Si le premier voyage international du nouveau président français a été pour l’Allemagne de Angela Merkel, tradition respectée, son premier déplacement choisi sera en revanche pour «les troupes» françaises au Sahel dont 1200 au Mali. Ce voyage qui avait d’ailleurs été annoncé par Emmanuel Macron le 27 avril sur le plateau de la chaine française TF1, vise à la fois de rassurer les militaires français et les populations maliennes qui ont en mémoire l’intervention salutaire des « amis français » en 2012 pour stopper l’avancée des djihadistes vers le sud du Mali. D’ailleurs, il sera d’ailleurs accompagné par l’ancien ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, véritable «père» de «Barkhane» qui est désormais son ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Le nouveau président français sur ses intentions concernant l’avenir de «Barkhane», a clairement laissé entendre qu’il n’y mettrait pas fin, une position qui fait consensus ou presque dans la classe politique française. « Macron vient au Mali pour « rassurer tout le monde ». « Le choix de cette ville martyr s’est imposé logiquement », explique l’entourage du chef de l’État qui « a souhaité envoyer un message fort aux forces armées françaises présentes au Mali ». Emmanuel Macron passera ainsi près de 7 heures à Gao, où il doit atterrir à 10 heures, heure locale, et passera en revue les troupes de la force Barkhane.
Au-delà de l’aspect militaire, le nouveau chef de l’État, qui sera accompagné aussi de la ministre des Armées, Sylvie Goulard, abordera également la situation politique au nord du Mali, avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Deux entretiens, en début et fin de journée, sont prévus entre Emmanuel Macron et IBK, qui fera le déplacement à Gao pour accueillir le président français.
L’occasion pour Paris de réaffirmer son attachement à la mise en place des accords d’Alger. « Les accords d’Alger sont le cadre politique de la résolution du conflit et nous devons soutenir leur application, qui est pour le moment trop lente », glisse un conseiller du président français, qui salue toutefois la mise en place des patrouilles mixtes dans le nord du Mali.
Les deux hommes aborderont également la dimension sous-régionale du conflit malien, alors que la France s’est engagée à soutenir la mise en place des forces africaines du G5 Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Mauritanie), dont le Mali occupe aujourd’hui la présidence. « Il faut absolument que nous aidions les armées de la région à contrôler leur territoire, et notamment leurs frontières communes », confie un proche du chef de l’État, dans une allusion à la frontière nigéro-malienne
« Le début d’une belle espérance » souhaite IBK
« Je crois que c’est une belle victoire, peut-être le début également d’une belle espérance, pour la France et tous ses pays amis. Et il y a 24 heures, le 6 mai, nous avons reçu deux émissaires d’Emmanuel Macron qui nous ont indiqué la constance de son intérêt pour la coopération avec l’Afrique, son souci de l’Afrique, singulièrement du Sahel et de la sécurité dans cette zone. En tant que président en exercice du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), je m’en réjouis d’autant qu’il souhaite dans les meilleurs délais me rencontrer. Ce sera avec plaisir. Donc, une belle victoire. Cette victoire d’aujourd’hui, c’est un grand moment de démocratie », s’était exclamé sur RFI le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, quelques heures après la victoire du candidat du Mouvement en Marche. « Je sais que c’est un homme compétent, un homme résolu, et un homme loyal». En tous cas, tout le monde souhaite une coopération plus dynamique et plus profitable avec la France sous Macron.