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Le président du REDECOMA a propos du mois béni de ramadan : « Le Ministre Abdoul Karim Konaté est un accompagnateur des consommateurs»
Publié le lundi 15 mai 2017  |  L'Observatoire
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© aBamako.com par Momo
Journée mondiale des droits des consommateurs
Bamako, le 28 mars 2017 le Mali a célébré à travers une conference débat la Journée mondiale des droits des consommateurs a l`AGETIC
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Le mois béni de Ramadan est à nos portes. Pour passer en beauté cette période de forte consommation des produits de première nécessité, les Maliens fondent beaucoup d’espoir en le Ministre du Commerce, porte-parole du Gouvernement afin qu’il agisse pour maintenir stables les prix des denrées de 1ière nécessité. Pour nous en rassurer, nous avons approché un des défenseurs de la cause des Consommateurs du Mali. Il s’agit de Badou Samounou, Président du Regroupement pour la Défense des Droits des Consommateurs (REDECOMA). Interview !
L’Observatoire: Nous sommes à quelques encablures du mois béni de Ramadan, considéré comme une période de forte consommation de certains produits, notamment le riz, le mil, le sucre, l’huile et le lait. Qu’en pensez-vous de la stabilité des prix de ces produits pendant le Ramadan ?
Badou Samounou : Dans deux semaines, nous allons commencer le mois béni de Ramadan. Un mois de grande consommation mais aussi c’est un mois où l’on déverse sur le marché toutes sortes de produits. C’est un mois où les gens consomment sans discernement à ce qu’ils achètent, parce que tout simplement on est en carême et on a besoin de tout. C’est le moment choisi par d’autres pour renchérir les prix des produits de 1re nécessité à nous offrir toutes sortes de produits qui auraient dû être détruits.
Nous sommes représentés dans une structure appelée Conseil National du Prix où tous les deux mois ses membres se réunissent pour faire le point de la situation d’approvisionnement du pays en matières de stock et de prix. Nous osons espérer que ce conseil va se tenir incessamment pour essayer de rassurer s’il y a le respect des droits des consommateurs par rapport à la disponibilité des produits de 1re nécessité connues pendant le mois de carême à des prix raisonnables. C’est ce qu’attendent les associations des consommateurs que nous sommes.
En tout état de cause, nous avons toujours rappelé aux opérateurs économiques que le mois de carême est un mois béni au cours duquel les musulmans doivent faire preuve de solidarité, même si l’on assiste, au contraire, sur le marché. Mais nous ne comprenons pas que les commerçants dont la plupart sont musulmans augmentent les prix des produits de 1ière nécessité pendant ce seul mois.
Depuis deux mois, nous avons des échos affirmant que les prix des denrées alimentaires sont en train de prendre l’ascenseur. Chaque année ça devient une habitude. Nous profitons de cette occasion pour saluer le Gouvernement à travers le Ministre du Commerce qui fournit beaucoup d’efforts pour maintenir stables les prix des produits alimentaires. Ce n’est pas pour flatter l’actuel Ministre du Commerce, mais nous reconnaissons en tant qu’association de défense des consommateurs qu’emploie le Ministre EMPE pour maintenir les produits alimentaires à un prix abordable.
Pour preuve, il n’y a pas plus de deux mois qu’une rencontre a eu lieu à la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC) qui a regroupé les opérateurs économiques, les distributeurs, les associations de consommateurs et le Gouvernement. Au cours de cette rencontre, un cahier des charges a été proposé aux opérateurs économiques pour signer une certaine quantité de sucre pour le Mali afin que les populations ne connaissent pas de difficultés pendant le moi. Et les prix aussi ont été arrêtés dès cet instant. L’information qu’on nous a donnée est que le Kilo de sucre devait être vendu à 550 FCFA au détail et chez les demi-grossistes à 520 FCFA. Et on a demandé aux commerçants à vendre leurs produits conformément aux clauses de ce cahier des charges ayant arrêté les prix.
Ce qui avait été arrêté et ils ont signé et même fait des déclarations à la télé. Si, aujourd’hui, on nous apprend que le sucre est vendu à 600 ou 650 FCFA, même si c’est fait pour le mois de carême et on n’en est pas là, nous attirons l’attention des plus hautes autorités qu’ils sont en train de fausser les règles et que la vigilance du Gouvernement doit être de mise pour sévir contre les auteurs de ces pratiques. On a mis en place un numéro vert pour signaler ces cas pareils.
Malheureusement, ce numéro ne fonctionne pas d’abord ; car, nous l’avons essayé plusieurs fois, mais en vain. C’est pour vous dire que ç’a été un souci pour le REDECOMA depuis presque 20 ans de produire chaque année un document appelé ‘’Appel du REDECOMA’’. Nous avons des partenaires tels que les radios et les journaux qui s’intéressent à ce que nous faisons et qui viennent vers nous à l’approche de chaque mois de Ramadan pour nous interviewer sur la situation des denrées de 1re nécessité.
Donc, nous déplorons du fait que certains profitent du mois béni pour multiplier les prix des produits. Je pense, mathématiquement, qu’avec l’effet multiplicateur des prix, les produits se multiplient également. Mais malgré cela, ils font des spéculations ; car, le Gouvernement fait des exonérations à ces opérateurs économiques mais les populations ne bénéficient pas des retombées. Je trouve cela un problème.
