PARIS - L'ancien Premier ministre François Fillon a recommandé mardi au président François Hollande de parler le moins possible de rançons et d'otages pour ne se fermer aucune porte et a demandé de "tout faire" pour libérer la famille enlevée au Cameroun.
Interrogé par RTL sur l'appel lancé par le père de cette famille, Tanguy Moulin-Fournier, dans un enregistrement rendu public par ses ravisseurs nigérians du groupe Boko Haram, le député de Paris a répondu: "il faut tout faire pour libérer ces gens et en particulier ces enfants. Leur prise d'otages est absolument insupportable".
"Je me garderai de donner des conseils au gouvernement qui doit être libre
de son action dans ce domaine", a-t-il dit avant de déplorer que le président
François Hollande ait évoqué la question des rançons.
LElysée refuse désormais de payer les rançons, a assuré dans une interview
au Monde lundi l'épouse d'un des Français retenus au Mali, évoquant une
rencontre avec le chef de l'Etat le 13 janvier.
"On est d'accord sur le principe, ça a d'ailleurs toujours été la ligne du
gouvernement français", a commenté M. Fillon qui a toutefois ajouté: "Je pense
qu'il était inutile l'affirmer comme l'a fait le président de la République".
"Il doit se garder des possibilités d'agir", a-t-il fait valoir, évoquant
"des entreprises qui ont parfois versé des rançons dans le passé" ou des
"opérations militaires montées" pour la libération d'otages, par exemple aux
mains de pirates.
"C'est un sujet sur lequel moins on parle, plus on a de chances de
préserver la vie des otages et cela vaut pour le président de la République
aussi", a tancé le responsable d'opposition.
"Il faut évidemment chercher à sanctionner ceux" qui prennent des otages,
avait-il auparavant relevé, en rappelant son soutien à l'offensive française
au Mali "car c'est une manière d'aller taper au coeur des territoires ces
groupes armés qui pratiquent" ces enlèvements.
"Mais je pense qu'il ne faut s'interdire aucune possibilité pour aller
libérer en particulier ces enfants" otages au Nigeria, a souligné M. Fillon.
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