La presse malienne a décidé aujourd’hui de continuer à boycotter "jusqu’à nouvel ordre" les activités du pouvoir, pour protester contre l’inculpation d’un journaliste, incarcéré après la publication d’une lettre ouverte mettant en cause le capitaine Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte.
L’incarcération de Boukary Daou, directeur de publication du quotidien Le Républicain, "est une insulte à la profession" et "une atteinte grave aux libertés fondamentales", a déclaré Makan Koné, directeur de la Maison de la presse de Bamako.
"C’est pourquoi, en Assemblée générale ce jour, nous avons décidé de continuer jusqu’à nouvel ordre de ne pas couvrir les activités des institutions de la République", a-t-il poursuivi. Après une opération "presse morte" de trois jours la semaine dernière pour dénoncer l’arrestation du journaliste, la presse avait choisi de ne pas couvrir l’actualité institutionnelle, pour maintenir la pression.
Dans un communiqué, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a réclamé mardi "la libération immédiate de Boukary Daou et l’abandon des poursuites engagées contre lui", dénonçant "un acharnement militaire et judiciaire". Le journaliste a été inculpé lundi de "publication de fausse nouvelle" et d’"incitation à la désobéissance" et incarcéré à Bamako.