C’est un responsable de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal qui l’a dit au micro de nos confrères de l’ORTM, l’accès du Mali à la mer pourrait être une réalité bientôt. Cet accès à la mer fait partie de ce qu’ils appellent désormais les « projets structurants » de l’organisation. Les travaux, théoriques ou pratiques (on ne le sait pas trop encore) devraient démarrer dès l’année prochaine, à en croire ce responsable.
S’il est réalisé, ce projet permettrait la navigabilité du fleuve Sénégal, et donc donner au Mali un débouché à la mer. En termes plus simples, le Mali n’aurait plus besoin d’un pays tiers pour le transit de ses marchandises. Ce serait une véritable révolution. Et le président IBK, s’il réussissait ne serait-ce qu’à faire démarrer les travaux de cette gigantesque entreprise, il sauverait automatiquement son mandat jusque-là chaotique à tous points de vue : sécuritaire, économique, social, etc.
Le serpent de mer sort sa tête
Rappelons que ce projet est loin d’être nouveau. Il a toujours été au programme de l’OMVS et a toujours été enseigné au Mali depuis l’école fondamentale. Depuis qu’on y croyait jusqu’à ce qu’on finisse par l’assimiler à un rêve lointain qui pourrait ne jamais se réaliser. La plupart de ceux qui l’ont pensé, ce rêve, ne sont plus. Mais comme on dit, l’Etat est une continuité. Le projet semble ressusciter avec bonheur sous IBK et on ne peut que lui souhaiter bonne chance pour le bonheur de tous les Maliens.
N’oublions pas un certain Ahmed Sow
Au moment même où les Maliens avaient enterré ce projet, c’est l’ancien ministre et candidat à la présidentielle, Ahmed Sow (non moins ancien haut cadre de l’Union Européenne) qui l’avait remis sur le tapis. Parmi tous les candidats, il avait été le seul à promettre que, s’il était élu président, il réaliserait ce vieux rêve d’accès du Mali à la mer.
Et, au regard des hautes responsabilités qu’il a eues au niveau de l’Union Européenne (il avait démissionné du gouvernement pour se mettre à la disposition de la justice européenne, à la suite de certains soupçons de corruption ? il sera blanchi par la suite), on pouvait lui accorder le crédit nécessaire pour sa vision. Mais c’était comme prêcher dans un désert. Ahmed Sow, tout comme Soumana Sacko, n’a pas cette culture du « tout corrompre » pour accéder au pouvoir.
Or, malheureusement, la conscience politique du peuple est encore naissante. En d’autres termes, ce sont des personnages en avance sur leur temps. Qui ne veulent pas s’accommoder de compromissions. Et donc ont peu de chance de monter un jour à Koulouba, âge oblige. Sauf que Dieu est omnipotent. L’élection de Donald Trump aux USA, puis d’Emmanuel Macron en France, sont là pour montrer l’avancée des « antisystèmes ».