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Coalition pour la majorité présidentielle: Un partenariat sans contenu véritable
Publié le vendredi 12 mai 2017  |  Le Pouce
Meeting
© aBamako.com par A.S
Meeting des partis de la majorité présidentielle
Bamako, le 21 mai 2016 au palais de la Culture. Les partis de la majorité présidentielle, sous la houlette du Rassemblement Pour le Mali (RPM), ont animé un meeting en faveur de la Paix et de la Réconciliation au Mali.
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Dans l’entre deux tours de l’élection du président de la République en 2013, des partis politiques s’étaient rassemblés pour apporter leur soutien au candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita dit « IBK » contre Soumaïla Cissé de l’URD. « IBK » sera élu président de la République et la coalition des partis politiques se constituera en majorité présidentielle appelée la « Coalition des partis politiques de la majorité présidentielle » pour soutenir le projet du président « IBK » au pouvoir. Nous sommes à la fin du premier quinquennat du président « IBK », et à la veille des prochaines élections présidentielles. La majorité dite présidentielle est au bord de l’implosion sur une question qui ne devrait normalement pas se poser à elle : Faut-il soutenir ou non « IBK pour un second et dernier mandat ?

La coalition des partis politiques de la majorité présidentielle »CMP » est constituée d’environ une soixantaine de partis parmi lesquels on retrouve des grandes formations comme l’ADEMA-PASJ, ancien parti au pouvoir de 1992 à 2002. Tous ces partis politiques, ont décidé de faire partie de la « majorité présidentielle » et de soutenir le projet de société du président « IBK ». De ce fait, ils ne sont pas de l’opposition politique et quoiqu’il devrait advenir, défendre le bilan du président sortant dont ils sont comptables.



Le leader de cette majorité présidentielle, Boulkassoum Haïdara, fraichement élu à son poste en septembre 2014, avait laissé entendre à l’occasion de la cérémonie de signature officielle du document qui consacre la coalition que l’objectif de la « CMP » « est de renforcer davantage la cohésion entre les partis qui ont porté le président de la République Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir». Mais, l’ancien ministre Nancoma Keïta, dirigeant du parti au pouvoir, le RPM, avait déclaré que l’heure était venue pour la « CMP » de « conjuguer toutes les synergies afin de ne pas être victimes des égos ». Les égos, voilà le piège de toute coalition, association.

Depuis un certain temps, les sons sont discordants au sein de la « grande famille présidentielle ». Au lieu de parler d’une seule voix, au lieu de partager la même vision, chaque camp pour ne pas dire chaque entité politique se réveille et défend son existence. Le plus illustratif de cette situation, est l’ADEMA –PASJ poids lourd de la majorité qui essaie de trahir la main qui l’a donné à manger durant les quatre récents ans. Rien n’obligeait l’ADEMA dans la majorité présidentielle. Tout comme rien ne l’empêchait d’aller à l’opposition. Aujourd’hui, il serait libre de ses options s’il avait pris ses responsabilités en s’écartant du clan « IBK » au pouvoir. Ce que ce grand parti essaie de faire s’appelle tout simplement de la surenchère politique où il essaie de monnayer son soutien. Car, l’argument avancé dans la Ruche par certains militants et sympathisants du parti, c’est que le parti n’a pas été récompensé à hauteur de souhait par le président « IBK » pour son soutien. Pourtant, le président de la CMP avait précisé, en son temps, que la création de ce regroupement (coalition de la majorité présidentielle) n’avait rien à voir avec la formation du gouvernement. Autrement dit, il ne s’agit pour les membres de la coalition de monnayer leur soutien au président « IBK » par des postes nominatifs.

L’ADEMA affiche clairement son jeu. D’autres formations politiques, non. C’est le cas du parti de l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Depuis un certain temps également et depuis que son leader a été « évincé » du poste de Premier ministre, le parti Yelema joue l’ambigüité. Des informations savamment distillées sur les médias et réseaux sociaux, laissent entendre que le jeune politicien aux dents longues de loup, pourrait se présenter contre le président « IBK ». On viendrait même à le comparer à l’actuel jeune président nouvellement élu, Emmanuel Macron.

Jusqu’ici, le concerné lui-même n’a jamais démenti les rumeurs. Qui ne dit mot consent-il ? Il devrait lui aussi clarifier sa position vis-à-vis de celui qui l’a permis d’occuper les plus hautes fonctions ministérielles et de servir son pays au plus haut niveau. On ne devrait pas trahir la main qui t’a donné à manger.

Comme on peut le constater, la Majorité présidentielle est incohérente. L’heure devrait plutôt être à l’étude de la meilleure stratégie à adopter pour faire réélire le président « IBK » qu’ils ont soutenu durant les quatre premières années de son élection comme président de la République. Au lieu de ça, on se déchire sur la succession du « roi » qui n’est même pas encore mort. C’est vrai qu’il se dit qu’en politique, il n’y a pas de logique d’ailleurs comme en sport. Mais la politique a une éthique et une morale tout comme aussi le sport. Si ces deux n’existent plus alors, la politique devient du « grand n’importe quoi » comme dirait l’autre. Le bon sens, s’il existe encore en politique, serait que la Majorité continue de soutenir le président « IBK » et que l’opposition se batte pour l’alternative politique.

Tièmoko Traoré
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