Du 5 au 25 avril dernier, 27 journalistes d’Afrique francophone, dont votre serviteur, ont pris part au séminaire organisé à Beijing par l’Institut des Recherches et des formations de l’administration d’État de la presse, de la publicité, de la radio, du film et de la télévision avec le soutien du ministère du Commerce de la République populaire de Chine. Au-delà des connaissances professionnelles acquises, le séjour en Chine a été un véritable voyage-découverte pour les participants.
La rencontre était intitulée : «Séminaire à l’intention des personnels seniors des médias des pays africains francophones 2017. Thème : l’ère multimédiatique, nouvelle réforme, coopération approfondie. Du 05 au 25 avril 2017 Beijing-Chine
avec le soutien du ministère du Commerce de la RPC
Organisateur : Institut des Recherches et des formations de l’administration d’État de la presse, de la publicité, de la radio, du film et de la télévision, RPC ».
Durant trois semaines, les participants et leurs interprètes ont eu un programme très chargé, alternant conférences-exposés, visites des médias (traditionnels comme nouveaux) et visites des sites historiques et touristiques de la Chine.
Au plan médiatique, les journalistes d’Afrique francophone ont eu droit à plusieurs exposés-conférences, visites des groupes et organisations de médias chinois.
Naissance et évolution des médias en Chine
Selon le conférencier, Yan Chengsheng, le premier journal chinois a été publié en 1822 (sous la colonisation portugaise). Le premier film date 1905. La radio station Shanghai (1923), public radio service, Nanjing (1928), China national radio, Yan’an (1940), China radio internationale, Yan’an (1941), Beijing Tv station (1958), Chine centrale TV (1979).
Il y a plus de 1900 journaux en Chine et le Quotidien du Peuple est le journal le plus lu de la Chine, selon M. Yan. La Chine compte plus de 10 000 magazines et plus de 130 groupes de publication, dont 4 sont parmi les meilleurs du monde.
« Il n’y a pas de média privé en Chine. Avant la création de la République populaire de Chine (1949), les médias privés étaient créés par des étrangers, qui ont été remplacés par les médias publics », a-t-il précisé. Il y a quatre niveaux de média : Niveau central ou national, provincial, communal et canton.
M.Yan Chengsheng a souligné que c’est à partir de 1990 que les nouveaux médias ont fait leur apparition dans le paysage médiatique chinois. La Chine a ses propres expériences de la gestion des médias sociaux, a-t-il indiqué.
Selon Zeng Qingjun, expert de nouvelles technologies des médias, 60% des TV et 95% des radios sont fabriquées en Chine. «La télé nous a déjà parlé depuis 10 ans, elle n’a jamais nous écouté disent les téléspectateurs face aux nouveaux médias », a ironisé le conférencier.
Les nouveaux médias peuvent-ils remplacer les médias traditionnels ?
Le rédacteur en chef du Quotidien du Peuple, Li Zhiyong, se veut prudent. Selon lui, quatre fonctions peuvent être remplacées et quatre autres ne le sont pas. Celles qui ne sont pas remplaçables: au volant la radio chasse la fatigue et le sommeil (c’est une compagnie) ; TV fonction de divertissement ou loisir en communauté (grand écran avec la famille) ; fonction éducative des journaux, reportage en profondeur ; et l’authenticité et le professionnalisme. Les fonctions qui peuvent être remplacées : la diffusion instantanée des informations ; le canal principal d’information (on lit de moins en moins les journaux) ; échanges d’impression avec les consommateurs d’informations et l’occupation du domaine de la publicité.
Pour Wang Liang de la China national Radio (CNR), à parti du 21e siècle la CNR a connu trois transformations : émission en direct, la plateforme et le mobile-compagnie.
Selon l’exposant, Yu Jiang, la CCTV (Télévision centrale de Chine) est la plus importante et la plus regardée en Chine. Elle dispose 13 chaines d’actualité et plusieurs autres chaines spécialisées chacune dans son domaine.
La CGTN (globale télé Net Work) est une nouvelle branche de la CCTV lancée en 2016.
