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Lamine Camara, candidat PCF aux élections législatives 2017, pour la 9e circonscription des Français de l’Etranger
Publié le vendredi 12 mai 2017  |  Le Pouce
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Lamine Camara est candidat PCF aux élections législatives 2017, pour la 9e circonscription des Français de l’Etranger. Elu au conseil régional d’Ile-de-France, il travaille dans une ONG internationale dont le champ d’action couvre précisément les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest
Lepetitjournal.com/tunis :Pourquoi avoir choisi de vous présenter aux législatives 2017, dans la 9e circonscription ?

Lamine Camara : J’ai d’abord une attache particulière avec cette circonscription, étant moi-même natif du Mali. Je suis toujours resté, de ce fait, très attentif à toutes les problématiques auxquelles sont confrontés les Français établis dans cette circonscription. Je pense les comprendre au mieux et désire désormais me rendre disponible pour trouver avec eux des solutions concrètes et pérennes aux difficultés qu’ils peuvent rencontrer.



Je suis par ailleurs élu depuis décembre 2015 au conseil régional d’Ile-de-France. Cette région a des coopérations décentralisées avec beaucoup de pays appartenant à cette circonscription, notamment la Tunisie, et le Groupe Front de Gauche auquel j’appartiens n’a de cesse de mettre en avant la promotion d’une coopération basée sur le partage, la culture, le développement social au service des peuples.

Enfin, je travaille dans une ONG internationale dont le champ d’action couvre précisément les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. Sa mission est d’œuvrer au développement local, l’éducation à la citoyenneté ainsi qu’au renforcement des liens de la diaspora avec ces pays.

Quelles sont selon vous les principales attentes des Français y résidant ?

Partant de mon expérience et des différentes rencontres et nombreux échanges avec les Français –es dans la circonscription que j’ai pu avoir, je dirais ceci : de plus en plus nombreux sont les Françaises et Français qui résident hors de France, mais malheureusement ils ont de moins en moins accès à la plénitude de leurs droits sociaux et politiques. Par exemple, un expatrié sur cinq déclare ne pas bénéficier de couverture sociale du fait d’un désengagement progressif des employeurs et faute de revenus lui permettant de cotiser à la Caisse des Français de l’étranger ; le taux d’expatriés français couverts pour leur santé est passé, depuis 2013 de 83 à 78 %, de 33 à 29 % pour l’assistance rapatriement, de 46 à 39 % pour la prévoyance, et seulement de 37 à 39 % pour la retraite. Cette situation est inadmissible et ne peut rester en l’état.

De façon générale, l’égal accès à la protection sociale, à l’éducation, à la formation tout au long de sa vie professionnelle, à une retraite à taux plein, ne peut être sacrifié par celles et ceux qui choisissent ou sont conduits à s’établir hors du pays. Voilà les principales attentes que j’ai pu identifier suite à ces différentes rencontres.

Quel est votre parcours et votre implication passés auprès des Français de l’étranger ?

Comme je vous l’ai expliqué précédemment, je travaille dans une ONG internationale qui mène des actions de solidarité avec les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. Ce qui m’emmène à faire des voyages réguliers pour voir les partenaires locaux. Lors de ces voyages, je rencontre les français établis dans ces pays, nous discutons de leurs quotidiens et préoccupations. Très sensible au rôle moteur du monde associatif dans le domaine de la solidarité internationale, je me battrai auprès de l’Agence française de développement pour augmenter de façon significative les fonds alloués à ces associations pour appuyer leur excellent travail dans le renforcement des liens entre les peuples du monde.

Egalement, je fais toutes mes études au Mali et j’ai poursuivi mon master 2 en Politiques environnementales et développement durable en France, véritable enjeu, la question du changement climatique dans les pays de la circonscription.
Je suis comme déjà cité, depuis décembre 2015, Conseiller régional Ile de France où je suis profondément impliqué dans l’action internationale de la Région.

Enfin, je vis à Grigny, en banlieue parisienne, où 82 nationalités vivent ensemble, donc j’évolue dans un espace reliant la France au Monde

Quels sont les sujets que vous comptez défendre en priorité devant le Parlement ?

Je tiens à dire au préalable qu’un député élu à l’Assemblée nationale se doit de représenter tous les Français. Maintenant il est bien évident qu’un député, pour être véritablement utile et efficace, doit s’emparer prioritairement de toutes les thématiques particulières touchant sa circonscription pour répondre au mieux aux attentes placées en lui par les électeurs qui lui ont fait confiance.

De façon générale, je me battrai contre toutes les politiques d’austérité et toute remise en cause des acquis sociaux.

Je souhaite travailler à renforcer et transformer le service public d’éducation nationale pour transmettre à tous les jeunes la culture de haut niveau et qui sera nécessaire à leur avenir. Cela est d’autant plus vrai pour les écoles françaises à l’étranger.
L’école de l’égalité, c’est aussi à l’étranger et tous les enfants de familles françaises doivent pouvoir accéder à un établissement français.

Pour cela, je propose de développer le réseau d’établissements gérés par l’AEFE pour en finir avec le recours forcé aux établissements privés. Agir pour que la scolarité dans les établissements de l’AEFE ne coûte rien aux familles, par un gel immédiat des frais de scolarité, en développant les accords internationaux permettant la gratuité et les bourses.

