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Menacée de sanctions : La CMA perd sa sérénité
Publié le vendredi 26 mai 2017  |  L’Indicateur Renouveau
La
© AFP par FAROUK BATICHE
La rébellion touareg du Mali a paraphé l`accord de paix d`Alger
Alger, le 14 Mai 2015, la rébellion a paraphé à Alger l`accord pour la paix au Mali du 1er mars.
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Après avoir été sermonnée part le président du comité de suivi de l’accord (CSA), Ahmed Boutache, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) s’agite et perd du coup sa sérénité. Nous propos la réponse de la CMA au chef de la médiation.





Le représentant de la CMA au CSA

Au

Président du CSA

Monsieur le président du CSA,

La CMA accuse bonne réception de votre correspondance datée du 23 courant dans laquelle vous exprimez toute votre inquiétude quant au non-respect par elle des engagements pris au cours du processus depuis 24 mois.

Nous sommes convaincus que de façon générale, la CMA a été la Partie à l’Accord qui a toujours respecté ses engagements dans les moindres détails malgré toutes les difficultés.

A partir de cet axiome, la CMA ne saurait être associée à une quelconque manifestation tendant à bloquer ou desservir les intérêts de la paix et de la réconciliation issue du Processus d’Alger, qui entache délibérément sa crédibilité.

Nous sommes à la fois surpris et étonné du contenu et du ton de votre correspondance qui impute à la seule CMA d’une manière explicite tous les retards et la mauvaise foi dont souffre la mise en œuvre de l’Accord.

Nous rappelons, que depuis la signature de l’accord, maintes manœuvres politiciennes aux desseins inavoués, à l’origine du retard reconnu par tous, ont été dénoncées plusieurs fois par la CMA sans susciter autant de récriminations de la part du Président du CSA.

Nous regrettons profondément le fait que le président du CSA occulte toute notre détermination à faire avancer un processus qui tarde à trouver ses marques deux ans après la signature de l’Accord qui en est issu.

Faut-il encore rappeler que la CMA est au contraire victime des tergiversations auxquelles vous faites allusion et qui portent un grave préjudice à notre crédibilité vis à vis de ceux qui nous mandatent.

Nous sommes au désespoir voire même sidérés de constater que le président du CSA subordonne notre engagement pour la mise en œuvre intégrale de l’accord à d’obsolètes rétributions pécuniaires vues comme sacrifices compensables des parties qui les prennent en charge.

En tout état de cause, la CMA demeure sereine pour jouer sa partition dans la conduite du processus malgré toutes les contraintes et ne saurait se laisser intimider par des pressions démesurées et des ultimatums non justifiés.

Pour l’opérationnalisation du Moc, la CMA a déjà payé un lourd tribut le 18 janvier dernier à Gao à cause de négligences et défaillances notoires en lien avec les mesures sécuritaires. Cette fois ci, elle mesure toute sa responsabilité pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise partout où seront regroupés ses hommes.

Pour des raisons d’ordre sécuritaires objectives, le camp I de Kidal étant un point névralgique pour la sécurisation de la ville qui incombe à la CMA jusqu’à preuve du contraire, des arrangements d’un commun accord avec la Minusma ont été convenus pour accueillir dans les meilleurs délais et les meilleures conditions les éléments du bataillon Moc.

Tout en vous rassurant de notre attachement à l’accord d’Alger et du respect de nos engagements, nous vous saurions bien gré, Excellence M. l’ambassadeur, président du CSA, de tenir compte de l’ensemble des contraintes liées à la mise en œuvre de l’accord en lieux et places des stigmatisations contre productives.

En retour, recevez Excellence Monsieur l’ambassadeur mes salutations distinguées.

Bamako, le 24 mai 2017

Sidi Brahim Ould Sidatt

Chef de la délégation CMA au sein du CSA


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