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Emmanuel Macron à Gao: « La France continuera a s’engager aux cote du Mali»
Publié le lundi 22 mai 2017  |  L’Essor
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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Se rendant aux côtés des troupes françaises, le président français s’est entretenu avec son homologue Ibrahim Boubacar Keita qui l’a accueilli dans la cité des Askia

« Merci Ibrahim ! « , lança le président français en montant dans son avion au terme d’une visite menée au pas de charge à Gao. Emmanuel Macron remerciait, en ces termes d’amitié, son homologue malien pour la qualité de l’accueil et la franchise des discussions. C’était vendredi 19 mai, une date que les militaires français et les populations de la capitale de la 7è région ne sont pas prêts d’oublier de si tôt. Pour son premier déplacement en Afrique, le deuxième dans le monde après l’Allemagne, le chef de l’Etat français a choisi notre pays. A Gao, Emmanuel Macron a rendu visite aux militaires du poste avancé de la Force Barkhane placé sous le commandement du général de division Xavier de Woillemont. Depuis le début de l’opération Barkhane, plus de 400 terroristes ont été mis hors de combat, 20 tonnes d’armes ont été saisies ou détruites et 9 militaires français ont péri. Très tôt vendredi, l’avion du président de la République du Mali se décrocha de son port d’attache à l’aéroport président Modibo Keita-Sénou. Ibrahim Boubacar Keita, à la tête d’une délégation composée notamment de membres du gouvernement et d’autres personnalités, se rendait à Gao pour accueillir le nouveau président français venu saluer les troupes de son pays engagées depuis plusieurs années dans une lutte sans merci contre les terroristes au Mali et dans le reste du Sahel. L’occasion était aussi bonne pour Emmanuel Macron de prendre langue avec son homologue Ibrahim Boubacar Keita pour parler de l’engagement français dans la lutte contre le terrorisme et la disponibilité de Paris à accroître son aide au développement au Mali. L’avion de transport militaire, nouvelle acquisition de l’Armée de l’air, avec équipage malien, transportant journalistes et garde rapprochée présidentielle, a atterri en douceur depuis 7h 30 sur le tarmac de la zone militaire de l’aéroport de Gao. Deux heures plus tard, l’avion de commandement du chef suprême des armées atterrira. A sa descente, le chef de l’Etat fut accueilli par les autorités locales. Il est 9h30 et le soleil brûlait déjà la peau. Ibrahim Boubacar Keita a salué les troupes lui rendant les honneurs avant de serrer la main des représentants des autorités politiques et administratives de la 7è Région venus l’accueillir. La délégation fut conduite dans le camp « Firhoun Ag Alincar » où le président Keita a fait un briefing avec le commandement militaire.

DEUX TÊTES-À-TÊTE. A 10 heures, l’avion du président français a atterri sur le tarmac de la base militaire de Barkhane. Emmanuel Macron foulait pour la première fois le sol africain en tant que président de la République. Il était accompagné du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, du ministre des Armées, Sylvie Goulard et du directeur général de l’Agence française de développement, Rémy Rioux. Son homologue du Mali l’attendait au bas de la passerelle. À son tour, l’hôte de marque passa en revue les troupes de Barkhane dont le nombre dans le Sahel est estimé à 4000 hommes dont 1.700 dans notre pays. Ensuite, les deux chefs d’Etat se retirent dans une tente pour un premier tête-à-tête. Après leur entretien, les deux dirigeants ont animé une conférence de presse. On constatait clairement une convergence de vues sur les questions essentielles comme la lutte contre le terrorisme, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et, bien sûr, le développement à la base. Le président français a clairement montré sa « détermination » à poursuivre l’engagement de son pays au Sahel en maintenant le dispositif militaire pour lutter contre le terrorisme et protéger ainsi la France et l’Europe. Seule la France peut le faire en Europe, s’est-il félicité en donnant l’assurance à son homologue malien que les forces françaises resteront aux côtés des Famas dans l’accomplissement des missions régaliennes de celles-ci sur toute l’étendue du territoire du Mali. Emmanuel Macron a aussi souhaité l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et promis de soutenir notre pays en matière d’équipement militaire. Le chef de l’Etat français a dit avoir inscrit sa visite dans une coopération renforcée avec l’Allemagne sur le double plan de la sécurité et du développement. Il entendait ainsi compléter l’action militaire par une stratégie d’aide au développement. Les présidents Kéita et Macron ont, ensuite, visité les installations militaires de la Force Barkhane qui comprennent au total 8 Mirage 2000 basés à Niamey et N’Djamena, 17 hélicoptères de combat et de manœuvre, 5 drones de reconnaissance Reaper, 6 à 10 avions de transport, 300 véhicules logistiques et 300 véhicules blindés. Le président français a porté son casque aviateur de commandement avant d’embarquer dans un avion de combat. Il fit le survol de la ville de Gao, longeant le fleuve Niger pour mieux s’imprégner du dispositif de combat et de traque des terroristes par les éléments de la Force Barkhane.

