Investi dans ses nouvelles fonctions de Président de la République française, le dimanche 14 mai dernier, Emmanuel Macron a réservé sa première sortie africaine au Mali pour réaffirmer son attachement à mettre fin au terrorisme dans le Sahel.
Vaste territoire dans le Sahel, le Mali est le pays qui concentre un nombre important des troupes françaises en Afrique. Ce, à travers l’Opération Barkhane investie de la mission de mener une lutte sans merci contre les groupes jihadistes et terroristes sévissant dans le Sahel en général et dans le septentrion malien en particulier.
En effet, à la suite des événements de mars 2012, le militantisme radical en a profité pour transformer le Nord de notre pays en un sanctuaire de jihadistes, opérant alors avec les groupes terroristes et narcotrafiquants. Mais, la promptitude avec laquelle la France, sous François Hollande, a répondu à l’appel des autorités de la transition malienne a été salutaire dans la mesure où l’avancée fulgurante des ennemis de la République vers le Sud du pays fut nettement stoppée par les forces françaises, alors sous la bannière de l’Opération Serval qui deviendra Force Barkhane.
Au nom de cet appel, la France s’est positionnée aux premières heures de la lutte contre le radicalisme religieux et le terrorisme dans cette partie du pays, avant d’être relayées par la MINUSMA.
Néanmoins, la France n’a pas délaissé notre pays, car, ce sont ces 4000 troupes qui interviennent dans toutes les Régions du Nord du Mali, au Niger, au Tchad, au Burkina Faso et en Mauritanie, pour traquer le terrorisme.
S’imprégner du terrain et revigorer les troupes
Dans notre pays où il est attendu aujourd’hui, Emmanuel Macron rendra visite aux troupes françaises, à en croire l’AFP, qui a précisé que le Président français a été au téléphone en contact avec la force Barkhane dans le Nord du Mali.
Il s’agit de s’imprégner des réalités sur le terrain et de remonter le moral des troupes qui ne cessent d’être victimes des attaques de nombreux groupes armés, ayant entraîné 19 pertes en vies humaines et des blessés graves dans ses rangs, et la mort de Claude Verlon et Ghislaine Dupond, depuis le début de la mission dans notre pays. C’est là même que se justifie son entretien avec deux soldats blessés dans notre pays à l'Hôpital militaire Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine).
Renforcement de la coopération militaire
Cette visite présente un enjeu diplomatique entre notre pays et la France qui entretient, il y a belle lurette, une coopération militaire exemplaire avec le Mali par l’appui des forces armées et de sécurité dans sa lutte contre les groupes jihadistes et pour «favoriser une appropriation africaine de la gestion des crises».
Les défis de Macron
Si la force Barkhane a désorganisé les groupes jihadistes et terroristes, quelques groupuscules éparses continuent de semer la terreur dans le pays profond, comme cela a été le cas tout récemment à Tombouctou, au point que la situation sécuritaire semble s’enliser. Un défi majeur à relever par Macron qui doit aussi accompagner son homologue malien Ibrahim Boubacar Kéïta dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Cyril ADOHOUN
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CONTRE LE TERRORISME ET LA CRIMINALITE TRANSFRONTALIERE : L’Algérie et le Mali misent sur les vertus de la coopération judiciaire
La signature d’un protocole de coopération entre le Mali et l’Algérie dans le domaine juridique et judiciaire est intervenue, le dimanche 14 mai dernier, à Alger, entre le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Louh et son homologue malien, Mamadou Ismaël Konaté.
Avec la signature de ce protocole dans le domaine judiciaire entre leurs deux Etats, les Gouvernements algérien et malien entendent intensifier leur coopération bilatérale pour permettre d’intensifier la lutte contre la criminalité transfrontalière sur toutes ses formes entre le Mali et l’Algérie.
Axé sur la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, cette signature de coopération judiciaire entre le Mali et l’Algérie intervient après la rencontre des Ministres de la Justice des pays du Tchad, du Mali et du Niger dans la capitale nigérienne, le mardi 9 mai dernier, dans le cadre de la signature d’un accord de coopération judiciaire. Il s’agissait de la signature d’un accord qui prend en compte les préoccupations communes du Mali, du Niger et du Tchad en matière d’entraide et d’échange d’informations entre leurs services en charge des questions judiciaires, d’enquêtes, de poursuite, d’instruction de dossiers et de jugements.
Le Ministre algérien de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Louh, lors de la signature du présent protocole de coopération, a affirmé que ce document est un «nouveau jalon visant l’échange d’expériences et le renforcement de la coopération entre l’Algérie et le Mali dans le domaine juridique et judiciaire, notamment en matière d’accélération de l’exécution des commissions rogatoires ».
A l’en croire, des Experts algériens doivent se rendre ultérieurement à Bamako, en vue d’assister leurs homologues maliens dans le processus de modernisation du secteur de la Justice, à travers l’introduction des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), y compris pour la délivrance du casier judiciaire, l’organisation de sessions de formation au profit des juges antiterroristes des deux pays et l’échange d’expériences au plan professionnel et sécuritaire.
Par ailleurs, M. Louh a estimé qu’il y a une nécessité de mettre l’accent sur l’impérative nécessité de mettre à jour la convention, signée entre l’Algérie et le Mali, en 1983, afin de l’adapter aux nouveautés enregistrées dans le domaine juridique et judiciaire.
«La conjugaison des efforts en vue de relever les défis sécuritaires et, à leur tête, la lutte contre le terrorisme et le tarissement de ses sources de financement en particulier dans la Région du Sahel, ainsi que la nécessité de lutter contre la criminalité, sous toutes ses formes, interpelle nos deux pays», a estimé le Ministre algérien.
Engagés résolument dans la lutte contre le terrorisme et les criminalités de tout genre, la signature de ce protocole entre le Mali et l’Algérie permettra de renforcer la coopération bilatérale dans les domaines notamment judiciaire et juridique.