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Cercle de Yelimané : L’incivisme fiscal des populations inquiète le Préfet
Publié le lundi 15 mai 2017  |  L'Observatoire
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© aBamako.com par FS
La CNDH lance la 5è édition de la semaine des Droits de l’Homme
La salle de conférence de la la Faculté de Droit Privé de Bamako a abrité le Mardi 6 Décembre 2016, la Cérémonie de lancement officiel de la 5è édition de la semaine des Droits de l’Homme. Photo: Me Mamadou I. Konaté
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A la suite de la visite du Ministre de la Justice Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté, dans la Région de Kayes, le Préfet du cercle de Yelimané, Mamadou Gaoussou Diarra, lors du passage du Ministre dans son chef-lieu du cercle a révélé les problèmes auxquels l’administration est confrontée.
Ces problèmes, selon le Préfet, sont, entre autres, l’incivisme fiscal, l’incitation à la violence, à la révolte contre les Magistrats. En général, contre l’Administration et ses Représentants. Ci-dessous, l’intégralité de l’intervention du Préfet de cercle de Yelimané.

«Je pense que la visite du Ministre est d’importance capitale pour la simple raison qu’il est venu simplement rendre visite aux services relevant de son département pour voir les conditions dans lesquelles ses agents travaillent ici à Yelimané.

Ces conditions ne sont pas tout à fait reluisantes. Et, aussi, vous avez remarqué au niveau du Chef de village, une préoccupation s’est invitée dans les débats. C’est bien le problème d’incivisme fiscal à Yelimané.
Si on n’y prend pas garde, ce phénomène risque d’envenimer tous les efforts de développement au niveau du cercle de Yelimané. C’est un problème récurrent qui ne date pas d’aujourd’hui.

Les Juges qui sont là ont trouvé ce problème. Nous-mêmes, Administrateurs, avons trouvé ce problème. C’est pour vous dire que c’est plus de deux ans que ce cercle vit cette situation inédite.

Le problème est récurrent. Tout le monde sait que l’autorité de l’Etat est bafouée à Yelimané. Les Juges ne diront pas le contraire, en longueur de journée, c’est des diatribes, des incitations à la violence, à la révolte contre les Magistrats, contre l’Administration et ses Représentants.

Est-ce que cela doit continuer ? Depuis que je suis à la tête du cercle, je rends quotidiennement compte au Gouverneur, ma hiérarchie. Il est parfaitement imprégné de tout ce qui se passe à Yelimané et par téléphone et par écrits.

Comme le Ministre est suffisamment informé de la situation, nous comptons beaucoup sur lui. Nous fondons notre espoir sur la justice ; car, à la limite, c’est notre dernier espoir. Que vous soyez autorité ou simple citoyen. Quand ça ne va pas, tout le monde s’en remet à la justice. Mais, aujourd’hui, ce sont les Représentants de la justice qui sont insultés. Nous avons des enregistrements et tout ce que vous dites est enregistré et mis sur les réseaux sociaux.

Pour quelle raison les gens appellent à la violence contre notre personne. Au seul motif que nous avons dit qu’il faut respecter les lois règlementaires du pays. Mais, nous continuerons à le dire parce que c’est notre raison d’être ici. Nous n’avons pas été envoyés par l’Etat pour être complaisants à l’égard de qui que ce soit, à Yelimané.

On s’attendait à votre visite. Votre venue à Yelimané est salutaire. On l’attendait même avant le 20 novembre 2016. Du fait que vous êtes là, nous demandons, à travers vous, le soutien du Gouvernement pour mettre fin à l’incivisme fiscal.

Le Premier Ministre sortant avait même écrit une lettre pour nous demander d’appliquer la loi dans toute sa rigueur.
Aujourd’hui, tout le monde a peur ici, y comprise la justice parce qu’on vous dira qu’en dépit de tous les actes que vous poserez ici, rien n’aboutira.

Le vendredi dernier, j’ai réussi un enregistrement audio dans lequel un Monsieur qui se réclame être Vice-président de l’association «DAGAKANE» invite les femmes de Yelimané, singulièrement les plus motivées, à aller s’en prendre à la vie du Préfet. Ce, en ignorant que le Préfet à toute l’administration derrière lui, dans le cercle, le Procureur est cité dans le même enregistrement.

C’est une insurrection populaire, vous nous bastonnez, déchirez nos habits. Pour quelle raison ?

Tout simplement parce que nous défendons une cause qui n’est pas la leur. Nous défendons l’intérêt général. Nous n’allons jamais dévier de notre itinéraire ; quoi qu’il en soit. Nous n’avons pas cherché à venir ici, c’est l’Etat qui nous a envoyé. Partout où l’Etat m’envoie j’irais servir là-bas.

Une fois que vous dites qu’il faut appliquer la loi, vous êtes l’élément à abattre. Il faut que le Préfet parte. Ils disent que la mutation du Préfet n’est pas la solution ; mais, il faut le bastonner pour que son remplaçant puisse avoir peur. J’ai dit au Gouverneur que ça ne peut pas continuer. Je l’ai dit verbalement et par écrit. En tant que citoyen de ce pays, je voulais porter plainte mais les gens m’en ont dissuadé pour dire que c’est pour me faire ridiculiser.

Toute délégation gouvernementale qui vient ici, je parle de ce problème parce que tant qu’on ne mettra pas fin au désordre, à l’incivisme fiscal à Yelimané, rien de marchera. De 2014 à nos jours, je suis le troisième Préfet. Il y a l’instabilité Monsieur le Ministre. Ça ne peut pas continuer. Il faut l’arrêter… ».

NB: Le titre et le chapeau sont de la Rédaction

Transcrit par O.M
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