Moussa Ag Acharatoumane et le général El Hadj Ag Gamou, qui travaillent main dans la main dans la région de Ménaka, dans l’est, ont rencontré à Paris des représentants de la force Barkhane pour demander une coopération plus étroite.
Moussa Ag Acharatoumane et le général El Hadj Ag Gamou viennent de rentrer, mardi 23 mai, d’une visite de travail de plus de dix jours à Paris, accompagnés d’un membre influent de la tribu des Kel Ansar, et d’Alhamadou Ag Ilyene, ambassadeur du Mali à Niamey. « Ils ont rencontré des militaires français, des représentants de la force Barkhane et du groupement des forces spéciales Sabre, mais aussi quelques hommes politiques », nous explique un jeune « facilitateur » malien qui les a accompagné durant leur voyage.
En septembre 2016, Ag Gamou, actuel dirigeant du Conseil Supérieur des Imghads et Alliés, loyal à Bamako, fondateur du Gatia qui a férocement combattu les indépendantistes et Ag Achartoumane, un des fondateurs du principal mouvement touareg favorable à l’indépendance, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), puis du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), avaient annoncé l’organisation de patrouilles mixtes pour sécuriser la région de Ménaka, sur le modèle des patrouilles mixtes prévues par les Accords d’Alger. C’est dans cette région qu’est actif Adnane Abou Walid Al Sahraoui, jihadiste sahraoui qui a prêté allégeance à l’État islamique en 2015.
Réels engagements de collaboration
« Toujours plus de monde voit l’intérêt et le bien fondé de nos patrouilles, bien que nous n’en ayons pas pris l’ordre auprès du Comité de suivi des accords d’Alger », nous explique Ag Acharatoumane. Selon un Français qui a rencontré la délégation, « même Moussa Mara, l’ancien Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta, de passage à Paris au même moment pour d’autres affaires, a trouvé pertinente leur démarche ». La collaboration entre les deux forces et les autorités maliennes sur le terrain serait, à en croire les deux émissaires, idoine. Aujourd’hui, Ag Gamou et Ag Acharatoumane aimeraient renforcer leur coopération avec les autres forces en présence dans le nord du Mali, notamment les signataires des accords d’Alger.