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Dramane Dembele, Vice-Président ADEMA: « Ne pas avoir de candidat en 2018, c’est nous faire hara-kiri »
Publié le lundi 15 mai 2017  |  Les Echos
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© aBamako.com par Momo
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Dramane Dembélé, candidat Adéma à la présidentielle de 2012, vice-président du parti et ancien ministre s’exprime ! En effet, depuis des années, il a évité des thèmes comme les « dossiers judiciaires », les raisons qui l’ont fait basculer l’Adéma dans le camp IBK, et sa position sur les élections de 2018.
Les Echos : Etes-vous milliardaire ?
Dramane Dembélé : Je ne suis pas un milliardaire. Je n’ai jamais été dans l’accumulation personnelle.

Les Echos : Oui, mais, vous êtes tout de même riche ! Où et comment avez-vous eu votre argent ?

D.D : Je comprends cette perception sociale sur une personne qui travaille dans le secteur de l’or et du diamant qui est synonyme de richesse. Ma réussite supposée, selon ma croyance -je rends grâce à Allah le tout miséricordieux dans sa miséricorde- je la doit à Dieu. Lui Seul rétribue.
Les Echos : Il se dit que vous avez été choisi candidat Adéma en 2013 en soudoyant le Comité de sélection. On ne vous a jamais entendu à ce sujet. Qu’en est-il exactement ?

D.D : Discours des mauvais perdants ! En homme de foi, je rappelle que c’était un appel du destin. Après 6 mois de prison politique, être mis en mission à ce niveau, par le grand parti du Mali (Adéma -PASJ). Et vous savez, un tel parti qui peut amener un homme au pouvoir et connaissant le magnétisme du pouvoir la porte est ouverte à toutes les spéculations. Ma candidature n’était pas une prétention mais une ambition pour mon pays.

Du reste les mauvais perdants n’ont pas eu la juste appréciation de la soif de renouvellement de la classe politique après les évènements de Mars 2012. Le peuple Adéma voulait une transition générationnelle. Mieux, il y avait une vingtaine de candidatures à la primaire, seule la coordination régionale de Ségou portait un seul candidat : ma personne. Toutes les autres coordinations régionales en lice avaient au moins deux candidats. Ces derniers ne sont jamais arrivés à concilier une candidature unique dans leur coordination.

Et honnêtement en regardant la composition de cette commission, pouvez-vous imaginer un seul instant que le camarade doyen Diakité, Samassékou, Oumarou, Mme Konté pour ne citer que ceux-ci ; que j’aurais l’audace d’aller corrompre ces personnalités? Cette commission nous a fait signer sur l’honneur et leur choix a été fait sur la base d’un consensus.

Les camarades Iba, Soumeylou, Tiemoko étaient tous ministres et vice-présidents. Ils étaient tous plus nantis que moi, vu leur différentes positions passées et récentes dans l’appareil d’Etat au moment de la primaire. Dans la préséance au comité exécutif, j’étais 46è ! Je pense qu’ils ont perdu par leur culture de mépris aux militants.

Les Echos : Pourquoi avez-vous appelé, en 2013, à voter IBK, alors que votre parti était dans une alliance avec l’URD ?

D.D : Je fais l’économie des conditions dans lesquelles cette alliance a été tissée. Elle s’est nourrie de la trahison dont j’ai été l’objet. Une anecdote. Lors de la cérémonie de signature de cette alliance le parti a investi une vingtaine de millions et lorsque j’ai accusé dix minutes de retard c’était le branle-bas. Par contre pour l’organisation de la conférence d’investiture du candidat la mobilisation de fonds a posé problème.

Je sais que vous êtes observateur averti de la vie politique au Mali. Tout au long de la campagne "les barons" ne sont jamais sortis des tranchées. Entre deux tours certains ne voulaient pas que je m’entretienne avec le candidat IBK après mon entretien avec le candidat Soumaïla Cissé. Ils sont allés vite en besogne avec les déclarations sur RFI, des conciliabules dans le dos du Candidat désigné. Cette attitude de mépris était inacceptable.

Après analyse de la situation, mon équipe et moi nous avons fait le choix de la stabilité du pays. J’avais noté que tous les ministres Adéma y compris le Président du parti étaient dans d’autre schéma hors parti. Je n’étais pas dupe mais loin d’imaginer un tel scénario. Mais un jour viendra je rentrerai dans les détails même si le diable dit-on est dans le détail. Je témoignerai au nom de l’histoire.

Les Echos : Ce n’était surtout pas parce que IBK vous avait promis un poste ministériel ?
D.D : Il n’a jamais été question de poste mais de stabiliser le pays.
Les Echos : Il se dit aussi que vous avez été souvent entendu au pôle économique. Que vous reproche exactement le pôle économique ? Quels sont les dossiers quand même contre vous?
D.D : Vous ne trouvez pas normal qu’une personne, du reste sujet de droit, ayant géré 6 ans durant un service central, soit appelé pour éclairer des points de gestions ?
Effectivement, à la veille des élections législatives et entre deux tours de cette législative, j’ai été écouté dans une enquête préliminaire pour apporter mes éclairages sur un rapport du vérificateur relative aux exonérations des hydrocarbures dans le secteur minier.

Vous savez si on parle de pôle économique, nous n’avons pas seulement que des amis dans le champ politique. Alors, bonjour les spéculations pour les personnes qui ne te souhaitent que le pire !

De quoi s’agit-il ? Un rapport du Végal a dénoncé un écart de consommation d’hydrocarbures entre les quantités données et celles utilisées par les mines. De là certains ont extrapolé et déduit que le Directeur National en charge des mines a détourné des milliards.
Cela a été utilisé pour porter atteinte à mon image avant et pendant les primaires du parti, même après les élections générales de 2013 ! Chaque fois, mes détracteurs réchauffent ce dossier : il est milliardaire ! Il est en « tôle position » !

