Elles proviennent d’une étude qui propose des solutions pour l’accroissement de la productivité agricole, pour le renforcement de la résilience ainsi que l’utilisation rationnelle des subventions
La Banque mondiale a présenté, jeudi dernier, à la faveur d’un atelier, une étude portant sur les stratégies pour accroitre la productivité agricole dans les zones arides du Mali. La rencontre était présidée par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Dr Abdoulaye Hamadoun. C’était aussi en présence, entre autres, du responsable sectoriel de l’agriculture pour l’Afrique de l’Ouest à la Banque mondiale, Siméon Héwi ainsi que de la représentante résidente de la FAO au Mali Fatima Seïd. Le coup d’envoi de la rencontre a été donné par une présentation desdites stratégies qui sont en fait des éléments tirés de l’Enquête agricole de conjoncture intégrée aux conditions de vie des ménages (LSMS-ISA) 2014. La principale conclusion qui se dégage de cette étude est qu’à « l’inverse des autres zones agro-écologiques du pays, la zone aride se caractérise par une stagnation des rendements des cultures et des écarts considérables entre les rendements obtenus. Les cultures pratiquées dans la zone sont, dans une large mesure, le mil et le sorgho qui ont, selon l’étude, relativement moins contribué à la production du Produit intérieur brut (PIB) agricole du Mali, soit respectivement 1% et 2%, comparé à 6% pour le riz et le maïs. En répartissant l’augmentation de la production par culture, l’on observe que la valeur de la production agricole dans la zone aride repose principalement sur l’évolution des prix plutôt que sur la hausse des rendements, alors que le développement et l’adoption de technologies agricoles varient d’une culture à une autre. Pour booster la productivité, 4 méthodes d’exploitation et autant de technologies sont recommandées. Il s’agit de l’amélioration des sols, l’emploi de techniques améliorées, les pesticides et l’irrigation. Une fois adoptées, ces méthodes et technologies pourraient contribuer à l’accroissement des recettes agricoles. Dans ces zones arides, avec un risque de sécheresse élevé et un manque de matières organiques, « l’accumulation de carbone dans les sols renforce la résistance des cultures à la sécheresse par une rétention accrue de l’eau dans le sol et par une grande fertilité des sols ». A en croire l’étude, les avantages que présente l’engrais organique pour la productivité indiquent qu’un triple gain d’agriculture résiliente aux changements climatiques s’offre à l’agriculture malienne. Cependant, l’utilisation des nouvelles technologies et des cultivars améliorés ne se fait pas suffisamment. Il ressort que seuls 6% des agriculteurs des zones arides adoptent des cultivars améliorés. En bref, l’étude propose des solutions pour l’accroissement de la productivité agricole, pour le renforcement de la résilience ainsi que l’utilisation rationnelle des subventions. Après la présentation de l’étude, les experts ont débattu du secteur agricole du Mali, des contraintes liées aux changements climatiques, de l’utilisation rationnelle des pesticides ainsi que du mauvais résultat de l’utilisation des engrais. Pour le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Dr Abdoulaye Hamadoun, le gouvernement, sous la direction du président de la République, a consenti d’énormes efforts pour booster la productivité agricole. Pour illustration, il a évoqué le Programme des 1000 tracteurs qui ont fait partie du paysage agricole de l’année dernière. Pour cette année, il a annoncé une diversification des équipements agricoles pour gagner le combat de la productivité agricole au Mali.