PARIS - Alain Juppé (UMP), l'ancien ministre des Affaires étrangères et de la Défense, a assuré mercredi que la politique française vis-à-vis des prises d'otages n'avait pas changé, l'Etat français ne versant pas de rançon.
Interrogé par BFMTV et RMC sur l'affirmation selon laquelle un Français a été exécuté par Aqmi, le maire de Bordeaux a balayé l'accusation d'espionnage portée par les ravisseurs de deux Français au Mali en novembre 2011.
"Ceci est évidemment complètement faux", a dit M. Juppé en disant partager "l'angoisse de la famille". "Vous savez très bien que c'est l'argument qu'utilisent les preneurs d'otages régulièrement, avec une totale mauvaise foi".
"Contrairement à ce qui a été répété depuis quelque temps, il n'y a pas eu véritablement de changement dans la façon dont l'Etat français gère ces dossiers", a déclaré M. Juppé. "Nous avons toujours dit que l'Etat français ne paye pas de rançon".
L'épouse d'un des Français retenus au Mali, a fait état, dans Le Monde lundi, d'une rencontre le 13 janvier avec François Hollande qui a assuré, selon elle, que l'Elysée refusait désormais de payer les rançons.
"Est-ce qu'il faut pour autant s'interdire de négocier, de trouver des canaux de négociation pour obtenir la libération des otages ? Je ne le crois pas. Il faut continuer à négocier", a ajouté l'ancien chef de gouvernement.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a déclaré à l'Agence Nouakchott Information (ANI) que Philippe Verdon, enlevé en novembre 2011 au Mali et qualifié d'"espion", avait été exécuté "le 10 mars en réponse à l'intervention de la France dans le nord du Mali".