Honnêtement, la Direction des mines est certes impliquée dans le circuit d’approbations, mais dans cette chaîne, il y a un service de porte- la Douane malienne- qui suit le produit à l’entrée au Mali et l’escorte jusqu’au dépotage dans les mines. Il y a un arrêté du Ministre en charge des finances qui réglemente cette opération.

Il a été question aussi des admissions temporaires sur le territoire qui circulait hors délai au Mali, franchement cette réglementation n’était pas dans les attributions de la Direction. Il y avait aussi des cas supposés de matériels exonérés alors que la période d’exonération ne courait plus. Ma réponse a été qu’il fallait mettre en relation les périodes sous franchise de la marchandise et la période de l’accord des exonérations.

Si un directeur national en charge des mines a mis le doigt sur la constitution des stocks dits de sécurités pendant la période d’exonération j’en suis un.
Au total dans la recommandation du Végal c’était à la Douane de recouvrer les manques à gagner. Je ne suis pas dupe. Mon choix aux primaires et mon appel au second tour à voter resteront au travers bien de gorges.

Du reste leur dernière trouvaille est une question de blanchiment d’argent. Honnêtement je ne souhaite pas commenter cette question. Il y a un journal de la place qui en a fait ses choux gras. Et un de vos confrères continue de plus bel en réchauffant le même plat comme une épée Damoclès en vue des enjeux à venir. Il en fait un chantage éhonté.
Allez y savoir si on blanchit de l’argent en laissant une traçabilité? Mes transactions ont été fait via des banques. Je n’étais pas fonctionnaire cela est vérifiable. J’étais un consultant indépendant. Cela est clair dans ma tête, mes rémunérations ne sont pas délictueuses. Je vous regarde droit dans les yeux moi Dramane Dembélé, je ne jamais sacqué l’économie malienne. Je sais aussi que les enjeux à venir seront sans pitié comme annoncé. Sinon, vous avez vu mon nom dans les Panama-papers ?

Les Echos : Il y a eu une grande controverse dans les attributions de logements sociaux quand vous étiez ministre de l’Habitat. Que s’est-il passé avec la commission d’attribution ?
D.D : Controverse ? C’est une lecture que je vous concède. Cependant je vous invite à aller interroger les pratiques antérieures. Si j’avais accepté les sous critères non édictés, mais ayant court par le passé, cela être l’omerta totale, circuler il n’y a rien à voir !
Cette opération d’attribution portait sur 2052 logements, il y a eu 15.600 demandes. Au finish plus de 13.000 mécontents et 2.000 contents. Et je comprends les appréhensions, les frustrations parfois honnêtes et sincères, mais souvent il y a eu des personnes qui ont décidé de régler leur compte avec des dénigrements amers. A ceux-ci je dis même Allah le créateur, Le Respectueux par Sa grandeur a été injurié, que devrais-je attendre, moi, un simple mortel ?

Les Echos : Mais, pourquoi avez-vous quand même donné aux enfants et à l’épouse du Premier ministre Modibo Kéita ?

D.D : Honnêtement une telle opération comporte 10% de gestion politique. Je l’assume, et donnons à toute chose une limite raisonnable comme disent les psychologues.
Et "Allah a effectivement établi, pour chaque chose, une mesure". Ils peuvent continuer à calomnier il en restera toujours quelques choses.

Les Echos : Serez-vous candidat à la présidentielle de 2018 ?

D.D : Je ne vais pas éluder votre question. Vous savez en 2013 ma candidature a été portée par un courant au sein du Parti. Je l’ai appréhendé comme une mission, il se trouve qu’aujourd’hui les courants sont en recompositions dans l’appareil. S’il y aura un appel à la candidature au sein du parti la logique voudrait que j’ai des velléités ayant été troisième à l’élection présidentielle de 2013 et suis relativement jeune. Mon engagement n’est pas une prétention mais une ambition pour mon pays.

Les Echos : Selon vous, l’Adéma devrait avoir un candidat ou soutenir IBK ?
D.D : L’Adéma est en train de devenir un parti de suspicion doublé d’un mépris royal des militants. Nos dispositions statutaires sont claires en à la matière celles-ci ont été consolidées par une résolution de notre 15eme conférence nationale. Mais les esprits fertiles veulent nous faire croire à autre chose.

Lorsque je livrais le combat de soutien à IBK en 2013. Je ne l’avais jamais côtoyé et pourtant ça été le combat le plus éprouvant de ma vie politique. Certains ont insulté jusqu’à mes parents. Et cette animosité est plus que jamais vivace, car j’ai brisé bien de rêves entre eux.
Aujourd’hui certains camarades qui ont cette propension qui se sont cachés hier, nous les avons amenés en surface avec nous et faire une lettre de soutien à IBK pour l’amener à main propre.
Mon engagement politique et la sincérité que je veux dans mes relations humaines ne me permettent pas de dire que l’Adema - PASJ n’aura pas de candidat à l’interne en 2018. Toute position contraire est fatale pour la survie de notre parti. Cela équivaudrait à tuer le parti à nous faire hara-kiri. Je ne crois pas qu’IBK même souhaiterait ça. À la vérité nous avons tous intérêt à une alliance électorale intelligente et respectueuse de la dignité de nos militants.

Les Echos : Votre position est-elle partagée au sein du parti ?
D.D : Cette position est partagée et voulue par la majorité des coordinations régionales, par le mouvement des femmes et de celui de jeunes.
Propos recueillis par
Alexis Kalambry
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Les Echos N° 3864 du 3/5/2012

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