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Insécurité: Dagakané appelle le gouvernement à relever le préfet de Yélimané
Publié le vendredi 19 mai 2017  |  Le Républicain
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© aBamako.com par A.S
Conseil des ministres du mercredi 30 septembre 2015
Bamako, le 30 septembre 2015 le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita a présidé le conseil des ministres du mercredi a Koulouba. Photo: Colonel Salif Traoré
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A Yélimané, lors de la visite de Mamadou Ismael Konaté, ministre de la Justice, le préfet central a eu à avancer des propos qui ont fait réagir Daman Konté, le président de Dagakané. Le préfet a affirmé au ministre de la Justice que l’association incite à la violence, citant plus particulièrement le vice-président. Ce dernier s’est opposé en effet à la décision du préfet d’interdire les patrouilles des jeunes qui veulent sécuriser leurs villages contre des attaques des bandits armés.

Dans son discours devant le ministre de la Justice, le préfet a dit clairement que le vice-président de Dagakané incite à la violence sur sa personne, pour aller le tuer. «Ce que nous avons toujours dit est que si le préfet ne joue pas le rôle que la population attend de lui, nous allons le déloger.Mais dire que nous allons le tuer, c’est des propos très osés », a déclaré Daman Konté le 17 mai.

Le président de Dagakané a fait savoir qu’il sait pourquoi et dans quel contexte le vice-président a parlé de faire déloger le préfet. Tout est lié à l’insécurité dans le cercle de Yélimané. Il y a trois semaines de cela, des manifestations dans trois villes (Bamako, Yélimané et Paris) ont eu lieu pour dénoncer l’insécurité dans ce cercle où des bandits étaient allés nuitamment tuer des gens dans leurs maisons sans que l’Etat ait pu réagir.

Après ces manifestations, les jeunes de Yélimané ont pris des décisions pour combattre le banditisme. Selon Daman Konté, les bandits qui sont allés tués les gens dans leurs maisons sont venus à motos. La population a remarqué ces motos sur lesquelles il y avait de grosses couvertures; des armes à feu étaient cachées sous ces couvertures.

Les jeunes, sous l’impulsion de Dagakané, ont donc décidé que toutes les motos qui vont circuler désormais à Yélimané soient fouillées, s’il y a des couvertures dessus. Mais avant d’entamer cette procédure, ils ont rapproché le préfet. Et le préfet a donné l’ordre aux jeunes. « Il a dit : aidez-nous à faire notre travail », a expliqué Daman Konté.

Mais le torchon n’allait pas tarder à brûler entre la population du cercle de Yélimané et le préfet. Quelques jours après le feu vert du représentant de l’Etat, les jeunes ont saisi quelqu’un dans le village de Komowoulou. Ce dernier avait refusé que la couverture qu’il y avait sur sa moto soit fouillée. « Il a déclaré qu’il y a aucun homme dans le village qui peut fouiller sa couverture », a affirmé Daman Konté.

Mais les jeunes ont fouillé la moto par force et ont amené la couverture chez le chef de village. Non content, le propriétaire de la moto a appelé le préfet pour se plaindre. Dès le lendemain, le préfet a convoqué tous les chefs de village du cercle à Yélimané. «Il y a des villages qui sont à 90 km de Yélimané, l’accès est tellement difficile. Et parce qu’une seule personne a été fouillée et n’était pas contente, le préfet a eu le courage de convoquer les chefs de village», a déploré le président de Dagakané.

Pire, lors de la rencontre le préfet a dit aux chefs de village qu’il revenait sur son ordre d’autoriser les jeunes à fouiller les motos suspectes. Le préfet ne devrait pas interdire ces fouilles, surtout que c’est une procédure qui aide le représentant de l’Etat à faire son travail. « Nous, on a vu des villages au Mali qui ont interdit carrément la circulation de la moto. Mais nous, on fouille seulement la couverture ; on n’a pas interdit la moto. S’il n’y a rien sous la couverture on laisse passer», a précisé Daman Konté.

Les jeunes s’opposent à la décision du préfet d’arrêter les fouilles, car cette interdiction revient à exposer les habitants aux attaques des bandits. «Ce qui s’est passé est passé. Mais jamais personne ne viendra encore tuer quelqu’un en famille et retourner comme ça », a dit le président de Dagakané.

C’est à la suite de la convocation des chefs de village que les représentants de Dagakané à Yélimané ont affirmé que si le préfet ne prend pas de mesures, ils seront obligés de le déloger. « Mais nous n’avons pas proféré des menaces de mort ni contre lui, ni contre les juges», a déclaré Daman Konté.

Dagakané profite de l’occasion pour lancer un appel au gouvernement pour que le préfet de Yélimané soit relevé. Ce dernier a affirmé devant le ministre de la Justice que l’incivisme fiscal existe dans le cercle de Yélimané. Mais Dagakané soutient que le taux de recouvrement de la TDRL ( Taxe du développement régional et local) est revue à la hausse grâce à ses actions.
Les responsables de Dagakané sont convaincus que le préfet est partial d’autant plus que les jeunes n’ont jamais battu ni brutalisé quelqu’un lors des fouilles. L’association est plus que jamais décidée à combattre l’insécurité dans les villages à travers des brigades qui vont patrouiller. «Toutes les motos qu’on va voir, s’il y a des couvertures dessud, nous allons les défaire. Nous n’allons pas nous laisser tuer par des bandits armés les bras croisés».

Soumaila T. Diarra
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