BONNES NOUVELLES POUR GAO. Pendant ce temps, Ibrahim Boubacar Keita a fait un tour dans la ville de Gao où il fut accueilli par une marée humaine sur l’artère qui mène jusqu’au Gouvernorat. Les habitants de la « Cité des Askia » ont bravé la forte chaleur pour réserver un accueil des grands jours au président de la République. Des chants et danses songhoï ont rythmé le bain de foule. La place de l’Indépendance était noire de monde. Jeunes, femmes et vieux ont fêté la visite présidentielle. Après quelques audiences accordées notamment aux chefs songhoï au pied-à-terre, le chef de l’Etat s’est entretenu, de nouveau, avec le président français qui, auparavant, avait déjeuné à l’aéroport avec les soldats de Barkhane. Avant, au regard de la forte mobilisation des populations de Gao, Ibrahim Boubacar Keita, avait réuni les leaders de la société civile, les autorités administratives et politiques pour les « remercier de l’accueil chaleureux réservé à lui-même et à sa délégation ». A ses interlocuteurs, le chef de l’Etat a dit avoir instruit les forces armées de défense et de sécurité de sécuriser l’axe Hombori-Gao et d’assurer l’assistance aérienne. Parlant justement de cette route, le président Kéita a aussi engagé le gouvernement à traduire en réalité sa réfection dans les meilleurs délais. Idem pour le projet de seuil de Taoussa. Il a également promis de travailler à doter la ville de Gao d’infrastructures de santé dignes de la renommée de cette ancienne cité. « Nous le ferons », a insisté le chef de l’Etat qui promet aux entreprises locales une bonne part des travaux. Mais, a-t-il averti, cela se fera à hauteur de compétences.
Envoyé spécial
Ahmadou CISSE

«LE TRAIN DE LA PAIX EST EN MARCHE»

Souhaitant la chaleureuse bienvenue à son hôte qui n’a pas fait mystère de sa volonté d’aller « plus vite » et « plus fort », le président Ibrahim Boubacar Keita a démontré la complexité d’un combat contre « des ennemis invisibles ». « Nous savons que cette lutte peut, parfois, s’apparenter à un travail de Sysiphe, hélas! Ceux qui n’ont jamais été confrontés à ce type de guerre asymétrique ont beau jeu de croire que l’on ne fait rien…Pourtant, nous travaillons jour et nuit à éradiquer ce fléau qui nous a élus pour des funestes desseins », a déclaré le chef de l’Etat. Contrairement à ce que disent les mauvaises langues, le président Keita a rassuré son homologue français que « nous sommes à la tâche ». A ce propos, il a cité les accords signés, la conférence d’entente qu’il considère comme « un train en marche et qui avance et qui doit continuer à avancer ». « Le désarroi découle de ce que la route est longue, parfois, semée d’embûches, avec parfois une multitude de mauvaises volontés, et que nous ne pourrons dire à quelle heure nous arrivons », a dit Ibrahim Boubacar Kéita. Enfin, le chef de l’Etat a jugé que la victoire ultime dans cette guerre singulière passera nécessairement par l’éducation et l’emploi des jeunes.

A. M. C
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