Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

Un an après le putsch, la classe politique malienne divisée sur les élections
Publié le mercredi 20 mars 2013  |  AFP


© AFP
Dioncounda Traoré, President du Mali par intérim à Addis au XXeme sommet de l`UA.
27 janvier 2013. Addis Abeba


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

BAMAKO - Le calendrier qui prévoit d’organiser en juillet une présidentielle au Mali divise la classe politique entre les forces
ayant soutenu le putsch d’il y a un an et les partis de gouvernement pressés d’en finir avec la transition alors que la chasse aux jihadistes continue dans le Nord.

Le président de transition Dioncounda Traoré, poussé par les partenaires extérieurs du Mali, l’a dit: il souhaite des élections d’ici fin juillet.

L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de rétablir la normalité
institutionnelle après le coup d’Etat militaire de mars 2012, qui avait précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes liés à Al-Qaïda, chassés depuis janvier des principales villes de la région par une opération armée franco-africaine.

Pour nous, c’est un pari impossible à tenir", affirme à l’AFP Nouhoum
Keïta, un responsable de Solidarité africaine pour la démocratie et
l’indépendance (Sadi), le principal parti ayant soutenu les putschistes emmenés par le capitaine Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte toujours influent.

"Il y a trop de problèmes à régler d’ici là: la loi électorale à voter, la commission électorale qui donne lieu à des batailles entre les forces politiques, le retour de déplacés dont certains ne sont même pas au Mali", fait-il valoir.

Pour M. Keïta, pas question d’organiser "une élection bâclée sous la
pression des bailleurs et des puissances occidentales". "On ne sait même pas quand la guerre sera réglée", lance-t-il.

Les combats sont désormais concentrés dans l’extrême Nord-Est mais la
situation demeure fragile dans la région de Gao, la grande ville du Nord.

"Si la tenue des élections est liée à la situation sécuritaire, quand
va-t-on les organiser, dans combien d’années?", réplique Boubacar Touré, du Rassemblement pour le Mali (RPM), un parti qui avait condamné le putsch.

"Faut-il zéro coup de canon ou zéro coup de mitraillette pour qu’on puisse voter?"

"Le Mali et nos partenaires ont besoin d’un gouvernement et d’un président
élu", plaide-t-il.

"Il faut aller le plus vite possible aux élections", déclarait aussi il y a
peu Tiébilé Dramé, président du Parena, un autre parti de gouvernement.

Les déplacés aux urnes?

Pour Mamadou Samaké, politologue à l’université de Bamako, la ligne de
fracture est claire.

"Il y a les anti-putsch et la quasi-totalité des partis présents à
l’Assemblée nationale qui veulent que les élections aient lieu rapidement pour
sortir au plus vite de la période de la transition et pour que ceux qui sont
au pouvoir aujourd’hui n’y prennent pas trop goût. Et puis il y a ceux qui ont
soutenu le putsch, qui disent vouloir des élections réussies" et réclament du
temps, résume-t-il.

A Bamako où l’on cherche en vain les signes d’une pré-campagne électorale,
certains soupçonnent le capitaine Sanogo de vouloir à terme briguer la
magistrature suprême.

Mais ceux qui prônent un report ont en tout cas des arguments de poids, en
dehors même des opérations militaires dont la durée reste indéfinie.

"Pour pouvoir faire voter là où ils sont les déplacés et les réfugiés qui
ont fui le Nord, il faut réviser la loi électorale. Pour l’instant, ce n’est
pas fait", souligne l’universitaire.

Quelque 170.000 Maliens ont fui le Nord pour des pays voisins et 260.000
autres ont été déplacés dans le pays depuis début 2012, selon l’ONU.

"Ces élections ne sont pas complètement indépendantes du contexte de
sécurité et du dialogue national", a reconnu ce week-end le sous-secrétaire
général aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Edmond Mulet. Or, ce
"dialogue" est encore dans les limbes, alors que la crise a aggravé les
tensions entre communautés et remis en lumière la question touareg.

"Techniquement, on peut arriver à faire les élections" dans le délai
annoncé, juge une source diplomatique européenne. Mais elle évoque une autre
sérieuse difficulté, l’argent: "il manque 60% du budget".

Déjà, les partenaires extérieurs se sont résolus, selon la même source, à
un découplage des élections. "L’idée en ce moment, c’est qu’il y ait la
présidentielle en juillet et les législatives plus tard".

 Commentaires