays, alors qu’ils sont venus pour défendre le territoire malien. C’est un comportement à la fois indigne et indécent.

Sadio Dembélé

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