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Il faut le dire… Les ukases du président Emmanuel Macron
Publié le mercredi 24 mai 2017  |  Delta News
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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Certains maliens semblent offusqués du fait que le président français, en rendant visite à ses soldats à Gao, ne soit pas passé par Bamako. Nous pensons que c’est un orgueil mal placé et qu’ils devraient plutôt voir dans l’action du président Macron une belle leçon donnée à nos dirigeants qui sont pour la plupart, incapables de sérier l’essentiel du superflu.

En cette circonstance, le président français devrait rencontrer ses troupes basées à Gao, une promesse électorale qu’il a tenu à honorer. Et qui connaît la géographie, de Paris, point besoin de passer par Bamako pour joindre Gao. Le vol direct Paris – Gao de l’avion présidentiel revient beaucoup moins cher au contribuable français que le vol Paris-Bamako-Gao. Dans ces pays des vieilles démocraties, un président de la république ne se déplace pas sans raison utile pour son pays. Le président Trump ne vient-il pas de décrocher un contrat de 380 milliards de dollars US à l’issue de sa récente visite en Arabie Saoudite ?



Les maliens devraient plutôt s’en réjouir par le fait que la venue à Gao du président Macron a été une opportunité sinon une obligation pour le président IBK, chef des armées de pouvoir rencontrer aussi ses soldats. A-t-il pu les galvaniser comme l’a fait son homologue français à ses troupes ?

Ce qui est important dans cette visite, au-delà de son adresse aux troupes françaises, c’est le message qu’il a fait passer sur le combat que mène la France en Afrique et particulièrement au sahel. Pour une fois, le jeune président français n’a pas utilisé la langue de bois. Il a clairement défini les objectifs qu’ils assignent aux forces françaises de l’opération Barkhane :

Combattre le terrorisme, tant qu’il existera au sahel ;
Développer le partenariat entre les états du sahel et la France ;
Apporter un appui aux forces de la Minusma ;
Apaiser, pacifier les populations.
Pour atteindre ces objectifs, certaines conditions doivent être réunies notamment les moyens matériels et financiers qu’il compte obtenir en impliquant les européens et principalement les allemands.

Trouvant la mise en œuvre de l’accord d’Alger, trop lente malgré le plaidoyer du président IBK, il a sommé les autorités maliennes à accélérer le rythme. De même, sachant bien que le plus grand des terroristes, Iyad Ag Ghaly est un protégé de l’Algérie, il a demandé à avoir une franche discussion avec les autorités algériennes.

Par ailleurs, en annonçant qu’il assistera au sommet du G5 Sahel avant l’été, il oblige le président Laji Burama à convoquer cette réunion dans les semaines sinon les jours à venir. Comment nos autorités perçoivent-elles cette activité débordante du jeune président français et sa façon de délivrer son message sous forme d’ukases ?

Elles devraient bien s’en accommoder pour quelques mois encore avant qu’il ne soit lui aussi, embastillé par cette pieuvre, « la françafrique » dont les réseaux mafieux d’hommes d’affaires et d’aventuriers sans scrupules constituent les tentacules souterraines, quelques fois moins discrètes, mais efficaces dans la plupart des cas.

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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