Agée d’à peine 25 ans, la jeune Maï, comme l’appelaient affectueusement ses intimes, a été foudroyée par une crise cardiaque à bord du véhicule qui l’amenait dans une ambassade où elle devait se rendre pour un entretien afin d’obtenir son visa d’entrée dans un pays du Golf.
Du rêve au cauchemar !”. C’est en ces termes que les parents de Maïmouna Diakité dite Maï résument cette mort brutale. La jeune Maïmouna, faut-il le rappeler, a perdu ses parents (père et mère) dès à bas âge. Unique enfant, elle a été élevée chez ses grand- parents et ses oncles entre Bamako et Koutiala, avant de s’installer définitivement chez l’un de ses oncles à Garantiguibougou, en commune VI. Durant son séjour bamakois, elle fit la connaissance de la dame A. T. (une voisine du quartier) qui fait la navette entre la capitale des trois caïmans et certains pays du Golf. Cette dernière, très sensible à la situation de la jeune fille, lui a proposé de l’accompagner dans ses voyages d’affaires. Une nouvelle accueillie avec ferveur et enthousiasme non seulement par Maï, mais aussi et surtout par ses parents. “Dans cette optique, elles ont fait les premières démarches pour l’obtention de certains documents de voyage comme le passeport et d’autres documents connexes” souligne notre source. Il restait maintenant le visa.
“Le vendredi, c’est toute souriante et joyeuse qu’elle s’est confiée à ses oncles qu’elle allait à la recherche du visa, un document dont elle ne verra jamais, hélas, la couleur. Et pour cause, à quelques encablures de l’ambassade, elle a rendu l’âme dans le véhicule”, nous a confié l’un de ses oncles.
Panique dans le véhicule
Une des occupantes du véhicule dans lequel Maï est morte n’en revient toujours pas. “C’était un véhicule personnel. Maï était assise à l’avant, aux côtés du chauffeur et ne manifestait aucun signe de maladie, d’agonie ou quoi que ce soit. D’ailleurs, tout au long du trajet, on causait et quelqu’un même lui a remis son téléphone pour qu’elle l’aide à le décoder. Entre temps, elle a piqué une crise. On pensait qu’elle était épileptique, on ne savait pas qu’elle avait rendu l’âme suite à cette crise. Nous nous sommes aussitôt dirigés vers le centre de santé le plus proche. Avant même qu’elle ne soit admise dans ce centre, elle était déjà décédée”, précise la même source, ajoutant que l’état de la jeune créa forcement une véritable scène de panique dans le véhicule.
La personne la plus affectée est tout naturellement la bonne dame qui lui avait proposé de l’accompagner dans ses voyages d’affaires. Selon la même source, cette dame ne savait plus où donner de la tête car elle ne cessait de pleurer, ajoute notre informateur.
Quant aux parents de Maï, le décès brutal a été terrible et émouvant, vu le parcours de cette orpheline qui aspirait à des lendemains meilleurs avec l’aide de sa voisine du quartier. “Nous sommes passés du rêve d’un lendemain meilleur pour elle au cauchemar ! Cependant nul ne peut contre la volonté de Dieu”, s’est résigné l’un de ses oncles qui a salué la volonté manifeste et le courage de A.T., la dame qui était résolument décidée à aider Maï pour qu’elle puisse s’épanouir” indique un des proches de la défunte.
C’est le samedi (semaine dernière) que la jeune fille fut accompagnée à sa dernière demeure. Dans le quartier, les voisins, parents et amis ne tarissent pas d’éloges quant à la manière dont cette fille était pieuse et avait embrassé la religion musulmane. D’ailleurs, d’après de nombreux témoignages, elle suivait des cours dans une medersa, toujours voilée et lisait couramment le coran.
Au terme des obsèques, il nous revient que la dame A.T. a offert un billet d’avion à la grand-mère de Maï afin qu’elle puisse accomplir le pèlerinage à la Mecque et faire surtout des bénédictions pour sa petite fille.