Selon Yan Xiaolan du service français de la Radio Chine internationale, les trois grands médias de la Chine sont : RNC, CRI et CCTV. Chinanews, China radio et China TV sont destinées au monde entier, a-t-il précisé.
Depuis 2007, la RCI est présente en Afrique, notamment au Niger, Congo, Mauritanie, Sénégal, Burundi, Centre Afrique, Comore…
L’Agence Chine nouvelle ne dépend de l’administration d’État de la presse, mais plutôt du Parti Communiste Chinois (PCC), a-t-il souligné.
Visite des locaux
Les 27 participants africains au séminaire ont visité les locaux de la RCI (Radio China international, notamment la salle de rédaction du service français, où travaille aisément une consœur sénégalaise ; de la CCTV (Télévision centrale de Chine) ; de la CCTV news+ avec sa nouvelle plateforme la CGTN (China global TV network) et le projet ALU (Afrique Link Union). 18 médias venant de 17 pays africains ont conclu un accord avec la CCTV+ dans le cadre d’ALU en 2016, ont précisé les responsables de la CCTV+ ; au siège de Startimes suivi des échanges avec ses responsables. Ici, on a déjà inventé la TV projecteur avec internet. Le tout numérique est en merveille au siège de Startimes.
Etape de Xiamen
Les journalistes africains se sont rendus à Xiamen, cette ville hautement touristique et moderne, dans la province de Fujian, pour comprendre le développement des médias locaux et la construction régionale de la Chine. Les participants ont visité les locaux de la TV radio de Xiamen où la technologie virtuelle est au top; le groupe de médias de Fujian (radio, TV et Network) ; le Quotidien de Xiamen suivit d’entretiens avec le rédacteur en chef du groupe. Le Quotidien de Xiamen édite 24 journaux, dont le Quotidien, le Soir de Xiamen, le Matin, un site web… En 2016, le Quotidien de Xiamen la 40e place au plan national, 1ere de la province de Fujian, 2e du Parti Communiste Chinois, se sont réjoui ses responsables. Aussi, nous avons visité le centre de tournage de film de Xiamen.
La part des participants africains
Les journalistes, participants au séminaire de Beijing organisé par l’Institut des Recherches et des formations de l’administration d’État de la presse, de la publicité, de la radio, du film et de la télévision, n’ont pas que reçu seulement ; ils ont contribué et animé. Chaque délégation (11) a fait chacune le panorama du développement des médias dans son pays. Il s’agit du Burundi, de la RDC, du Congo, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Guinée Conakry, de la Guinée Biseau, du Madagascar, du Mali, du Maroc et du Niger. Il ressort de ces exposés, contrairement à la Chine, dans chacun de ces pays cohabitent les médias publics et privés. Aussi, la majeure partie des médias privés sont nés partir des années 1990, avec le vent du multipartisme et de la démocratie.
Des visites touristiques
À Xiamen, nous avons visité l’île de la musique ou de la guitare, le sommet du sommeil à partir duquel on peut voir toute la ville de Xiamen. Ce sommet a été l’arrière- base d’un général chinois qui a combattu les envahisseurs. Cette île reçoit chaque jour plus de 90 000 visiteurs, nous a dit notre guide. Nous avons visité le plus beau village de la province de Fujian. Ce village endossé à la mer attire plusieurs milliers de touristes par jour. Ce n’est pas tout. Les journalistes ont eu droit à plusieurs heures de promenades dans la cour de l’une des plus belle Université de la Chine, l’Université de Xiamen.
À Beijing, nous avons eu l’honneur de visiter la Grande Muraille de Chine et même l’a escaladé. «Le Président Mao a dit l’homme qui n’a pas escaladé la Grande Muraille n’est pas mature », nous a informé notre guide du jour, une dame. Notons que la Grande Muraille de Chine accueille chaque jour près de 800 000 visiteurs par jour. Aussi, nous avons visité la Cité interdite de Pékin, la résidence des rois sous les dynasties. Cette Cité attire aussi de milliers de visiteurs par jour.
Xie xie à la République populaire de Chine pour cette invitation.
Par Hamidou Togo