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Le leader vocal du Super Biton National de Ségou se confie à « Mali Demain » : « Le Super Biton National de Ségou se meurt à petit feu », dixit Aboubacar Kissa dit « Cubain.
Publié le mardi 23 mai 2017  |  Mali Demain
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De son vrai nom Aboubacar Kissa dit « Cubain », le leader vocal, arrangeur, auteur-compositeur du mythique orchestre de la citée des « Balanzans », « Le Super Biton National de Ségou », parle de la vie de l’orchestre (qui se meurt à petit feu), leur vie très difficile de musiciens émérites qui ont fait la gloire de la cité des « Balanzans » et du Mali à travers le monde, surtout les trois rescapés (Mama Cissoko, guitariste, chef d’orchestre, Modibo Diarra dit Bébel, pianiste et Aboubacar Kissa dit Cubain) sur 18 personnes qui ont crée cet orchestre. De 1970, ces musiciens du « Super Biton National de Ségou » ont tout donné sans bénéficier d’aucune aide, ni distinction. Selon l’enfant de Sansanding, outre les trois rescapés, les familles des quinze autres qui ne sont plus de ce monde, vivent presque dans un dénouement total. Votre journal a rencontré « Cubain » pour vous. Lisez plutôt son entretien que nous avons réalisé samedi dernier!

Comment se porte « le Super Biton National de Ségou » ?

Aboubacar Kissa : Il est sur la voie de mourir à petit feu parce que dieu ne nous a pas donné quelqu’un qui puisse avoir pitié de nous qui avions tout donné à ce pays. De nos jours, nous prions dieu tout le temps afin que cette chance d’être aider arrive. En tout cas, nous sommes fiers d’être maliens et d’avoir servi notre pays et continuons de la faire encore.


Comment évolue aujourd’hui, « le Super Biton National de Ségou » ?

Super Biton National, une grande école de musique

Aboubacar Kissa : Le « super Biton National de Ségou » est une grande école de musique plus grande que l’INA. De nos jours, la relève est préparée. Nous en sommes fiers. Je vous rappelle que nous avons eu à former des musiciens tels que M. Suméga Jacobs dit « Jimmy » du Burkina Faso, de 1970 à 1976. Il vit présentement à Bamako ; M. Diarra Dramane qui vit actuellement à Montréal (Canada) où il a crée une école de musique et bien d’autres, j’en passe. Au Mali, il y a des musiciens qui ont abandonné, d’autres continuent à pratiquer la musique que nous leur avons enseigné.
Trois survivants sur 18 musiciens

Aussi, sur 18 musiciens qui ont fait la gloire du « Super Biton National de Ségou », il ne reste que nous trois : Mama Cissoko, guitariste, chef d’orchestre, Modibo Diarra dit Bébel, pianiste et Aboubacar Kissa, chanteur, auteur compositeur, arrangeur du groupe.

Le Super Biton National new look au CCF

Le dimanche 21 juin, fête de la musique, nous sommes invités à Bamako au Centre Culturel pour jouer le répertoire du Super Biton National de Ségou des années 1970 à nos jours. C’est un Super Biton National new look que le public bamakois découvrira.

C’est vrai qu’après tout ce que nous avons fait pour ce pays, l’état n’a rien fait pour nous mais nous continuons à remplir notre devoir de citoyen, rehaussé à chaque fois, très haut les couleurs nationales.

En guise de rappel, dans tout cela, nous ne sommes pas salariés. Nous vivons de petits boulots, Le jour où les autorités penseront à nous, cela va nous faire plaisir en attendant que le devoir de dieu nous arrive.

Comment vivez-vous ?

Travaillons comme des manœuvres

Aboubacar Kissa : Incroyable mais vous serez étonnés puisque nous travaillons pour la plupart comme des manœuvres pour subvenir aux besoins de nos familles. Je veux dire pour nourrir nos familles. Aussi, de 1970 à ce jour, nous sommes en location. Malgré ces conditions, nous nous débrouillons à aider le Mali. Le jour on pensera à nous dans nos dernières heures de la vie, ce sera bien.
Gardons espoir

Pour se faire, nous demandons à l’état mais ne le prions pas, qu’il s’assume. Je rappelle ici que nous n’avons jamais été décorés, tous les dix huit (18) musiciens (15 défunts et trois vivants) continuent à garder espoir. Et nos autorités ne font rien pour nous, ce sera notre destin. Quand même, nous saluons le gouvernement, les familles qui nous sont restées fidèles et notre religion. Pour le moment, nous attendons dieu.

Avez-vous un appel ?

M.Aboubacar Kissa : J’ai confiance au Président de la république, au gouvernement, au ministre de la Culture, à tous les ministres qui liront cet entretien pour aider les trois qui vivent encore ainsi que les familles des quinze disparus, rappelés à dieu (PSL).

Je n’accuse personne !

Propos recueillis par Bokari Dicko, envoyé spécial à Ségou

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