Bouaké (Côte d'Ivoire), 14 mai 2017 (AFP) - La mutinerie de soldats en Côte
d'Ivoire, déclenchée depuis vendredi pour obtenir des primes, a provoqué la
mort d'un homme blessé par balle à Bouaké, grande ville du centre toujours
contrôlée dimanche par les militaires en colère qui tiennent aussi Korhogo
(nord).
Un premier bilan fait aussi état d'une vingtaine de blessés, dont six par
balle, depuis ce nouveau mouvement de grogne de 100 à 300 soldats, qui fait
suite à une précédente mutinerie en janvier.
L'homme, gravement blessé par balle samedi à Bouaké, est décédé dimanche au
Centre hospitalier universitaire, a annoncé sa famille.
"Issouf Diawara (...) est finalement mort des suites de ses blessures par
balle. Je suis un homme effondré. Sachez que je suis seul aujourd'hui après la
mort de mon grand frère", a affirmé à l'AFP son jeune frère Souleymane Diawara.
La victime avait été atteinte d'une balle par des soldats mutinés qui
s'étaient rendus au siège d'anciens rebelles non intégrés dans l'armée,
appelés les "démobilisés", qui avaient aux mêmes réclamé des primes lundi,
selon des témoignages.
"Une opération militaire est en cours pour rétablir l'ordre" contre
"certains militaires récalcitrants qui continuent de désobéir" a déclaré le
chef d'état-major des armées ivoiriennes, le général Sékou Touré, dans une
déclaration, transmise à l'AFP.
Le patron de l'armée a déploré "l'usage d'armes à feu contre les
populations civiles excédées par leurs (les mutins) agissements, des pillages
et rackets systématiques...", soulignant des "actes d'une extrême gravité,
contraires à la mission de protection assignée aux forces armées".
- 'L'argent, c'est tout!' -
Dimanche soir à Bouaké, les mutins contrôlaient toujours les corridors Nord
et Sud situés sur le principal axe routier du pays qui relie la capitale
économique Abidjan au nord et au Burkina Faso..
"On veut l'argent, c'est tout! Il n'y pas à discuter", criait un des mutins
après avoir tiré une rafale de kalachnikov en l'air, a constaté l'AFP.
Les mutins ont toutefois libéré ce point névralgique qu'ils bloquaient
depuis vendredi, laissant passer des camions au compte-goutte.
Sur des kilomètres sur les bas-côtés de la Nationale plus de 500
poids-lourds devant aller à Bouaké, ou simplement la traverser, attendaient
leur tour pour passer