PARIS - Les familles des otages français retenus au Sahel par Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) sont "dans un brouillard total", n'ayant "aucune information" sur d'éventuelles négociations avec les ravisseurs, a déclaré mardi sur RTL Jean-Pierre Verdon, le père d'un des otages.
"On arrive à la fin de l'opération des Ifoghas, on n'a pas entendu parler des otages. On ne nous dit rien, côté Français on ne dit rien, les djihadistes ne parlent pas non plus, cest-à-dire que nous sommes dans un brouillard total et c'est insupportable à vivre ", a confié le père de Philippe Verdon qui est retenu au Mali.
"Nous n'avons aucune information" au sujet d'éventuelles négociations, a insisté M. Verdon soulignant que les familles souhaitaient pourtant en avoir.
"C'est le vux de chacune des familles qui se trouvent dans cette situation".
Interrogé sur la décision de l'Elysée de ne pas payer de rançons aux
preneurs d'otages, M. Verdon a répondu que les familles n'avaient pas le choix.
"Ce n'est pas moi qui dirige la politique de l'Etat. Nous sommes dans une
situation de victimes. Nos proches sont entre les mains d'une faction qui n'a
ni foi ni loi, qui ne connaît que, soit la force, soit l'argent. Nous, nous
sommes au milieu, complétement ballotés par ces contradictions et c'est
extrêmement difficile à vivre", a-t-il fait valoir.
"Je ne peux prendre position sur une politique qui est un choix de l'Etat.
Je n'ai pas la capacité de modifier les décisions de l'Etat", a ajouté M.
Verdon.
LÉlysée refuse désormais de payer les rançons pour ne pas donner "de
l'argent à des organisations contre lesquelles nous sommes en guerre", a
indiqué lundi dans une interview au Monde l'épouse de Daniel Larribe, l'un des
otages français retenus au Mali, se disant "dégoûtée".