Sy Kadiatou Sow, la présidente de l’ADEMA association n’a pas fait dans la dentelle en s’exprimant sur la sortie du président IBK à Gao. « Il est dans le déni des réalités », a-t-elle déclaré au sujet d’IBK lors d’une conférence de presse à Bamako. A l’occasion de la visite du président français à Gao, le chef de l’Etat avait fait savoir que la négociation avec les djihadistes maliens n’était actée dans aucun document de la conférence d’entente nationale.
C’est cette affirmation du président Ibrahim Boubacar Keïta qui est à l’origine de la colère de Madame Sy Kadiatou Sow et des autres membres de l’association. «C’est une insulte à l’endroit des participants à la Conférence d’entente nationale…On est en droit de se demander si cette conférence était si importante pour le président de la République», a-t-elle évoqué devant la presse.
Ce qui ne passe pas chez les membres de l’ADEMA association est que la volonté des Maliens à dialoguer avec les djihadistes soit rejetée par les étrangers. La requête de dialogue de la Conférence d’entente nationale, formulée à la page 89 des recommandations, est bel et bien actée dans un document, selon madame Sy Kadiatou Sow, mais c’est le président IBK qui n’écoute malheureusement pas son peuple.
L’ADEMA association appelle le président de la République à arrêter ces genres de déclarations dont il a l’habitude. La conférencière a, en effet, rappelé qu’on se souvient de sa déclaration de Kayes où il avait dit au sujet des négociations avec les groupes armés qu’on ne le fera pas trimballer. «Non seulement il a été trimballé, mais toute la République avec lui. Vous l’avez dit et vous ne l’avez pas fait. Donc arrêtez de dire ce vous ne pouvez pas faire », a recommandé madame Kadiatou Sow.
Autre motif de colère à l’ADEMA association : l’absence des hautes autorités du pays à certaines funérailles de soldats maliens tombés sur le champ de bataille. Et les membres de l’association de préciser qu’ailleurs, la mort d’un seul soldat mobilise toutes les autorités.
Pour étayer cette assertion, la conférencière a rappelé la phrase d’Emmanuel Macron qui a bien dit à Gao que la France n’accepte plus que ses soldats soient tués alors que certains pays voisins du Mali ne font rien pour stabiliser la situation.
Kadiatou Sow n’a pas manqué d’inviter IBK à s’occuper de soldats maliens et d’arrêter ses voyages incessants qui dilapident les ressources du pays.
S’agissant du dialogue ou de la négociation avec les djihadistes, à l’ADEMA association on est convaincu que c’est un sujet à controverse. Mais l’on précise que ce qui est demandé n’est pas de la mer à boire. Il ne s’agit point d’accepter tout ce que veulent les islamistes, mais se mettre à table en mettant en avant le caractère laïc et unitaire du pays.
Soumaila T. Diarra