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Le Collectif des associations musulmanes du Mali proteste contre l’Etat d’urgence à deux vitesses «Non à l’Etat d’urgence islamophobe !»
Publié le vendredi 12 mai 2017  |  La Sentinelle
Meeting
© aBamako.com par A.S
Meeting de la plate forme de la société civile.
Bamako, le 02 mai 2015 la Plateforme des organisations de la société civile a organisé un meeting au stade omnisport
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Pour avoir interdit la marche des associations musulmanes et autorisé d’autres en l’occurrence celle des protagonistes de la FEMAFOOT, le Collectif des Associations Musulmanes du Mali «condamne avec la dernière rigueur la mesure sélective, restrictive et discriminatoire», jugée islamophobe. Voici la déclaration !

Non à l’Etat d’urgence islamophobe !



Nous, membre du Collectif des Associations Musulmanes du Mali,

Respectueux des valeurs républicaines de la République du Mali,

Soucieux de la préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale, du respect des libertés individuelles et collectives dans un Etat démocratique,

Conscients de la nécessité de l’application de l’état d’urgence au Mali pour faire face à la situation sécuritaire actuelle,

Disposés à collaborer efficacement avec les pouvoirs publics pour le respect de l’application des lois du pays,

Déclarons ce qui suit :

Constatons avec regret et amertume, une politique de deux poids deux mesures dans l’application de la loi en ce qui concerne l’instauration de l’état d’urgence depuis bientôt un certain moment. Cela se concrétise à travers les interdictions des manifestations de protestation de la communauté musulmane sous prétexte de l’état d’urgence en vigueur. Nous citerons entres autres :

Demande N°7846 du 31/10/2016, réponse négative du Gouvernorat N°734 /GDB du 02/11/2016,
Demande N° 970 du 08/02/2017 réponse négative du Gouvernorat N°114/GDB-CAB du 17/02/2017,
Demande N°1253 du 24/03/2017 réponse négative du Gouvernorat N°227/GDB-CAB.
Curieusement aux mêmes moments, et précisément avec sa reconduction de 10 jours lors du Conseil de ministre du 19 Avril 2017, et sa prorogation de six mois, précisément au 31 Octobre 2017, nous assistons à des marches de protestation en cascade, encadrées par un dispositif sécuritaire impressionnant, bénéficiant d’une couverture médiatique rare, et avec pour destination finale, un accueil en grande pompe à la Primature par le Premier ministre. Ainsi, dans le cadre de la crise du football malien : le Collectif des ligues et club majoritaires ont organisé le mardi 25 Avril 2017 une marche de soutien à la décision de dissolution de la FEMAFOOT par le gouvernement.

Dans le même cadre, le collectif des supporters et représentants des clubs de ligue I, II, III, du football féminin, les joueurs en activité, les 6 ligues de football, les arbitres et les parents des joueurs ont organisé une marche de protestation le jeudi 20 avril 2017.

Concernant la crise dans le secteur de l’éducation, les enseignants de l’éducation fondamentale, et de l’enseignement secondaire ont marché les 05 et 27 Avril 2017. Ces marches illustrent à merveille le traitement deux poids deux mesures par le Gouvernorat du District de Bamako. Et aussi, en dehors du District, Koulikoro a organisé une grande marche de soutien au Président de l’Assemblée Nationale, injustement calomnié d’adultère.

Nous réaffirmons ici, avec force, que nous apprécions hautement, l’instauration de l’état d’urgence dans la situation actuelle du Mali, et surtout sa prorogation récente de six mois jusqu’en octobre prochain. Mais attirons l’attention des autorités que son application doit être faite dans l’équité et la justice. Les règles qui sous-tendent cette application doivent être précises, claires, et transpa rentes. Elles ne doivent souffrir ni d’insuffisance, ni de complaisance.

Nous condamnons avec la dernière vigueur, cette mesure sélective, restrictive et discriminatoire, dont notre communauté est la seule victime.

Nous exigeons des autorités administratives et sécuritaires de prendre sans délai des dispositions pour mettre fin aux restrictions sélectives dans l’application des lois contre la Communauté musulmane.

Oui à l’instauration de l’état d’urgence dans la situation actuelle du Mali, mais non à l’injustice entretenu et à l’exclusion délibéré dans son application.



Président,

Mohamed KIMBIRI
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