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Ataher Ag Kinane, jeune leader et coordinateur de projet à Tombouctou interpelle la jeunesse malienne « Chers jeunes, soyons le changement que nous voulons pour nous mêmes »
Publié le mardi 23 mai 2017  |  Le Canard de la Venise
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Ataher Ag Kinane est un homme de culture par excellence reconduit de conviction et humanitaire de profession. Agé de 32 ans, coordinateur de projet dans une ONG depuis bientôt 5 ans, c’est un infatigable battant pour la liberté. Détenteur d’une maîtrise en sciences de l’éducation, obtenue à l’ex-FLASH, d’un Master en communication et d’un deuxième master en management des projets et organisations, il n’a jamais cessé d’apprendre. Jeune citoyen actif et leader conscient et soucieux des problèmes que rencontrent les communautés de son beau pays, il voudrait, à travers des idées fortes et certaines actions, apporter sa contribution pour la construction de son pays. Son combat le plus légitime est de permettre au Mali de retrouver la paix et d’être ce beau pays connu de tous de par le passé. Ataher est marié et père de 3 ans. Cette année, en plus d’une vie professionnelle remplie, il est le président exécutif 2017 de la jeune chambre internationale OL de Tombouctou.
En tant que jeune leader aujourd’hui, quelles ambitions avez-vous pour votre pays ?
Mon ambition pour mon pays est, d’abord, la recherche de la paix, c'est-à-dire, permettre de recoudre le tissus social qui s’est tellement dégradé afin d’éviter une guerre ethnique. Je m’investis dans mon rôle d’éducateur et protecteur des enfants afin qu’une éducation de qualité pour tous soit une réalité au Mali et partout. Le Mali a aujourd’hui, plus que jamais, besoin de la bonne gouvernance. Cela peut permettre de réparer l’inégalité qui existe entre les régions.
Actuellement, pouvez-vous nous éclairer sur vos actions à Tombouctou et partout au Mali ?
Mes actions dans la région de Tombouctou se tournent autour de plusieurs axes à savoir : l’organisation des foras de dialogues entre les communautés (création d’un cadre d’échange entre les communautés affectées par la crise qu’a connu le Mali), cela permet d’instaurer le dialogue et un climat de confiance entre les communautés ; la protection des droits des enfants en général, en particulier ceux qui sont en mobilité et les enfants talibés ; la prise en charge des enfants victimes ou affectés par la crise qu’a connu notre Pays ; l’organisation des sessions de renforcement des capacités des jeunes dans plusieurs modules de base et la citoyenneté ; l’appui et l’orientation de la jeunesse dans la réalisation de leurs activités.
Militez-vous au sein d’un parti politique ?
Non, pour le moment, je ne milite pas dans un parti politique.
Que pensez-vous de la crise sécuritaire que notre pays traverse depuis 2012 ?
Vous conviendrez avec moi que cette crise est due à une mauvaise gouvernance. Le Malien ne se laissera plus faire puisque nous avons pris conscience de beaucoup de chose et Cela doit nous servir de leçon.
Mais Aujourd’hui, nous ne parlons plus de crise puisque nous sommes en train d’aller progressivement vers une paix et une stabilité souhaitées par tous. La signature de l’accord issu du processus d’Alger et son applicabilité nous montrent que le Mali sort grandit de cette crise. Et avec la mise en place des autorités intérimaires dans les régions de Kidal, Gao, Menaka, Taoudenit et Tombouctou, les aspects positifs suivront j’en suis sûr.
Quelles solutions proposez-vous pour mettre fin à l’extrémisme religieux et à la rébellion dans notre pays ?
Un sujet très sensible et pertinent qui doit être étudié avec tact. Ce phénomène monte à grand pas dans notre pays et nous sommes tous concernés. Il y a quelques semaines, un agent de développement s’est vu agressé parce qu’il travaille pour les blancs. En tant que jeunes, nous avons commencé à entreprendre aujourd’hui des actions dans ce sens, à travers des séances de formations et de sensibilisations de cette couche sensible pour lutter contre ce phénomène.
Cette lutte doit être une lutte commune, avec l’implication des religieux à tous les niveaux pour éviter l’amalgame, puisque ces personnes malintentionnées se disent en combat pour la religion musulmane, or, c’est tout à fait le contraire. La religion musulmane est une religion de paix et de cohésion.
La Présidentielle de 2018 pointe à l’horizon. Quel portrait robot faites-vous du futur Président en tant que jeune leader ?
Le Mali a besoin d’un homme qui pourra rassembler les maliens et maliennes autour d’un intérêt commun qui est le développement du Mali. Nous devons prendre conscience des difficultés que le pays a connues pour choisir un homme humble, juste et qui se soucie de la patrie. Je ne doute pas de la capacité de la jeunesse à diriger toutes les instances du pays. Les maliens feront le bon choix pour le Mali, j’en suis sûr. Il nous faut un Etat fort pour qu’en fin de compte, le Mali puisse retrouve son image et ses valeurs.
Quel appel avez-vous à l’adresse de la jeunesse du Mali ?
J’ai confiance à la jeunesse et aujourd’hui nous avons beaucoup de jeune cadre qui font notre fierté. Mettons un accent particulier sur notre propre formation. Nous ne dévons plus nous poser la question de savoir qu’est-ce que le pays peut faire pour nous, mais plutôt qu’est-ce que nous pouvons faire pour le pays qui nous a tant donné. Alors, chers jeunes, soyons le changement que nous voulons pour nous même.
Entretien réalisé par Alfousseini Togo
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