Que peut faire le REDECOMA auprès des Gouvernants afin de maintenir stables les prix des produits de forte consommation ?
Au lieu de mettre plus d’importance au prix qu’à la qualité, il fallait faire le contraire. Il faut dépasser ce débat. Pour étayer mes propos, je prends l'exemple sur le riz en plastique vendu à 200 ou 250 FCFA le Kilogramme. Est-ce que vous devez sauter là-dessus parce que vous avez trouvé un bon marché ? Je dirais non. Or, c’est le mois de carême et vous trouvez toutes sortes de produits sur le marché.
Notamment, des produits périmés à détruire. Des vendeurs ambulants de produits alimentaires se trouvent dans les marchés, les gens achètent leurs marchandises sans se soucier de la qualité. Je dirais, pour ma part, que les consommateurs doivent changer de comportements par rapport à ce qu’ils achètent, ne pas seulement accuser les autres, mais il faut faire à son tour preuve de discernement en faisant le choix de la qualité et non de la quantité qui peut être parfois nocive pour le consommateur lui-même. Cela nous permettra de prendre en charge notre propre consommation et nous évitera beaucoup de désagréments.
Quelle action pouvez-vous mener par rapport au maintien stable des prix des denrées de 1re nécessité ?
Ce que nous pouvons faire en la matière c’est la sensibilisation et interpeller le Gouvernement par rapport à la veille sur les prix qui se pratiquent sur le marché. Malheureusement, l’augmentation des prix est devenue récurrente chaque année à l’approche de Ramadan. L’huile est vendue à 1000 francs CFA le litre, le sucre à 600 ou 650 francs CFA alors que l’année dernière on avait dit à ne pas dépasser 525 ou 550 francs CFA pour le sucre. Quand on augmente, on ne diminue pas ; même si la situation connait de l’amélioration. Cela n’est pas normal.
Il y’a quelques mois, des gens nous ont parlé de la vente sur les marchés de l’huile de mauvaise qualité. Malgré les campagnes que nous avons menées pour préserver la santé des populations, le produit est acheté par les consommateurs.
Vous, en tant défenseur des consommateurs, aviez-vous eu vent de cela ? Si oui, qu’aviez-vous eu à faire concrètement pour éviter aux consommateurs de payer ce produit jugé de mauvaise qualité ?
Nous, associations de défense des droits des consommateurs, n’avons pas vocation de réprimer. Notre rôle est de mener des campagnes d’informations et de sensibilisation sur le terrain. Si les gens parlent de l’existence de l’huile à la qualité douteuse, qu’ils aient le courage de dénoncer en nous indiquant là où se trouvent en vente ces produits ou les boutiques dans lesquelles est vendue cette huile. Si on nous indique les lieux de vente ou de provenance de ces mauvais produits vendus, nous pouvons saisir les autorités compétentes chargées de mener la répression. Pour juger la qualité d’un produit, il faut avoir des connaissances aussi.
Or, nous n’avons pas cette compétence au REDECOMA, mais on peut attirer l’attention des services techniques chargés de contrôler la qualité. Une fois que ces techniciens sont alertés, ils feront des descentes sur le marché pour procéder à des prélèvements en vue de vérifier l’information. Il y a des dizaines de produits importés et vendus sans contrôle sur le marché. Or, aucun produit ne doit être vendu sans être contrôlé par les services techniques compétents.
Les transformateurs ne se soucient pas des contrôles et les contrôleurs ne se donnent pas de la peine à les contrôler. Or, un bon produit doit avoir des caractéristiques et dès que celles-ci disparaissent çà devient un produit douteux. C’est un déficit d’informations des services techniques, disons-nous par rapport aux contrôles des produits.
Quelle appréciation faites-vous des actions du Ministre « EMPE » à la tête du département du Commerce ?
Il faut reconnaitre que ce Ministre fait du bon travail. Nous, au REDECOMA, appelons le Ministre du Commerce, Ministre des Consommateurs et cela pour non seulement nous avoir aidé à avoir une loi sur les droits des consommateurs, mais aussi pour son décret d’application. Il nous a aidés également à avoir un décret sur les Loyers au Mali. Les efforts qu’il fournit pour que la viande, les aliments bétail, le sucre, le lait, soient abordables sont connus et appréciés par les opérateurs économiques eux-mêmes.
Pour finir, je dirais que l’espoir des consommateurs est le Gouvernement. Car, il est là pour nous assurer notre existence. Cela, que ce soit dans les domaines de la santé, de l’alimentation, de l’éducation, etc.
Donc, nous demandons au Gouvernement s’il est en train de bien faire de mieux faire encore. Il y a des dispositions réglementaires qui permettent au Gouvernement de fixer d’autorité dans une période les prix lorsque des proportions sont atteintes et cela dans un certain temps. Il peut actionner ces dispositions pour permettre à la majorité des Maliens de trouver disponibles et à prix abordables les produits sur le marché.
Tel est notre vœu et nous osons croire que toutes les parties prenantes entendront ce qu’on est en train de dire, que ce soit les opérateurs économiques, les distributeurs et les services compétents de l’Etat dans ce domaine. Car, le seul bénéficiaire doit être le Peuple malien pour qui rien ne doit être de trop. Et, je vous remercie de votre aimable attention.
Propos recueillis par Ambaba de Dissongo
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