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Au Mali, Macron plaide pour plus d’Europe en Afrique
Publié le vendredi 19 mai 2017  |  jdd
Arrivée
© aBamako.com par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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Dans son discours vendredi à Gao, Emmanuel Macron a mis l’accent sur la nécessité d'accroître la coopération avec l’Allemagne au Mali, afin que ce genre de partenariat militaire et économique puisse servir d’exemple ailleurs en Afrique. Au micro d’Europe 1, la chronique du rédacteur en chef international du JDD, François Clemenceau.

Se rappelle-t-on aujourd’hui ce que l’on disait de l’intervention de François Hollande au Mali? Le président était soi-disant isolé et l’Europe n’était pas au rendez-vous de cette intervention comme si la France restait figée dans une posture néocoloniale, incapable d’agir collectivement, défendant son pré carré avec zèle et égoïsme. Sauf que la réalité a vite prouvé le contraire. En quelques semaines, quelques mois, les Européens, au premier rang desquels l’Allemagne, ont souhaité aider et participer. Aujourd’hui, nous dit le chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, "si l’Allemagne n’était pas là" avec ses avions de transport de troupes et de fret, avec ses hôpitaux de campagne et surtout avec ses fonds en faveur du développement du Mali, nos efforts militaires, à nous Français, seraient vains.

Un plan d'action militaire français aidé par des pays européens
Pierre de Villiers évoque pour l’avenir - et c’est ce modèle que le président Macron a évoqué vendredi à Gao, au Mali - un plan d’action militaire français aidé de quelques partenaires européens et, "comme un calque posé par-dessus", une politique de développement franco-allemande qui favorise la cohésion sociale et la création de richesses en dehors des économies locales de trafic.

Il y aurait donc là un modèle vertueux, mais comment l’appliquer ailleurs? Pas simple d’autant qu’il n’y a pas d’intervention militaire française dans chaque pays d’Afrique sahélienne ou sub-saharienne, et que chaque pays est différent. Mais l’idée est bien d’appliquer ce principe connu de tous mais si difficile à mettre en œuvre : "pas de développement sans sécurité et pas de sécurité sans développement."

La méthode, à l'échelle européenne
Cela vaut pour le Mali, à condition que les autorités comprennent que sans développement économique et présence de l’Etat en zone touareg travaillée par les terroristes, les efforts militaires de l’opération Barkhane et de la Minusma onusienne seront inefficaces. Mais cela vaut aussi pour le Burkina, le Niger où la démographie galopante se conjugue aux effets de jonction des migrations en partance vers la Libye, ou même à la Côte d’Ivoire où les questions économiques sont intimement liées aux conditions de sécurité.

L’idée d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel - ils en ont parlé tous les deux lors de leur première rencontre - c’est de travailler ensemble sur ces questions. Pour qu’à partir de cette vision commune on imagine la méthode à l’échelle européenne. C’est exactement ce que Jean-Yves Le Drian passé de la Défense au Quai d’Orsay et Sylvie Goulard, passée du Parlement européen à la Défense, aimeraient faire. Impliquer davantage l’Europe en tant qu’organisation supranationale dans la mise en œuvre de ces politiques de développement et de sécurité.

C’est un chantier énorme, un embryon de ce que pourrait être une Europe de la défense intelligente, pas uniquement fondée sur des capacités militaires en commun mais sur l’idée que sans investissement en faveur du développement économique, les interventions militaires en Afrique, d’où qu’elles viennent, seront vouées à l’échec.
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