J’engage également un plan de création de postes d’enseignants titulaires détachés pour répondre aux besoins et facilitons la titularisation des enseignants sous contrat local en les dispensant des deux années d’enseignement en France après le passage du concours ; rendre enfin le renouvellement des détachements automatique pour tous les enseignants en poste qui le souhaitent.

Reconstruire une politique publique nationale pour l’enseignement français à l’étranger. Il faut en finir avec les délégations au secteur privé: l’État doit jouer pleinement son rôle pour la scolarisation des Français hors de France et les échanges culturels. Pour cela, il est indispensable d’augmenter le budget de l’AEFE pour lui donner les moyens de faire face à l’augmentation du nombre d’élèves et lui rendre une place centrale dans le développement de l’enseignement français hors de France.

Je me battrai pour obtenir l’intervention du Ministère de l’éducation nationale dans le financement et la dotation en postes du réseau, afin de permettre à l’AEFE d’assurer ses missions de service public à l’étranger.

La priorité est aussi la préservation et le développement du réseau de coopération linguistique et culturelle dans le monde.
Ce réseau facilite les rencontres entre les publics et les artistes à travers le monde et reste le vecteur central d’une politique de coopération internationale enviée par de nombreux pays, dans le domaine de la francophonie, du livre, des échanges artistiques, du débat d’idées et du cinéma. Je m’engage à en redéfinir les objectifs, en concertation avec l’ensemble des acteurs, pour en finir avec les politiques de promotion de la « marque France », substituer partout la coopération à la concurrence et en donnant à ce réseau les moyens d’une politique culturelle ambitieuse par l’augmentation des dotations et la création de postes.

Il faut favoriser la circulation et le partage des savoirs, dans le monde entier. Elargir le champ de la coopération internationale scientifique et technologique avec les pays francophones.

Je défendrai également les propositions d’augmentation des budgets des services consulaires et une meilleure gestion de long terme des contrats locaux avec de vraies perspectives professionnelles pour les personnels concernés. Comme dans l’ensemble de la Fonction publique, il est indispensable d’agir fortement pour l’égalité salariale femmes-hommes, contre les temps partiels ou contrats locaux subis, l’augmentation des retraites, mais aussi contre les violences faites aux femmes et toutes les formes de discrimination.

Enfin, je serai très vigilant sur les questions touchant à la protection sociale, allocations, retraites et transférabilité des droits. A l’étranger, les Français sont confrontés aux mêmes risques de la vie que leurs compatriotes établis en métropole. Je porterai notamment un projet de loi visant à modifier profondément le fonctionnement de la Caisse des Français de l’étranger en en faisant un organisme de sécurité sociale à part entière, et en réformant son fonctionnement afin de permettre que l’accès à la couverture sociale se fasse aux mêmes conditions qu’en France.

Je défends une véritable transférabilité des droits en demandant un accès simplifié à la couverture sociale en France pour les Français expatriés et leur famille qui souhaitent se réinstaller sur le territoire national, une reconstitution de carrières avec la prise en compte des cotisations et points de retraites accumulé durant le parcours professionnel à l’étranger, ainsi que la prise en compte de la carrière réalisée avant l’expatriation.

Je demanderai aussi un renforcement de l’action sociale consulaire, particulièrement dans les pays où la protection sociale est faible notamment la 9ème circonscription et souhaite que des effectifs supplémentaires soient mis en place ainsi que des coopérations plus fortes avec les autres consulats et ambassades, notamment dans les pays à risque ou en guerre, afin de garantir un service de qualité en cas de crise et permettre le cas échéant la sécurité et le rapatriement des personnes concernées

Quelles attentions particulières méritent les pays de la 9e Circonscription ?

Tout ce qui vient d’être cité touche également les Français de la 9eme circonscription, mais la question de la Paix retiendra également fortement mon attention. Il est indispensable de mettre au cœur de l’action politique la recherche et la consolidation de la Paix. Sans angélisme vis-à-vis de la gravité des menaces, mais avec une détermination sans faille je préfèrerai toujours la recherche du dialogue et une solution politique aux conflits avant tout recours à la force. Notre pays est membre du Conseil permanent de l’ONU et son rôle doit être la recherche perpétuelle de la Paix, notamment au Proche-Orient, en Afrique de l’ouest, partout où elle est en péril.

Comment pensez-vous gérer vos permanences dans les différents pays de votre circonscription pour être au plus près des Français basés dans la Région ?

Une permanence sera mise en place dans chaque pays et toutes les décisions politiques prises feront d’abord l’objet d’une consultation avec les citoyens –es- de la circonscription, comme ferait tout bon acteur associatif.

Par l’intermédiaire de cette interview, que souhaiteriez-vous dire à la Communauté française de votre circonscription et particulièrement celle de Tunisie ?

Je serai porteur avec mon groupe d’une nouvelle politique de coopération entre la France, l’UE – que nous souhaitons plus démocratique, une Europe sociale composée sur la base de nouveaux traités pour une Union des peuples et nations libres, souverains et associés, et la Tunisie qui a besoin de fortes relations de coopération pour aller au bout du processus démocratique et de justice sociale si souvent menacée depuis la révolution.

Je rappellerai aussi à mes compatriotes la justesse de ce proverbe bien connu au Sahel : « Les occupants d’une pirogue ont tous un même objectif : que la pirogue arrive au port. » Etablis en Tunisie ou restés en métropole, nous avons tous la France en commun et la volonté de la faire réussir.

Propos recueillis par Isabelle Enault
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