Le directeur général de la Protection civile, Colonel Seydou Doumbia, a animé, hier mercredi 17 mai 2017, une conférence de presse centrée sur les réformes importantes intervenues de 2015 à nos jours au sein de son service. C’était dans les locaux de la direction générale de la protection civile en présence du représentant du ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection civile, Amadou Sangho, les représentants des chefs de services centraux des forces armées et de sécurité, le maire de la commune IV, Modibo Keïta.
Cette conférence de presse, 3ème du genre, organisée par le Colonel Seydou Doumbia depuis son arrivée à la tête de la protection civile le 12 janvier 2017, s’inscrit dans le cadre de l’exécution d’une instruction du ministre Salif Traoré. Laquelle vise à tenir des rencontres périodiques avec la presse afin de mieux informer les populations sur les activités que mènent les services centraux relevant de son département. Il s’agissait pour le premier responsable de la protection civile d’entretenir les hommes de médias sur les acquis et les améliorations faites au sein de la corporation.
D’entrée de jeu, le colonel Seydou Doumbia, a rappelé que la Direction Générale de la Protection Civile, en sa qualité de service central du Ministère de la Sécurité et de la Protection civile, a pour mission: « d’élaborer les éléments de la politique nationale en matière de protection civile et de veiller à la mise en œuvre de cette politique ».
Parlant des missions de prévention, de préparation et de réponse aux accidents, aux sinistres et catastrophes, il dira que de 2015 au 1er trimestre 2017, les unités de protection civile ont effectué les interventions suivantes : « en 2015 : 13.771 interventions pour secourir et assister 20.304 personnes ; en 2016 : 14.972 pour assister et secourir 22.325 victimes ; pour le 1er trimestre 2017 : on a déjà enregistré 4.085 interventions pour assister et secourir 5.427 personnes ».
Pour le DG de la protection civile, ces performances accroissent, d’année en année. Selon lui, c’est aussi l’illustration qui montre à suffisance la montée en puissance de la Protection civile de notre pays. A l’en croire, ces performances constituent une partie des résultats tangibles des réformes importantes enclenchées au sein de la Protection civile, sous l’impulsion du Ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de Brigade Salif TRAORE.
A l’entendre, il est difficile d’apprécier à leur juste valeur, les changements intervenus à la Protection civile de 2015 à nos jours. Car, a-t-il expliqué, si l’on peut quantifier le nombre de véhicules et autres engins réalisés, les unités construites ou réhabilitées, il est impossible de mesurer l’impact combien positif de ces changements sur le moral de la troupe. Toute chose qui se reflète à travers la présentation physique, l’allure, et le rendement au service du sapeur pompier malien d’aujourd’hui. Ces changements sont perceptibles dans tous les domaines de la vie du sapeur pompier, au point que certains les qualifient comme une véritable « révolution à la Protection civile ».
A titre illustratif, il a énuméré quelques aspects de ces réformes, qui s’inscrivent en droite ligne du processus global de Reforme du Secteur de la Sécurité, notamment son volet consacré aux Services de Sécurité et de Protection civile.
Sur le plan de l’encadrement institutionnel de 2015 à nos jours, il a souligné que la Protection civile a bénéficié d’un meilleur encadrement institutionnel grâce à l’adoption de certains textes majeurs dont : une loi, 12 Décrets, 15 Arrêtés, et autant de Décisions ministériels.
S’agissant de la restructuration du Service, il mettra l’accent sur la création de 7 nouvelles Sous-directions ou Services, et de 3 nouvelles Directions Régionales.
En ce qui concerne le renforcement des capacités opérationnelles, le colonel Doumbia a précisé que la protection civile a un effectif global d’environ 1 700 éléments dont 12% de personnel féminin.
Ces effectifs devront évoluer, pour atteindre à l’horizon 2021, un total de 4000, grâce à la mise en œuvre de la Loi de Programmation relative à la Sécurité Intérieure (L.P.S.I.).
Abordant le volet formation, il a noté que de 2015 à nos jours le personnel de la Protection civile a suivi des formations dans tous les domaines de leurs activités, tant au Mali qu’à l’étranger. A cet effet, il a indiqué 710 fonctionnaires de la Protection civile, tous Corps confondus, ont bénéficié de formations à l’intérieur, notamment grâce aux appuis de la MINUSMA et de la France, mais aussi à l’extérieur, grâce aux bons rapports de coopération avec certains pays dont l’Algérie, la France, le Burkina Faso, le Canada, les Etats-Unis, la Suisse et la Chine.
Au chapitre des équipements, il a parlé de l’acquisition de de 24 véhicules dont des ambulances, des Engins pour incendie, des camions de transports pour le personnel et le matériel, 13 motos, 2 zodiacs, 2 pirogues à moteur, 7 groupes électrogènes, et des matériels divers.
Cependant, il a entretenu l’assistance sur les défis qui sont liés à l’insuffisance des effectifs, l’insuffisance des formations ; l’insuffisance des infrastructures ; l’insuffisance des équipements (Equipements individuels et collectifs).
A la phase des questions, le conférencier a déclaré que la direction ne gère pas le salaire des personnels. Concernant les rumeurs de vols de véhicules d’intervention, le Colonel a formellement démenti l’accusation avant de dire que « le Dg ne vend pas des carcasses. Je ne suis pas là pour les véhicules ». Pour terminer, il a laissé qu’ « un corps qui n’a pas de statut, ni de règlement intérieur de gestion, est appelé à commander à l’aveuglette ».
Jean Goïta