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Mali: un couple accusé de concubinage lapidé par des "islamistes" dans le Nord
Publié le mercredi 17 mai 2017  |  AFP
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Bamako - Un homme et une femme ont été lapidés dans la région de Kidal, dans le nord du Mali, par des "islamistes" qui, selon des élus locaux mercredi, leur reprochaient de vivre en concubinage, cinq ans après des faits similaires dans la même zone alors sous contrôle de jihadistes.
La mise à mort du couple s’est déroulée mardi dans la vallée de Taghlit,
entre les localités d’Aguelhoc et Tessalit, a précisé un des élus de la région
de Kidal interrogés mercredi par l’AFP par téléphone depuis Bamako.
C’est la première fois depuis 2012 que des faits similaires sont signalés
au Mali, dont le vaste Nord a été contrôlé pendant près de dix mois
(mars-avril 2012 jusqu’à mi-janvier 2013) par des groupes jihadistes liés à
Al-Qaïda.
Cette annonce intervient deux jours avant la visite au Mali du nouveau
président français Emmanuel Macron, qui fera un aller-retour vendredi et se
rendra à Gao, la plus grande ville du Nord, auprès de la force française
Barkhane déployée contre le terrorisme au Sahel (4.000 soldats sur cinq pays).
Accusé d’avoir "violé la loi musulmane", le couple "a été arrêté" et tué à
coups de pierres par les islamistes, qui ont filmé la scène, a expliqué un des
élus locaux. Selon lui, la lapidation avait été annoncée aux habitants, "entre
11 et 21 personnes (y) ont assisté".
"Les islamistes ont creusé mardi deux trous dans lesquels ils ont mis
l’homme et la femme qui vivaient maritalement sans être mariés", a affirmé un
deuxième élu local. De même source, leurs bourreaux ont été "quatre personnes".
Aucune indication n’a pu être obtenue sur l’identité des victimes, ni des
"islamistes" en question ou le groupe auquel ils appartiendraient.
Une source de sécurité malienne a simplement indiqué avoir "appris
l’exécution par lapidation d’un homme et d’une femme mardi dans la région de
Kidal par les terroristes qui les accusaient d’avoir eu des relations
sexuelles hors mariage".
Cette exaction, qui a été dénoncée par l’Association malienne de défense
des droits de l’Homme (AMDH): "Nous condamnons fermement ces lâches
assassinats. C’est de la barbarie. Tous les auteurs doivent être arrêtés et
jugés", a déclaré à l’AFP Oumar Diakité, un de ses responsables.

- "Pris en étau" -

Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International,
a appelé à "garantir la sécurité des populations, des civils" dans le nord du
Mali. Dans certaines zones écumées par des jihadistes, narcotrafiquants et
criminels divers, "les civils sont pris en étau", a-t-il dit dans une brève
réaction à l’AFP mercredi soir.
Le 29 juillet 2012, alors que le nord du Mali était sous le joug des
jihadistes, des membres du groupe Ansar Dine avaient lapidé en public à
Aguelhoc un homme et une femme auxquels ils reprochaient d’avoir eu des
enfants sans être mariés.
D’autres exactions, dont des amputations et flagellations en public, ont
aussi été perpétrées dans d’autres villes durant cette période par les
jihadistes prétendant appliquer la charia (loi islamique).
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe
d’organisations jihadistes à la faveur d’une rébellion touareg, d’abord alliée
à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention
militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France
et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes,
françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières,
malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler
définitivement les jihadistes. Depuis 2015, ces assauts se sont étendus au
centre et au sud du pays.
Outre les attaques, le nord du Mali a enregistré des assassinats - dont
plusieurs revendiqués par des jihadistes - d’"espions" et "collaborateurs"
supposés des forces maliennes et internationales.
Dans un communiqué mercredi, le Parti pour la renaissance nationale
(Parena, opposition) s’est déclaré "alarmé par la détérioration de la
situation sécuritaire deux ans après la signature de l’accord" de paix au Mali.
Selon le décompte du Parena, "entre le 1er janvier et le 14 mai 2017, au
moins 309 personnes, dont des étrangers, ont perdu la vie au cours de 70
incidents armés" au Mali, pour moitié dans le centre du pays.



bur-cs
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