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Qu’attendre d’Emmanuel Macron au Mali?
Publié le mardi 16 mai 2017  |  dw.com
Emmanuel
© aBamako.com par DR
Emmanuel Macron
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Le président français doit se rendre cette semaine à Bamako et Gao, pour rendre visite aux troupes de Barkhane. Rupture ou continuité?

« Une attaque meurtrière dans la commune de Ouatagouna fait deux morts et des blessés ». Ce titre est celui d'un article paru aujourd'hui sur l'organe de presse malien Kibaru. Il fait état d'une nouvelle attaque dans la région de Gao, dans le nord du Mali. C'est dans cette région que le nouveau président français doit venir rendre visite aux troupes de l'opération Barkhane « jeudi ou vendredi », selon son entourage. Mais qu'attendre de la politique d'Emmanuel Macron au Mali ? Rupture ou continuité avec ses prédécesseurs ?

Entre espoir et pessimisme
L'annonce de l'arrivée prochaine d'Emmanuel Macron au Mali est diversement appréciée sur place. Certains se réjouissent que le premier déplacement hors Europe du nouveau chef de l'Etat soit réservé au Mali, juste après l'Allemagne. Et veulent croire que la jeunesse du président est un gage de renouvellement de la politique française au Mali. Ils soulignent que durant la campagne, Emmanuel Macron a mis son stage de l'ENA au Nigeria en avant, et affirmé qu'il souhaitait renforcer les liens entre les sociétés civiles et les investissements dans les PME.

D'autres doutent en revanche que le nouveau locataire de l'Elysée ne bouleverse quoi que ce soit.
D'abord parce que le voyage d'Emmanuel Macron est présenté comme étant avant tout une visite aux troupes françaises déployées dans le pays, pas au peuple malien.
Ensuite à cause d'une personne qui se trouve être un proche d'Emmanuel Macron : il s'agit de Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense de François Hollande, initiateur des opérations Serval puis Barkhane. Toujours forte de 4000 soldats français pour un territoire dix fois grand comme celui de la France, cette dernière n'a toujours pas permis de mettre fin au terrorisme et à l'instabilité dans le Nord-Mali. Ni de faire respecter l'accord de paix signé en mai-juin 2015.

La France et l'« Azawad »
L'administration malienne n'a toujours pas accès à la ville de Kidal, beaucoup reprochaient à François Hollande son soutien tacite aux rebelles de la CMA, et de vouloir favoriser en sous-main une forte autonomisation de l' « Azawad » afin d'affaiblir les autorités de Bamako pour les garder sous sa coupe. Et de mieux contrôler par la suite le Nord-Mali, d'un point de vue politique, économique et géostratégique. Bref, d'asseoir durablement la mainmise de la France dans une région proche des ressources clefs du Niger en uranium.
D'un autre côté, l'opération Barkhane est très onéreuse pour la France et entraîne un surcoût de plus d'un milliard d'euros comme pointé dans un rapport de novembre 2016 établi par la Cour des comptes.
L'équipe gouvernementale qui accompagnera Emmanuel Macron en début de mandat sera annoncée ce mercredi. Elle devrait donner des indices sur ses orientations et ses priorités, y compris pour le continent africain.
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