Dans l’entretien qui suit, Adama Traoré, président de l’Association culturelle Act Sept nous parle sans détours de la culture malienne, ses atouts, ses faiblesses et les opportunités à saisir pour sa promotion. Interview !
Le Relais : Quel type de communication faites-vous pour une meilleure promotion de la culture?
Adama Traoré: Aujourd’hui la meilleure communication s’entend par l’organisation des activités culturelles d’une part en interpellant les gouvernants,de leurs expliquer l’importance et le rôle de la culture dans le développement socio-économique du pays et d’autre part pour la population, nous avons organisé des activités par des hommes et des femmes pour permettre de rendre plus visible la culture malienne sur la scène nationale et internationale à travers différentes prestations d’arts des activités de culture (le théâtre,la comédie, etc…, mais nous n’avons pas des entrées au niveau du ministère de la culture qui a le monopole du patrimoine culturel de l’Etat, cela est dû à la corruption, que nous avons un département de la culture qui manque d’une politique cohérente pour promouvoir la culture malienne.
Le Relais : Peut-on savoir vos stratégies de promotion pour les acteurs?
Adama Traoré: la stratégie de la promotion des acteurs de la culture, c’est de les aider afin d’être formés pour la production de leurs oeuvres, aussi par les moyens de parler, de sensibiliser, et d’éduquer, de rencontrer les citoyens en vue de contribuer à la construction nationale comme nous avions l’habitude de mobiliser la population pour les activités culturelles à travers nos programmes d’interventions Koutiala, Bougouni, Ségou, etc…Ces activités sont souvent couvertes par l’ORTM et des journaux, je profite de cette occasion pour rappeler, qu’il faut que les droits d’auteurs des artistes soient respectés si nous voulons bien d’abord promouvoir la culture malienne. Les différentes stratégies que nous faisons savoir c’est de former les intervenants dans le secteur par les documents, les manuels, la comédie, les festivals… Pour ce faire, nous faisons une alerte aux autorités qu’on ne doit pas nous confondre des transporteurs, quand nous nous déplaçons avec nos matériels d’une ville à une autre pour les activités culturelles, nous ne pouvons pas payer les mêmes taxes que des transporteurs. Voilà, le goulot d’étranglement que nous connaissons. Il nous faut encourager la création pour avoir accès au marché national et sous régional compte tenu de ce que la culture peut apporter dans l’économie nationale et le développement humain durable. Nous organisons des tournés avec les artistes, des concours de théâtre. Nous avons fait des documents pour l’INA.
Le Relais : De la création d’ACT SEPT en 1994 à nos jours, avez vous dressé un bilan ?
Adama Traoré: je peux présenter un bilan positif, je pense qu’il faut nous encourager aussi par une meilleure politique culturelle au niveau de l’Etat. Aujourd’hui, le bilan de l’Acte 7 n’est plus à présenter. Nous avons formé beaucoup d’artistes maliens, nous les avons permis d’aller à l’extérieur du pays pour des concerts grâce à nos partenaires, cela est un aspect intégrateur du développement de nos marchés sous régionaux. Acte sept emploie à la date d’aujourd’hui une dizaine de personnes qui sont garanties à l’INPS, à tous ceux ci, il paye mensuellement un salaire comme tout autre secteur du développement. Malgré qu’il loge dans un bâtiment particulier, il a permis à beaucoup d’être formés pour devenir des artistes de diverses activités culturelles. Parmi eux, plus de 80 % ont pu être aidés par l’Acte sept. Nous avons fait des guides de documentation sur les instruments traditionnels du Mali : le jambé, le N’Goni, le mpolon et aider les musiciens à sortir leurs albums par la mise à leur disposition des matériels ainsi que les maisons d’édition, nous pouvons encore mieux faire. Nous avons le mérite devant la scène nationale et internationale.
Le Relais : Pouvons-nous connaître vos partenaires?
Adama Traoré: D’abord, Je félicite les partenaires d’Acte sept, qui n’ont toujours jamais cessé de venir en aide pour la promotion de notre culture. Nos partenaires sont notamment : la Coopération Espagnole, la Fondation Doen, les Pays Bas et la Coopération Suisse. Nous attendons d’autres aussi qui doivent nous y parvenir.
Le Relais : Quel message avez vous à l’endroit des autorités du pays?
Adama Traoré: le message que je lance aux autorités maliennes est de leur demander e tout mettre en œuvre pour que les artistes se nourrissent de leur métier, que des oeuvres des hommes de la culture soient respectées compte tenu de l’importance qu’ils peuvent jouer dans le développement du pays, de préparer les esprits par une meilleure éducation de la population. Je dirai qu’au lieu de construire le palais pour un individu, on doit préparer l’individu pourvu qu’il préserve le palais sinon il le détruira. Il s’agit de permettre d’asseoir une éducation à travers les oeuvres d’artistiques.
Le Relais : Quel est votre mot de la fin?
Adama Traoré: le mot de la fin s’articule autour de patriotisme, il faut que l’individualisme soit banni dans notre pays si nous voulons bien que l’avenir de notre pays d’avenir soit radieux.