Le premier ministre Justin Trudeau affirme que son gouvernement prend «le temps approprié» pour décider où envoyer des centaines de Casques bleus canadiens.
M. Trudeau a expliqué aux journalistes, vendredi, que le gouvernement devait «s’assurer que c’est la bonne approche, que c’est la bonne mission, qu’ils ont la bonne formation et le bon équipement».
Certains des plus proches alliés du Canada attendent impatiemment de savoir si le gouvernement libéral enverra des Casques bleus au Mali.
Un diplomate étranger a confié à La Presse canadienne que la situation avait atteint un point tel que même un «non» serait bienvenu. Ainsi, les autres pays impliqués dans la mission de l’ONU pourraient au moins la planifier en conséquence.
L’ONU avait demandé au Canada, l’an dernier, de contribuer à la mission en envoyant des hélicoptères au Mali, où des bombes en bordure de route et autres explosifs artisanaux posent un important danger pour les Casques bleus.
Comme le Canada n’a pas pris de décision, a indiqué un deuxième diplomate, d’autres pays comme la Belgique et l’Allemagne ont pris le relais temporairement, afin de permettre au Canada de finaliser ses plans. Il ajoute cependant que l’hésitation continue du Canada suscite des inquiétudes et de l’incertitude quant à l’avenir de la mission.
«Ils ont acheté du temps, d’une certaine façon, a expliqué le diplomate au sujet des autres pays ayant contribué. Et nous espérons qu’ils décideront maintenant, après avoir examiné tout ce qu’ils avaient besoin d’examiner.»
«Il y a certaines attentes voulant que le Canada revienne.»
Le gouvernement libéral avait promis en août dernier qu’il enverrait 600 soldats pour une mission de maintien de la paix non spécifiée.
Il semblait alors vouloir les envoyer au Mali, où l’ONU est responsable des efforts de stabilisation après l’entente de paix conclue entre le gouvernement central et les rebelles touaregs, l’an dernier.
Des représentants militaires et des diplomates canadiens, de même que le ministre de la Défense Harjit Sajjan et d’autres de ses collègues, se sont rendus plusieurs fois dans ce pays.
On s’attendait à ce que le Canada offre des hélicoptères, mais aussi un officier supérieur pour diriger la mission de l’ONU.
Le gouvernement n’a toutefois toujours pas pris de décision, malgré sa promesse de le faire avant la fin de l’année dernière.
M. Trudeau a de nouveau affirmé qu’il croyait que le Canada avait «un rôle important à jouer à travers le monde pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité», mais n’a pas répondu aux questions demandant si le pays enverrait des troupes au Mali.
«La décision sur la façon exacte et le moment exact d’envoyer les Forces canadiennes est extrêmement importante», a-t-il dit.
Le gouvernement doit exercer une diligence appropriée, a-t-il ajouté. «Chaque fois que nous prenons une décision sur l’envoi de ces braves femmes et hommes des Forces canadiennes vers un danger possible».
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