PolitiqueOumar Ibrahima Toure, president du parti APR .«La majorité présidentielle est plus que jamais soudée» .« Il faut boucler le processus électoral avant la fin de l’année…»
En cette période préélectorale, nous avons eu un entretien à bâtons rompus avec Oumar Ibrahima Touré, président de l’Alliance pour la République (APR). Au cours de cette entrevue, il a été question de l’ambiance au sein de la majorité présidentielle, les élections locales, la présidentielle, la recrudescence de l’insécurité au nord et au centre du pays...
Président de l’Alliance pour la République (APR), non moins président en exercice de l’Alliance pour le Mali (APM), Oumar Ibrahima Touré ne s’est pas fait prier pour donner son avis sur les questions d’actualité nationale. A l’en croire, son parti, APR, se porte très bien. Car il avance et enregistre d’adhésions massives et qualitatives au quotidien. « Nous constatons chaque jour sur le terrain l’engouement que les populations manifestent à l’endroit de notre parti. Aujourd’hui, le parti s’installe véritablement sur l’échiquier politique malien. D’ailleurs, nous envisageons être à l’intérieur du pays cette semaine, parachever l’implantation du parti au niveau des régions de Ségou et de Mopti. Globalement, l’APR se porte à merveille. Les dernières élections communales attestent cela. Pour un jeune parti, les résultats des communales constituent une avancée avec des conseillers dans toutes les régions du Mali. Surtout que nous savons que les élections ne se sont pas tenues dans les communes que nous considérons comme de véritables bastions de l’APR, notamment dans les cercle de Mopti et Goundam. Si les élections avaient été tenues dans ces localités, cela nous réconforterait davantage », a indiqué Oumar Ibrahima Touré.
Majorité Présidentielle S’agissant de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle, le président Touré a déclaré sans ambages qu’il se sent bien au sein de ce regroupement politique. « Nous n’avons pas de problème particulier au sein de la majorité. Notre regroupement, l’APM, accompagne et soutient les actions du Président de la République. Nous constituons une force de propositions et nos points de vue sont toujours pris en compte au sein de la majorité. Nous sommes dans un partenariat sincère qui a un contenu. Nous nous portons très bien. Les assises que nous venons de tenir nous permettent de dire que la majorité présidentielle est plus que jamais soudée. Surtout avec la participation de tous les chefs de partis membres. Evidemment, il y a un certain temps, quelques frustrations avaient été exprimées. Cela est normal et même souhaité que de voix discordantes puissent apparaître de temps en temps. Car cela permet aux un et aux autres de se parler. Aujourd’hui, je peux dire que ces frustrations sont derrière», a-t-il dit.
Gouvernement AIM Au sujet de la formation du gouvernement, notre interlocuteur précise que cela relève des prérogatives républicaines du Président de la République. En tout cas, ajoute-t-il, l’APM est là pour accompagner le Chef de l’Etat. «Nous avons les membres de notre regroupement qui sont dans le gouvernement. Même si quelque part nous constatons qu’il y a de moins en moins des membres de l’APM dans le gouvernement, cela ne remet nullement en cause notre soutien au Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta», a-t-il déclaré. Pour lui, le nouveau gouvernement est à la hauteur de conduire la politique présidentielle comme cela se doit.
« Déjà, argumente-t-il, les premiers résultats enregistrés prouvent que nous avons un gouvernement qui est à la tâche, qui est conscient des missions qui lui sont assignées par le Président de la République. Notamment dans le cadre du dialogue social en cette période charnière où les revendications montent crescendo ». Aujourd’hui, le gouvernement a su apporter des solutions appropriées aux débrayages des agents de santé, des syndicats de l’éducation et à la crise du football. Partant, il a salué les efforts consentis par l’équipe gouvernementale dirigée par Abdoulaye Idrissa Maïga.
En ce qui concerne la révision constitutionnelle, Oumar Ibrahima Touré adhère au projet. Estimant que la présente Constitution vieille d’un quart de siècle doit évoluer et nécessite une révision pour non seulement corriger les insuffisances, mais aussi l’adapter aux réalités de l’heure. « Au-delà de tout cela, nous sommes dans un environnement où nous avons signé l’accord pour la paix et la réconciliation nationale dont certaines dispositions exigent la révision de la Constitution. La révision est une œuvre humaine, donc, certainement il y a des préoccupations qui ne sont pas prises en compte. Nous avons fait parvenir notre observation. Mais ce qui me parait comme une avancée, c’est la tenue des deuxièmes assises de la majorité présidentielle qui nous ont permis d’aborder la question de la révision constitutionnelle et du processus électoral. Au sujet de ces deux questions, nous avons pris d’importantes décisions que nous allons faire parvenir à l’Assemblée nationale et au gouvernement afin que les points de vue de la majorité soient pris en compte. Au regard des exigences de l’heure, nous pensons que cette réforme constitutionnelle initiée par le Président de la République est une avancée particulière. Il s’agit pour nous de faire en sorte que nous puissions, par nos propositions alimenter cela parce que c’est une œuvre humaine qui a besoin de cela», indiquera-t-il.
Quant à la recrudescence de l’insécurité dans le Nord et le Centre du pays, le Président de l’APR admet que cette situation est préoccupante et les interpelle. Toutefois, il se dit optimiste estimant que ce ne sont pas des difficultés au dessus de leurs compétences et de leurs moyens. Il se dit convaincu qu’avec les efforts de renforcement des forces armées en moyens adéquats, en l’occurrence la loi d’orientation et de programmation militaire, ainsi que la loi d’orientation et de la programmation du secteur de la sécurité, permettront de juguler le problème à long terme. Les accalmies que nous constatons sont des signes précurseurs.
Pour la présidentielle de 2018, le Président du parti APR, Oumar Ibrahima Touré, après avoir réitéré le soutien de sa formation politique aux actions du chef de l’Etat, s’est prononcé sur la question. « Aujourd’hui, nous avons tous à l’esprit qu’il faut boucler le processus électoral (élections communales partielles, locales, régionales et référendaire) avant la fin de l’année. 2018 doit être consacrée aux élections présidentielle et législatives». Avant d’affirmer que l’élection du Président n’est pas encore d’actualité à l’APR. « J’appartiens à une formation politique. Nous avons décidé pour la présidentielle de 2018 de convoquer une conférence nationale d’ici la fin de l’année. Et cette rencontre va décider de la conduite à tenir par rapport à cette élection. Donc, pour le moment, c’est une question qui n’est pas d’actualité à l’APR», a-t-il précisé.
Oumar KONATE