L’homme caméléon est dans le pré, j’allais dire dans les sphères du pouvoir en train de défaire les rangs. Ancien DAF de l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye, le Général de brigade Abdoulaye Koumaré, puisqu’il s’agit de lui, avait rallié, on se rappelle, le camp Amadou Haya Sanogo après le coup de force des militaires en mars 2012. Puis, nommé ministre de l’Equipement et des transports, des soupçons pèsent aussi sur lui d’avoir signé, selon des cadres dudit département, des contrats après son limogeage de l’attelage gouvernemental. Echappé de justesse aux mailles de la justice malienne pour des raisons que l’on sait, IBK le nomme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Espagne où il vit sans sa famille restée en France dans une villa (qu’il aurait achetée ?) après le putsch susmentionné. C’est cet homme qui milite aujourd’hui contre IBK, selon nos informations. Tapis dans l’ombre, il a rencontré des cadres de l’opposition dans la capitale malienne. Koumaré est-il désormais un homme sincère ? Que mijote t-il contre le Président ?
Pour rappel, Abdoulaye Koumaré, fils d’ancien militaire militant de l’ADEMA, trouva les grâces du pouvoir suite à ses accointances avec certains cadres du parti rouge et blanc consécutives à l’effondrement démocratique de notre pays. Après avoir grimpé les échelons ou grades militaires, il fut nommé général sans réellement combattre sur les fronts ou théâtres d’opérations militaires. Quel Général !
Attaché à Amadou Haya Sanogo, avec qui il partage la même idéologie, il semble mécontent contre le régime pour l’arrestation de son meilleur ami. Il en veut aujourd’hui à Ibrahim Boubacar Kéita d’avoir mis en prison son alter ego. Mais de là à nourrir des invectives contre le Prince du jour, notre Général de brigade franchit allègrement le pas.
Nous pensions le plus grand bien de Koumaré, mais nous avons vite déchanté. Toujours enclin à d’aigres critiques, vermine dans les rangs des forces de sécurité, les autorités espagnoles le soupçonnent de tenter d’organiser illégalement illégitimement la résistance de la communauté malienne surtout la frange qui n’est pas en règle. Il dit avoir rendu visite à des prisonniers, mais des sources affirment que l’Ambassadeur surfe sur des vagues... Les Maliens ploient sous le poids des misères et lui Koumaré passerait tout son temps entre… et entre…Affaire à suivre.
Un opposant randonneur à Madrid ?
Koumaré a dit tout le mal sur Boucary Kolon Sidibé l’accusant d’avoir la double nationalité, malienne et centrafricaine, indexant le gendre de ce dernier resté à l’Ambassade du Mali en Espagne de personnage corrompu. Il salit aussi la bonne moralité de l’ancien ministre Mamadou Hachim Koumaré le présentant comme un « affairiste » mercantiliste.
Comme si cela ne suffisait pas, il vient de trahir IBK en acceptant une rencontre avec des cadres de l’opposition. Oui, le diplomate est désormais nu. Que se sont-ils dits ? Nul ne sait. Toutefois, « les difficultés de la vie quotidienne des Maliens et l’incapacité d’IBK à gouverner » ont été évoquées. A-t-il prévu de sévir en tant que Général opposant actif lorsque la situation sociale et syndicale se dégradera ? Secret des dieux. En tant que Président de tous les Maliens, IBK mérite respect et surtout d’être aidé pour l’essor économico-socioculturel du Mali.
Celui qui a échappé à la prison veut en sauver un autre certainement à l’origine de son ascension politique et militaire. De son pays d’accueil, l’Espagne, il entretient des prisonniers restés derrière lui. Normal peut-être, diront certains pour cause humanitaire et amicale, mais jusqu’où ira un tel deal entre ex-putschistes ? Nous avons peur pour notre pays si des commérages se préparent dans l’ombre. Il nous revient que pendant le procès du dignitaire déchu, notre diplomate adepte du forçat et présenté comme un zélé monopoliste du pouvoir et partisan de dérive totalitaire, passait des nuits blanches craignant, par moments, d’être cités dans le procès. Une vraie histoire en perspectives commence…
Issiaka Sidibé