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Aide-ménagères : L’exploitation de la femme par la femme
Publié le mardi 23 mai 2017  |  Le 26 Mars
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Les aide-ménagères couramment appelées « bonnes » ou « 52 » font l’objet d’une exploitation à outrance.
Engagées sans le moindre contrat de travail, les pauvres sont les premières à se lever et les dernières à se coucher. Elles n’ont droit ni au repos dominical, ni au congé annuel, encore moins à un quelconque congé de maternité.

Elles sont même exclues en cas de grossesse avancée ou d’accouchement.
En outre, les aide-menagères touchent un salaire mensuel allant de 7500 Fcfa à 10.000 fcfa. Dans les zones éloignées comme Kayes ou les zones aurifères, ce salaire peut atteindre les 15 000 Fcfa.
Des salaires dérisoires dont le paiement peut accuser de très longs mois de retard allant de trois à 48 mois. Dans certains cas, les sommes dues ne sont même pas remboursées.
Dans tous les cas, le salaire des aide-ménagères demeure inférieur au Salaire Minimum Garanti (SMIG) qui est fixé à 28 500 Fcfa.
Qu’à cela ne tienne, les aide-menagères sont insultées, frappées et même violées à longueur de journée. Au vu et au su de tout le monde.
En violation flagrante de toutes les conventions internationales ratifiées par le Mali, notamment en matière de Droits humains des femmes et des enfants.
Mais aussi des dispositions constitutionnelles comme les articles 1 : « La personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne » ; 2 : « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée. » ; 3 : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des sévices ou traitements inhumains, cruels, dégradants ou humiliants. Tout individu, tout agent de l’Etat qui se rendrait coupable de tels actes, soit de sa propre initiative, soit sur instruction, sera puni conformément à la loi. » ; 17 : « L’éducation, l’instruction, la formation, le travail, le logement, les loisirs, la santé, et la protection sociale constituent des droits reconnus. » ; 18 : « Tout citoyen a droit à l’instruction. L’enseignement public est obligatoire, gratuit et laïc. » ; 19 : « Le droit au travail et au repos est reconnu et est égal pour tous. Le travail est un devoir pour tout citoyen mais nul ne peu être contraint à un travail déterminé que dans les cas d’accomplissement d’un service exceptionnel d’intérêt général, égal pour tous dans les conditions déterminées par la loi ».
A quoi servent nos lois ? A orner ou à servir le peuple ? Que faisons-nous de notre patrimoine culturel immatériel qui prône tant la solidarité et la bienveillance à l’égard des plus faibles ? Où sont nos musulmans si prompts à se soulever ?
A quand nos « grandes dames » vont-elles permettre aux aide-menagères de recouvrir leur dignité humaine ?
Qu’attendent les centrales syndicales maliennes pour s’impliquer effectivement dans l’amélioration des conditions de travail et de vie des aide-menagères et autres domestiques ? Ou faut-il comprendre que cette catégorie de travailleurs n’est pas concernée par les droits économiques et de travail ?
L’heure du « parler vrai » et de « l’agir en vérité » (de notre regretté Monseigneur Luc Sangaré) doit enfin sonner dans ce pays.
Evidemment, en période de vaches maigres, le combat pour des causes nobles s’est toujours effacé devant les espèces sonnantes et trébuchantes. Au grand malheur des plus faibles, en particulier des aide-menagères dont le sort reste le dernier souci de tous. Y compris des syndicalistes et des têtes couronnées des organisations et associations féminines.
Et si nous mettons fin à l’hypocrisie qui a désormais force de loi dans notre société ?
Non seulement, nous pouvons mettre fin à l’exploitation à outrance de la femme et de la fille par la femme et la fille, mais aussi, nous devons y mettre fin. Mais, comment ?
La question restera posée aussi longtemps que les personnes chargées d’y répondre participeraient-elles aussi à l’exploitation de la femme et de la fille, en particulier celle des aide-menagères.

Hawa Diallo
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